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La France refuse l’extradition d’un militant antifasciste vers la Hongrie, craignant pour ses droits fondamentaux

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Un verdict qui souligne les inquiétudes face au système judiciaire hongrois et aux conditions carcérales jugées inhumaines.

La cour d’appel de Paris a rejeté mercredi la demande d’extradition de Rexhino Abazaj, dit « Gino », vers la Hongrie. Les magistrats ont estimé que le militant antifasciste risquait d’y subir des traitements contraires à la dignité humaine et ne bénéficierait pas d’un procès équitable. Ce ressortissant albanais, engagé dans la défense du droit au logement, était poursuivi pour son implication présumée dans une altercation avec des groupuscules d’extrême droite à Budapest en février 2023.

Arrêté en France fin 2024, Gino avait été placé sous contrôle judiciaire avant que la justice ne statue sur son éventuel transfert. Les autorités françaises avaient sollicité des garanties supplémentaires auprès de Budapest, notamment sur les conditions de détention et l’indépendance de la justice hongroise. Les réponses fournies n’ont pas convaincu la cour, qui a pointé du doigt l’absence de distinction entre isolement disciplinaire et mesures de protection, ainsi que l’usage prolongé de la vidéosurveillance en cellule. Autant d’éléments susceptibles, selon elle, de constituer un traitement dégradant.

La décision a également mis en lumière les réserves concernant le système judiciaire hongrois, évoquant des « défaillances systémiques » et des pressions politiques sur les magistrats. Une analyse partagée par les avocats du militant, qui ont salué un arrêt « courageux » face à un dossier fortement politisé. Libéré de toute mesure restrictive, Gino a exprimé son soulagement, tout en appelant les autres pays européens à suivre l’exemple français pour protéger les militants menacés.

Cette affaire intervient dans un contexte de tensions récurrentes entre la Hongrie et l’Union européenne, critiquant régulièrement les dérives autoritaires du gouvernement Orbán. Plusieurs cas similaires ont défrayé la chronique, comme celui de l’enseignante italienne Ilaria Salis, détenue avant d’être élue députée européenne, ou celui d’un activiste allemand extradé malgré les protestations. La position française pourrait ainsi influencer d’autres juridictions face aux mandats d’arrêt émis par Budapest.

Du côté politique, La France insoumise a salué une « victoire pour l’état de droit », réclamant une protection durable pour Gino sur le sol français. Le débat dépasse désormais le cadre judiciaire, cristallisant les clivages sur les valeurs démocratiques en Europe.

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