France
Les « Froggies » sautent sur les grenouilles françaises… encore trop rares
Pionnier de l’élevage de grenouilles dans l’Hexagone, Patrice François fournit de nombreuses tables, du 3 étoiles au bistrot, mais malgré les 100.000 batraciens de sa ferme drômoise, les restaurateurs restent en mal de cuisses fraîches « made in France ».
Il n’existe qu’une poignée d’élevages en France. « La raniculture, c’est dur ! », explique à l’AFP le patron de François Production, au milieu des dizaines de bassins grouillant de grenouilles installés sous 2.500 m2 de serres dans une touffeur tropicale.
En fond sonore, les coassements des mâles, « assourdissants au printemps, haute saison des amours ! »
« Ca commence à bien marcher mais je n’en vis pas », confie le quinquagénaire, qui a installé ce tout premier élevage français en 2010 à Pierrelatte (Drôme). Il est par ailleurs poissonnier à Roanne (Loire), à 300 kilomètres de là.
De rares téméraires ont depuis suivi son exemple en Normandie, dans le Puy-de-Dôme ou l’Ain.
« 99% des grenouilles consommées en France proviennent des pays de l’Est ou de Turquie pour les fraîches, d’Asie pour les congelées », détaille-t-il.
Méritant bien leur sobriquet de « Froggies », mangeurs (de cuisses) de grenouilles, les Français en dévorent quelque 4.000 tonnes chaque année, selon l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses, 2017).
Ce sont des espèces protégées depuis 2007. Les prélèvements commerciaux dans la nature sont interdits.
Parmi les prises récentes de M. François, Bocuse, le prestigieux restaurant étoilé de Collonges-au-Mont-d’Or, près de Lyon, qui les a inscrites à son menu dégustation d’automne. « C’est eux qui m’ont contacté, une belle reconnaissance », souligne fièrement l’éleveur.
Le chef Gilles Reinhardt, depuis 22 ans chez Bocuse, s’en félicite: « auparavant, faute d’autres solutions, on se fournissait à l’étranger. Mais ces grenouilles françaises ultra-fraîches, ça n’a rien à voir. Les clients les adorent ! », assure-t-il à l’AFP .
« La chair est beaucoup plus délicate, les grenouilles plus charnues, plus fermes, avec de la mâche tout en restant fondantes », décrit-il.
« François Production nous livre deux fois par semaine 200 pièces, soit 400 cuisses », explique le chef. « On écoule tout, malgré le contexte de Covid et la quasi-absence de clients étrangers ».
« On fournit aussi par exemple le restaurant étoilé de Georges Blanc dans la Bresse », indique M. François.
Cannibales
A chaque étape, ses « piscines »: reproduction, incubation des œufs, têtards de 1,5 gramme, métamorphose, grenouillettes, grossissement et au bout d’un an environ, adultes de 50 à 100 grammes qui finiront dans nos assiettes.
« On contrôle toute la chaîne, précise le raniculteur, de la reproduction à l’abatage, après anesthésie par le froid, dépeçage et expédition ».
« Notre objectif, c’est d’avoir des bassins les plus homogènes possibles pour éviter le cannibalisme, les plus grosses mangeant les plus petites ».
Pour la reproduction, « beaucoup de facteurs entrent en jeu, comme la lune ou la météo ». Par ailleurs, elles stressent facilement. Grégaires, les grenouilles se collent aussi les unes aux autres et peuvent s’étouffer.
La ferme vend aussi des cuisses fraîches aux particuliers.
Ici, on élève des grenouilles vertes (Pelophylax ridibunda), issues de la souche « domestiquée » Rivan 92, obtenue en 1992 grâce aux travaux d’André Neveu de l’INRA de Rennes.
Cette souche sélectionnée est capable de se nourrir d’éléments inertes, en l’espèce des granulés pour truites. Condition sine qua non pour l’élevage.
« Les grenouilles sauvages mangent des proies vivantes, des insectes, tout ce qui bouge », relève l’éleveur de 56 ans.
« L’INRA reste détenteur de la souche. Je suis un licencié et ne peux les relâcher ni les vendre vivantes ».
L’accouplement dans les bassins reproducteurs a lieu de décembre à août, avec un pic au printemps.
Le mâle couvre la femelle afin de stimuler la ponte. Quand elle expulse des chapelets de 1.000 à 1.500 oeufs, il libère sa semence pour les fertiliser. Le succès de cette fécondation externe est variable… « de 0% à 100% ! », sourit l’éleveur.
« Chez nous, sur un million d’oeufs, 100.000 deviendront grenouilles, soit 10% ».
« Dans la nature, seules deux sur 1.000 survivent, victimes des prédateurs et du cannibalisme ».
Emblème de la gastronomie française, ce batracien amphibie se consomme traditionnellement dans les régions d’étangs et de marais. Mais les mangeurs de grenouilles se retrouvent bien au-delà.
France
Macron nomme Bayrou à Matignon pour tenter de dénouer la crise politique
Emmanuel Macron place ses espoirs en François Bayrou pour apaiser les tensions politiques. Le nouveau Premier ministre devra naviguer entre les exigences des partis et les impératifs économiques.
Emmanuel Macron a pris une décision audacieuse en nommant François Bayrou à Matignon, espérant ainsi résoudre la crise politique qui sévit depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et la censure de Michel Barnier. Cette nomination, annoncée vendredi, marque un tournant dans la stratégie du président pour rétablir la stabilité politique.
L’objectif de cette nomination est clair : réconcilier les différentes factions politiques. Bayrou, figure emblématique du centre et allié de longue date de Macron, a pour mission de dialoguer avec les partis de l’opposition, des communistes à la droite, afin de trouver un terrain d’entente. Son expérience politique, notamment en tant que ministre de l’Éducation et candidat à la présidence, lui confère une stature de conciliateur. Cependant, sa tâche s’annonce ardue dans un contexte où les défis économiques et sociaux sont pressants.
L’urgence du budget pour 2025, laissé en suspens par la censure, impose une priorité immédiate. Avec une dette publique et un déficit qui pèsent lourdement, Bayrou devra naviguer entre les attentes des agriculteurs mécontents et les exigences des entreprises en difficulté. La pression est d’autant plus forte que l’Assemblée nationale examinera lundi un projet de loi spéciale visant à éviter une paralysie de l’État.
Le nouveau Premier ministre devra également composer avec les partis d’opposition. Bien que la gauche soit divisée sur son soutien, les Républicains et le Rassemblement national ont adopté des positions nuancées. Le gouvernement d’intérêt général que Bayrou est chargé de former devra être « resserré », selon les mots de l’entourage présidentiel, et se concentrer sur les priorités nationales sans recourir aux mesures controversées comme le 49.3.
Bayrou a été préféré à d’autres candidats potentiels comme Bernard Cazeneuve ou Sébastien Lecornu, reflétant la volonté de Macron de renforcer le centre et d’éviter une cohabitation. Sa nomination, bien que consensuelle, n’est pas sans critiques. La France insoumise prépare déjà une motion de censure, tandis que les socialistes et les communistes exigent des garanties sur la politique gouvernementale.
France
« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.
Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.
Adresse aux Français. https://t.co/irpXQN9qfN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 5, 2024
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.
Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.
Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.
Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.
L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
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