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La Jordanie frappe fort : dissolution totale des Frères musulmans pour « menaces sécuritaires »

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Le gouvernement jordanien a ordonné la fermeture immédiate de tous les locaux et interdit toute activité du mouvement islamiste, l’accusant de préparer des actes de sabotage.

Les autorités jordaniennes ont pris une mesure radicale en interdisant définitivement les Frères musulmans sur leur territoire. Le ministre de l’Intérieur a justifié cette décision par des preuves de stockage d’armes et d’explosifs, ainsi que par des activités clandestines visant à ébranler la stabilité du royaume. Les bureaux du mouvement, y compris ceux partagés avec d’autres organisations, ont été saisis, et toute promotion de leurs idées est désormais passible de poursuites.

Cette annonce fait suite à l’arrestation, mi-avril, de seize individus soupçonnés de préparer des attaques. Parmi eux figuraient des membres des Frères musulmans, bien que le groupe ait nié toute implication collective, évoquant des initiatives isolées en soutien à la cause palestinienne. Le mouvement, pourtant dissous juridiquement en 2020, continuait d’opérer en toute impunité, bénéficiant d’une tolérance tacite des pouvoirs publics.

Le Front d’action islamique, branche politique des Frères musulmans et principale force d’opposition au Parlement, pourrait également être concerné par ces sanctions. Les autorités ont en effet évoqué la confiscation des biens du groupe et interdit toute affiliation, sans toutefois préciser si le parti serait explicitement visé. Des députés avaient récemment appelé à son exclusion de l’hémicycle.

Les services de renseignement affirment avoir démantelé un réseau fabriquant des roquettes près d’Amman, ainsi que des cellules recrutant et formant des militants. Malgré ses dénégations, la confrérie, déjà bannie dans plusieurs pays arabes, voit son influence s’effriter en Jordanie, où elle jouissait pourtant d’un ancrage historique. La crise ouverte avec le pouvoir remonte à 2015, lorsqu’un groupe dissident rivale a été légalisé, fragilisant son monopole sur l’islam politique.

Cette décision marque un tournant dans la lutte contre les mouvements perçus comme une menace pour l’ordre public, dans un contexte régional volatile.

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