Raphaël Glucksmann se positionne en chef de file de la gauche pro-européenne pour 2027
Le leader de Place publique a rassemblé ses troupes à Paris, appelant à un « grand mouvement de résistance démocrate » face à l’extrême droite et à La France insoumise.
Raphaël Glucksmann a réuni près de 1.500 militants de Place publique ce week-end à Paris, marquant un tournant dans sa stratégie politique. Lors de ce congrès, l’eurodéputé a lancé un appel à la mobilisation pour défendre la démocratie française et européenne, qu’il qualifie de « bataille la plus importante de nos vies ». Il a fermement dénoncé les idées portées par « le fan club de Trump et de Musk », en référence à l’extrême droite, et s’est engagé à leur « barrer la route » lors des prochaines échéances électorales, de 2025 à 2027.
Fort de son succès aux élections européennes, où sa liste a obtenu 13,8 % des voix, Glucksmann a été reconduit à la tête de Place publique, aux côtés d’Aurore Lalucq. Le parti, qui comptait initialement 1.500 adhérents, en revendique désormais près de 11.000. Cette dynamique conforte sa position comme figure centrale d’une gauche pro-européenne et sociale-démocrate, en opposition à La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon. Il a réaffirmé son refus de tout accord national avec LFI, soulignant des divergences fondamentales sur des enjeux comme la défense de l’Ukraine et les droits humains.
Glucksmann a également tendu la main aux socialistes, aux écologistes et à d’autres forces de gauche pour construire une « plateforme programmatique commune ». Son objectif est clair : rassembler une coalition large et cohérente pour les élections municipales, présidentielles, législatives et régionales à venir. Cette stratégie vise à redonner à la gauche une crédibilité et une unité, tout en évitant les divisions qui ont marqué les scrutins précédents.
Sur le plan international, l’eurodéputé a réitéré son engagement en faveur de l’Ukraine, critiquant le désengagement américain et appelant à une Europe plus forte face aux menaces russes. Ses prises de position, souvent perçues comme visionnaires, lui confèrent une légitimité croissante, bien que certains lui reprochent un manque d’ancrage dans les enjeux locaux.
En vue de 2027, Glucksmann devra cependant composer avec d’autres figures de la gauche, comme François Hollande, Bernard Cazeneuve ou Carole Delga. Malgré cette concurrence, il reste bien placé dans les sondages et bénéficie d’un soutien croissant au sein du Parti socialiste, où certains envisagent une alliance avec Place publique.
En parallèle, le leader de Place publique entend renforcer son implantation locale, avec l’objectif de présenter des candidats aux prochaines municipales. Actuellement, le parti ne compte que quelques dizaines d’élus locaux, un sénateur, un député et trois eurodéputés. Glucksmann promet également de finaliser d’ici juin un « projet pour la France », centré sur un nouveau contrat démocratique et social, avec une attention particulière portée au travail et à la justice sociale.
Avec cette stratégie ambitieuse, Raphaël Glucksmann se pose en alternative crédible pour incarner une gauche rénovée et unie, prête à relever les défis des années à venir.