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Économie

Maracaibo, l’ancienne perle pétrolière, assoiffée et livrée à elle-même

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Dans cette ville vénézuélienne autrefois prospère, la population creuse désormais la terre pour survivre, face à un réseau d’eau public défaillant.

Autrefois symbole de richesse grâce à ses gisements de pétrole, Maracaibo lutte aujourd’hui contre une crise hydrique sans précédent. Les coupures d’eau sont devenues si fréquentes que les habitants, entreprises et institutions n’ont d’autre choix que de forer leurs propres puits. Une solution coûteuse dans un pays où le salaire minimum atteint à peine 200 dollars mensuels.

Les raisons de cette pénurie sont multiples : infrastructures vétustes, sécheresse persistante et manque d’investissements publics. Certains quartiers ont passé plus d’un mois sans accès à l’eau courante cette année. Face à cette situation, les alternatives se multiplient. Certains achètent de l’eau en bidons, d’autres recyclent les rejets de climatiseurs ou collectent l’eau de pluie. Mais pour ceux qui en ont les moyens, le forage reste la solution la plus durable.

Manuel Palmar, un comptable de 34 ans, a réuni ses voisins pour financer un puits à 2 500 dollars. Désormais, leur réservoir collectif stocke 80 000 litres hebdomadaires. Si l’eau est trop salée pour être bue, elle suffit pour les tâches ménagères. Un luxe dans une ville où beaucoup dépendent encore des citernes mobiles, facturées jusqu’à 60 dollars par remplissage.

L’engouement pour les forages privés inquiète pourtant les autorités. Faute de contrôles stricts, certains puits artisanaux puisent une eau contaminée, notamment près d’égouts ou de rivières polluées. La mairie tente d’encadrer la pratique tout en creusant elle-même des puits pour les quartiers défavorisés.

Cette crise a même impacté le marché immobilier : les annonces mettent désormais en avant la présence de puits privés, devenue un argument de vente majeur. À Maracaibo, l’accès à l’eau, jadis considéré comme un droit fondamental, s’est transformé en privilège réservé à ceux qui peuvent se payer leur propre solution.

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