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La polémique autour de la maison Allende plonge le Chili dans une crise politique inédite

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Ce qui devait être un hommage au légendaire président Salvador Allende s’est transformé en un scandale d’État, ébranlant jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir.

L’intention semblait pourtant noble : transformer la demeure historique de l’ancien président socialiste en un lieu de mémoire. Mais l’opération immobilière pilotée par l’exécutif chilien a viré au fiasco institutionnel, révélant des dysfonctionnements majeurs dans les rouages de l’État.

Le cœur du problème réside dans une incompatibilité juridique flagrante. La transaction impliquait directement deux membres du gouvernement – dont une ministre en exercice – ainsi qu’une sénatrice, toutes trois héritières de la propriété. Or la Constitution interdit strictement aux responsables politiques de contracter avec l’administration qu’ils servent.

Cette méconnaissance des règles élémentaires a précipité la démission de plusieurs figures politiques. La ministre de la Défense Maya Fernandez, petite-fille d’Allende, a quitté ses fonctions en mars. Plus récemment, la sénatrice Isabel Allende, fille de l’ancien président, a mis un terme à trois décennies de carrière parlementaire dans une allocution chargée d’émotion.

L’affaire a pris une tournure judiciaire inattendue avec la mise en cause personnelle du président Gabriel Boric. Le chef de l’État, qui avait pourtant signé le décret d’acquisition sur avis de ses conseillers juridiques, doit désormais répondre d’accusations de fraude fiscale devant les tribunaux.

Située dans le quartier huppé de Providencia, la maison en pierre et bois qui cristallise les tensions est estimée à près d’un million de dollars. Ce lieu chargé d’histoire, où Salvador Allende recevait dirigeants étrangers et compagnons de lutte, témoigne aujourd’hui des divisions qui traversent la gauche chilienne.

A quelques mois de l’élection présidentielle, ce scandale fragilise considérablement la coalition au pouvoir. Les socialistes reprochent au Frente Amplio, formation de Gabriel Boric, d’avoir précipité cette opération mal préparée. Dans un contexte où la droite domine les sondages, cette crise interne pourrait sceller le sort d’un gouvernement déjà en difficulté.

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