Les tensions commerciales entre grandes puissances risquent de coûter cher à l’économie planétaire, selon les dernières analyses du Fonds monétaire international.
Le Fonds monétaire international dresse un constat sans appel : l’escalade des barrières douanières entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux menace sérieusement la conjoncture économique internationale. Dans son dernier rapport, l’institution révise significativement à la baisse ses prévisions, anticipant désormais une croissance mondiale de seulement 2,8 % pour cette année, soit un recul de 0,5 point par rapport aux estimations précédentes.
Cette dégradation s’explique principalement par l’impact des mesures protectionnistes adoptées récemment, qui entravent les échanges internationaux. Le commerce mondial, moteur traditionnel de la prospérité économique, devrait ainsi enregistrer une progression anémique de 1,7 %, bien loin des 3,2 % anticipés il y a quelques mois à peine. Bien que le scénario d’une récession globale semble écarté pour l’instant, les experts soulignent que l’incertitude persistante et la multiplication des taxes à l’importation pèsent lourdement sur les perspectives.
Les économies les plus exposées subissent de plein fouet ces tensions. Les États-Unis, pourtant en position de force jusqu’ici, voient leur croissance attendue chuter à 1,8 %, tandis que le Mexique, très dépendant de son voisin nord-américain, pourrait basculer dans une contraction de 0,3 %. La Chine, cible privilégiée des surtaxes américaines, afficherait sa performance la plus faible depuis trois décennies, avec un taux de croissance limité à 4 %.
L’Europe n’est pas épargnée, bien que l’impact y soit plus modéré. L’Allemagne stagnerait une nouvelle année, tandis que la France peinerait à dépasser les 0,6 % de croissance. Seule l’Espagne résiste encore, tirée par son dynamisme touristique, mais les nuages s’accumulent à l’horizon 2026.
Autre effet collatéral de cette guerre commerciale : une inflation plus tenace que prévu, particulièrement aux États-Unis où elle pourrait se maintenir autour de 3 %. Face à ce sombre tableau, le FMI appelle à la prudence et suggère des investissements publics ciblés pour soutenir l’activité. Un avertissement qui sonne comme un appel à désamorcer une crise aux conséquences potentiellement durables.