Les familles des captifs dénoncent une stratégie militaire qui met en péril la vie de leurs proches, alors que les frappes israéliennes s’intensifient dans le territoire palestinien.
Le Forum des familles, principale association représentant les proches des otages israéliens, a vivement critiqué le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Dans un communiqué publié mardi, le collectif l’accuse de « sacrifier » les captifs retenus à Gaza en ordonnant des frappes aériennes massives. Selon eux, le gouvernement n’a pas répondu à leurs demandes de dialogue, préférant préparer une escalade militaire qui compromet la sécurité des otages. « Arrêtez de les tuer ! », ont-ils lancé, exprimant leur désespoir face à la situation.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, 58 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par les autorités israéliennes. Les récentes frappes, menées dans la nuit et la matinée de mardi, ont causé la mort d’au moins 413 personnes selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Ces opérations militaires intensives suscitent de vives inquiétudes quant au sort des otages encore en vie.
Plusieurs anciens captifs, libérés lors de précédentes trêves, ont pris la parole lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv pour exhorter le gouvernement à privilégier les négociations. Yaïr Horn, libéré en janvier, a souligné que la pression militaire ne permettrait pas de ramener les otages. Keith Siegel, un autre ancien otage, a partagé son expérience traumatisante, évoquant les violences subies et sa peur des bombardements israéliens. « Cette guerre doit cesser, et tous les otages doivent être rendus à leurs familles. Il n’est pas trop tard pour sauver ceux qui sont encore en vie », a-t-il insisté.
À Jérusalem, des proches d’otages ont manifesté pour exprimer leur colère. Michel Illouz, dont le fils a été tué lors de l’attaque du 7 octobre et dont le corps a été emmené à Gaza, a déclaré que le Hamas ne pourrait être vaincu tant que les otages, vivants ou morts, resteraient sur place. « Sauf si le gouvernement décide délibérément de sacrifier la vie de nos enfants », a-t-il ajouté, dénonçant une stratégie qu’il juge inhumaine.
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas, menées par l’intermédiaire de l’Égypte, des États-Unis et du Qatar, semblent dans l’impasse. L’émissaire américain Steve Witkoff a proposé un échange incluant onze otages vivants et la moitié des otages décédés contre la libération de prisonniers palestiniens. Le Hamas, de son côté, a offert de restituer cinq otages israélo-américains, dont un seul est encore en vie. Ces propositions contrastées illustrent les difficultés à trouver un terrain d’entente.
Malgré les appels à la prudence, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a réaffirmé la détermination de son gouvernement à poursuivre les opérations militaires. « Nous ne cesserons pas de combattre jusqu’à ce que les otages soient de retour et que toutes les menaces contre les habitants du sud disparaissent », a-t-il déclaré, soulignant la complexité d’une crise qui continue de diviser l’opinion publique israélienne.