Société
Médecins et législateurs : le dilemme éthique de l’aide à mourir
Ils soignent et légifèrent. Face au texte sur la fin de vie, ces parlementaires-médecins vivent un déchirement professionnel et humain.
Parmi les députés, une poignée cumule deux rôles sensibles : celui de législateur et celui de médecin. Cette double expertise prend une résonance particulière dans le débat sur l’aide à mourir, où convictions personnelles et devoir politique s’entremêlent. La question n’est plus seulement théorique pour eux : seraient-ils prêts à prescrire une substance létale ou même à l’administrer, comme le prévoit le texte pour les patients incapables de le faire eux-mêmes ?
Les avis divergent. Dominique Voynet, ex-anesthésiste-réanimatrice et députée écologiste, affirme pouvoir accompagner un adulte en pleine conscience de son choix. À l’inverse, Geneviève Darrieussecq, médecin allergologue du MoDem, reconnaît qu’elle ne franchirait pas ce pas, bien qu’elle soutienne le projet de loi sous conditions. Michel Lauzzana, généraliste et député de la majorité, admet une certaine ambivalence : favorable au texte, il voit dans ses garde-fous une nécessité pour apaiser sa conscience professionnelle.
Ces parlementaires puisent dans leur expérience médicale pour étayer leurs positions. Certains, comme Philippe Juvin (LR), urgentiste, estiment que la souffrance en fin de vie peut être soulagée sans recours à la mort provoquée. D’autres, à l’image de Joëlle Mélin (RN), évoquent le serment d’Hippocrate et son interdiction de « donner la mort délibérément », un obstacle éthique insurmontable selon elle.
La clause de conscience, permettant aux soignants de refuser de participer à une aide à mourir, fait l’unanimité. Mais les craintes persistent : peur des poursuites judiciaires, crainte d’une répartition inégale des praticiens volontaires, comme ce fut le cas pour l’IVG. Dominique Voynet redoute même une stigmatisation des médecins acceptant d’appliquer la loi, comparant leur situation à celle des « avorteurs » des débuts de la dépénalisation.
Au-delà des arguments techniques, c’est une réflexion profondément humaine qui anime ces élus. Certains songent à des visages, comme celui de Paulette Guinchard, ancienne ministre partie en Suisse pour mettre fin à ses jours. Un rappel poignant que derrière chaque vote, il y a des vies, des souffrances, et le poids d’une décision qui transcende la politique.
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