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Europe

L’UE signe l’accord post-Brexit, à la veille du divorce historique

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A la veille de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen, les dirigeants de l’UE ont signé mercredi l’accord post-Brexit conclu avec Londres pour encadrer la rupture historique, qui doit dans la journée être paraphé par Boris Johnson et soumis au vote des parlementaires britanniques.

Lors d’une brève cérémonie à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et son homologue du Conseil (institution représentant les Etats membres) Charles Michel, tout sourire, ont signé ces documents, contenus dans des classeurs bleus, qui devaient ensuite être acheminés à Londres par avion de la Royal Air Force.

« Cela a été un long chemin. Il est temps désormais de laisser le Brexit derrière nous. Notre avenir se construit en Europe », a commenté la cheffe de l’exécutif européen sur Twitter. Charles Michel a salué « un accord juste et équilibré » et s’est félicité de « l’unité sans précédent » démontrée par les Vingt-Sept dans les négociations.

Le texte de 1.246 pages, conclu la veille de Noël pour éviter le chaos d’un « no deal », doit également être signé dans la journée par Boris Johnson et examiné par le Parlement britannique, où son adoption ne fait guère de doute vu la majorité dont dispose le gouvernement du Premier ministre conservateur à la Chambre des Communes.

Après le feu vert des 27 en début de semaine, cette étape permettra à l’accord d’entrer en vigueur jeudi à 23H00, à Londres et GMT (minuit à Bruxelles). Une application toutefois provisoire, en attendant le vote des eurodéputés – dont l’approbation est nécessaire à la ratification – qui n’interviendra qu’au premier trimestre 2021.

Après 47 ans d’intégration européenne et quatre ans et demi de déchirements suivant le référendum du Brexit, le Royaume-Uni, sorti formellement de l’UE le 31 janvier dernier, va cesser d’appliquer les règles européennes. Il quittera le marché unique européen, l’union douanière et le programme d’échanges d’étudiants Erasmus.

Le projet de loi présenté aux députés « montre que le Royaume-Uni peut être à la fois européen et souverain », a déclaré Boris Johnson dans un communiqué.

« Nous allons ouvrir un nouveau chapitre de notre récit national, concluant des accords commerciaux partout dans le monde (…) et réaffirmant le Royaume-Uni comme une force pour le bien, libérale et tournée vers l’extérieur », a-t-il ajouté.

Il a promis que le pays deviendrait « le meilleur ami et allié possibles de l’UE », après en avoir été un « membre peu convaincu, parfois obstructif ».

Les députés britanniques ont dû interrompre leurs vacances pour siéger à partir de 09H30 GMT. Le texte ne devrait être débattu que quelques heures avant un vote en début d’après-midi. Ce sera ensuite au tour des Lords, à la chambre haute, de se prononcer.

Transport militaire

Le gouvernement conservateur dispose d’une large majorité et Keir Starmer, le chef de l’opposition travailliste, a appelé ses troupes à approuver l’accord, malgré le rejet d’une partie du Labour, craignant ses répercussions économiques et sociales.

Dans le camp conservateur, les plus fervents partisans du Brexit de l’European Research Group sont rentrés dans le rang, estimant que l’accord « préserve la souveraineté britannique ».

S’opposeront au texte le petit parti unioniste nord-irlandais DUP, favorable au Brexit mais opposé aux contrôles douaniers entre la province britannique et le reste du Royaume-Uni, ainsi que les europhiles du parti libéral démocrate et de la formation indépendantiste écossaise SNP.

Unité menacée

En arrivant à un accord de libre-échange, Londres et Bruxelles évitent le choc d’un « no deal » avec des barrières commerciales qui auraient coûté cher à leurs économies déjà affaiblies par la pandémie.

Boris Johnson n’a pas besoin d’une nouvelle crise, à l’heure où les hôpitaux britanniques se trouvent au bord de la rupture face à l’accélération des contaminations malgré le reconfinement d’une grande partie de la population.

Avec cet accord conclu après des mois de négociations acharnées, l’UE offre à Londres un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs, mais prévoit des sanctions et mesures compensatoires en cas de non respect de ses règles en matière d’aides d’État, d’environnement, de droit du travail et de fiscalité –pour éviter tout dumping. 

