À Lille, l’ancien Premier ministre a esquissé sa vision pour 2027, mêlant référendums, réformes structurelles et critiques acerbes contre ses détracteurs.
Édouard Philippe, président du parti Horizons, a présenté dimanche à Lille les contours de sa méthode pour redonner du souffle à la démocratie française et lutter contre ce qu’il qualifie d' »impuissance publique ». Devant près de 1.600 sympathisants réunis en congrès, l’ancien chef du gouvernement a détaillé ses ambitions pour 2027, tout en réaffirmant sa volonté de rompre avec les pratiques politiques actuelles. Sans dévoiler son programme complet, prévu pour mai 2026, il a néanmoins exposé plusieurs pistes concrètes, notamment l’organisation de référendums et la réforme des services publics par ordonnances.
Parmi ses propositions phares, Édouard Philippe envisage de convoquer des élections législatives dès son éventuelle arrivée à l’Élysée, suivies d’un double référendum. Ce dernier porterait sur des sujets sensibles comme les retraites et l’organisation administrative du pays, avec l’introduction d’une « règle d’or » budgétaire dans la Constitution. Pour lui, cette démarche vise à renforcer la légitimité démocratique, en évitant les écueils des scrutins présidentiels où les électeurs votent souvent « contre » un candidat plutôt que « pour » un projet. Une critique voilée envers Emmanuel Macron, dont il salue toutefois les efforts en matière de politique étrangère.
Sur le dossier des retraites, Philippe propose un système à trois régimes (privé, public, indépendant), chacun devant être équilibré financièrement. Il suggère également d’introduire une dose de capitalisation collective et de confier la gestion du régime privé aux partenaires sociaux. En parallèle, il prévoit de réformer en profondeur les secteurs de la justice, de l’éducation et de la santé via des ordonnances, dont l’habilitation pourrait être soumise à référendum.
L’ancien Premier ministre n’a pas manqué de régler ses comptes avec François Bayrou, qu’il accuse de critiques « antinationales » et de méconnaissance des enjeux actuels. Il a également reçu le soutien appuyé de Gérald Darmanin, présent à Lille, qui a exprimé son « espérance » de voir émerger un projet fort autour de Philippe. Ce dernier a rendu hommage à son ancien ministre, saluant son parcours et ses idées, tout en appelant à une réflexion collective pour redonner de l’espoir aux Français.
Avec cette intervention, Édouard Philippe marque un tournant dans sa stratégie, passant d’une relative discrétion à une posture plus offensive. Reste à savoir si cette méthode séduira un électorat en quête de renouveau politique.