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L’affaire Sansal, un verdict qui pourrait apaiser la crise franco-algérienne

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Le sort de l’écrivain franco-algérien, jugé ce jeudi, cristallise les tensions diplomatiques entre Paris et Alger. Son cas pourrait ouvrir la voie à une détente.

Un tribunal algérien doit rendre ce jeudi sa décision concernant Boualem Sansal, écrivain franco-algérien incarcéré depuis novembre dernier. Son procès, marqué par un réquisitoire sévère du parquet demandant dix ans de prison, a relancé les tensions entre la France et l’Algérie, déjà en proie à un différend diplomatique persistant.

L’auteur, âgé de 80 ans, est accusé d’avoir remis en question l’intégrité territoriale de l’Algérie en reprenant une thèse marocaine sur des frontières contestées. Ses propos, tenus dans un média français d’extrême droite, ont déclenché une vague d’indignation à Alger. Son arrestation a aggravé une crise bilatérale née de divergences sur le Sahara occidental, où Paris soutient un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, contrairement à la position algérienne.

En France, l’affaire a suscité une mobilisation inédite. Des centaines de personnes, dont des figures politiques de premier plan, ont réclamé sa libération lors d’un rassemblement à Paris. Emmanuel Macron lui-même a exprimé son souhait de voir l’écrivain libéré rapidement, tout en faisant confiance à la « clairvoyance » de son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Ce dernier a récemment laissé entendre que le contentieux était « entre de bonnes mains », évoquant un dialogue privilégié avec le président français. Des propos modérés qui contrastent avec l’escalade verbale observée ces derniers mois, marquée par le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris et des menaces de représailles.

Observateurs et analystes voient dans le verdict de jeudi un possible tournant. Une condamnation symbolique, assortie d’une libération pour raisons médicales, ou une grâce présidentielle après le ramadan, pourrait apaiser les relations. À l’inverse, une peine ferme risquerait d’envenimer davantage la situation.

L’affaire Sansal dépasse désormais le cadre judiciaire. Elle met en lumière les fractures politiques et les jeux d’influence entre les deux capitales, où chaque geste est scruté à la loupe. Le verdict attendu pourrait bien déterminer l’avenir des relations franco-algériennes pour les mois à venir.

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