La fin de la période de transition marque cependant un bouleversement majeur: les contrôles douaniers aux frontières viendront alourdir les échanges et la libre-circulation s’arrête pour les Britanniques et les citoyens de l’UE sur leurs territoires respectifs.

Le gouvernement britannique voit par ailleurs l’unité du Royaume se fissurer. En Écosse, qui a voté à 62% contre le Brexit en 2016, les sondages montrent une majorité de la population favorable à l’indépendance, pourtant rejetée par un premier référendum en 2015.

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Europe

Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

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Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

Cette loi entend enrayer la vague de profanations de livres saints, observée ces derniers mois au Danemark et en Suède notamment.

Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les « traitements inappropriés » de textes ayant une signification religieuse importante, interdisant de facto les autodafés du Coran, après des profanations du livre saint de l’islam qui ont entraîné des tensions dans plusieurs pays musulmans pendant l’été. À l’issue d’un débat de près de quatre heures, le texte a été adopté en troisième lecture par 94 des 179 membres du Parlement.

Concrètement, il sera désormais interdit de brûler, souiller ou de donner des coups de pied publiquement sur des textes religieux ou dans le but de diffuser largement les images des profanations. Il sera également interdit de les déchirer, les couper ou les poignarder. Tout contrevenant s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement.

Pour le gouvernement danois, dont aucun représentant ne s’est exprimé lors du débat parlementaire, il s’agit avant tout de protéger les intérêts et la sécurité nationale du pays scandinave.

Le Danemark et son voisin suédois ont récemment cristallisé la colère au sein de pays musulmans. En Irak par exemple, des centaines de manifestants partisans de l’influent leader religieux Moqtada Sadr ont tenté fin juillet de marcher en direction de l’ambassade danoise à Bagdad.

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Culture

Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

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Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

La journaliste Maryam Moshiri raconte avoir été prise par surprise en pleine plaisanterie avec l’équipe du journal. Sur les réseaux sociaux, elle présente ses excuses.

Un dérapage d’une seconde, mais un moment mémorable pour les téléspectateurs de BBC News. Alors que s’achevait le générique de lancement du journal de 13 heures, mercredi 6 décembre, ils ont eu la drôle de surprise de tomber nez à nez avec la présentatrice Maryam Moshiri, sourire aux lèvres et doigt d’honneur à la main. Visiblement surprise par l’arrivée soudaine de la prise d’antenne, la journaliste a rapidement repris une expression de circonstance avant de se lancer dans son journal, mais le mal était fait.

La séquence, partagée sur les réseaux sociaux, atteint rapidement les centaines de milliers de vues, certains internautes dénonçant ce comportement (et l’ensemble de la BBC au passage) quand d’autres notent le fait que les premières images du journal concernent les excuses de Boris Johnson aux victimes du Covid-19 dans l’enquête publique sur la gestion de la pandémie au Royaume-Uni.

Il faudra attendre le lendemain pour obtenir une réaction de la part de la journaliste. Sur son compte X (anciennement Twitter), Maryam Moshiri présente ses excuses et apporte quelques éléments de contexte à ce raté insolite. « Hier (mercredi, NDLR), juste avant le début du journal de 13 heures, je plaisantais avec l’équipe en studio, raconte-t-elle. Je mimais un décompte pendant que le réalisateur me donnait le compte à rebours de 10 à 0 avec les doigts pour me montrer les chiffres. Quand nous sommes arrivés à 13 heures pile, j’ai retourné le doigt pour plaisanter et je n’ai pas réalisé que cela serait filmé ».

Face aux réactions nombreuses, la journaliste déclare être désolée. « C’était une blague privée avec l’équipe, explique-t-elle, et je suis vraiment désolée qu’elle ait été diffusée ! Ce n’était pas mon intention que cela se produise et je suis désolée si j’ai offensé ou contrarié quelqu’un. Je n’étais pas vraiment en train de “faire un doigt” aux téléspectateurs ou même à une personne. C’était une blague idiote destinée à un petit nombre de mes amis. »

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Europe

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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