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Société

La baisse du tabagisme en France stoppée net en 2020

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Le nombre de fumeurs a arrêté de baisser l’an dernier en France, rebondissant même chez les personnes aux revenus les moins élevés, « dans un contexte de crise sociale », selon des chiffres publiés mercredi par Santé publique France.

En 2020, plus de trois adultes de 18-75 ans sur dix déclaraient fumer au moins occasionnellement (31,8%) et un quart quotidiennement (25,5%), indique l’agence sanitaire avant la journée mondiale sans tabac, lundi 31 mai.

Cela marque un coup d’arrêt après plusieurs années qui ont vu la proportion de fumeurs reculer de 34,5% à 30,4% entre 2016 et 2019, et les fumeurs quotidiens passer de 29,4% à 24%.

Santé publique France (SpF) qualifie de stabilisation les chiffres de 2020, car « les variations de la prévalence du tabagisme et du tabagisme quotidien par rapport à 2019 ne sont globalement pas significatives ».

En revanche, l’organisme public note bien « une augmentation » du tabagisme « parmi le tiers de la population dont les revenus étaient les moins élevés », à 33,3% de fumeurs quotidiens contre 29,8% en 2019.

Par contraste, dans le tiers de la population aux revenus les plus élevés, seuls 18% se déclarent fumeurs quotidiens.

Autre signal inquiétant: « en 2020, 29,9% des fumeurs quotidiens avaient fait une tentative d’arrêt d’au moins d’une semaine au cours des 12 derniers mois », une proportion « en baisse significative par rapport à 2019 (33,4%) ».

Ces données sont issues du baromètre réalisé chaque année par SpF, une grande enquête sur les questions de santé menée par téléphone auprès de 14.873 personnes entre janvier et mars 2020 puis entre juin et juillet de la même année.

Gérer le stress

La crise sanitaire liée au Covid-19 et ses restrictions économiques et sociales « ne semblent pas avoir eu d’impact défavorable », puisque c’est en début d’année 2020, entre janvier et mars, que la « hausse » est observée, suivie d’une « stabilisation » après le premier confinement.

Parmi les personnes interrogées de janvier à mi-mars 2020, 32,7% se disaient ainsi fumeuses, mais cette proportion a diminué à 30,5% chez celles sondées en juin et juillet 2020, retrouvant le niveau de 2019 (30,4%).

Cette stabilisation peut avoir un lien avec la crise sanitaire, estime Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac et professeur de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin, car « à chaque phénomène dur pour la population, on observe une recrudescence des comportements addictifs ».

Avec les « baisses successives » de ces dernières années, « on avait fait la partie facile », désormais « ça va être compliqué de continuer » à diminuer car il va falloir toucher « les plus fragiles », moins sensibles aux messages de prévention, a-t-il expliqué.

SpF ne tranche pas sur les raisons de cette évolution, mais observe qu’elle « s’inscrit dans un contexte de crise sociale en France qui a démarré fin 2018, avec le +mouvement des gilets jaunes+ », qui « a fortement concerné les populations de plus faible niveau socio-économique ».

« Or parmi les populations les moins favorisées, la cigarette pourrait être utilisée pour gérer le stress ou pour surmonter les difficultés du quotidien, malgré le coût de plus en plus important de ce produit », avance l’agence, citant une étude française de 2009 qui analysait pourquoi les fumeurs modestes sont paradoxalement moins sensibles aux politiques de hausse des prix du tabac.

Depuis 2017 le gouvernement a relevé nettement les taxes sur le tabac pour faire passer le prix du paquet à 8 euros en mars 2018, puis environ 10 euros début 2020, dans le but affiché de réduire la consommation.

Le niveau du tabagisme « reste élevé en France par rapport aux pays anglo-saxons » comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Australie, qui ne comptaient que 14% de fumeurs en 2019, avec toutefois là aussi de fortes disparités en fonction du niveau de revenu et de diplôme, observe Santé publique France.

75.000 morts par an en France métropolitaine sont attribuables au tabac, selon une étude publiée en 2019, soit plus d’un décès sur huit.

Pour atteindre l’objectif des autorités sanitaires d’une « première génération sans tabac à l’horizon 2030 », Santé publique France invite à « réinstaller une tendance à la baisse » et à « renforcer encore la lutte auprès des populations les plus vulnérables face au tabagisme », pour tenir compte d’inégalités sociales « très marquées ».

France

« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron

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"Bavardage creux", "dérive préoccupante" : les politiques réagissent à l'allocution d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.

Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.

Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.

Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.

Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.

L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.

La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.

Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.

Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.

Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.

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Les élèves français toujours parmi les derniers de la classe en maths

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Les élèves français toujours parmi les derniers de la classe en maths

Les élèves français peinent à rattraper leur retard en mathématiques et sciences, malgré les efforts gouvernementaux.

Les résultats de l’étude TIMSS 2023, publiée par l’Association internationale pour l’évaluation de la réussite éducative (IEA), confirment une situation préoccupante pour l’éducation en France. Les élèves de CM1 français obtiennent des scores nettement inférieurs à la moyenne européenne en mathématiques et en sciences, avec respectivement 484 et 488 points, contre une moyenne de 524 et 518 pour les pays de l’Union européenne.

L’étude, menée en mai 2023, a évalué des milliers d’enfants dans 22 pays de l’UE et de l’OCDE. La France se classe parmi les derniers, juste devant le Chili, un constat qui n’a guère évolué depuis 2019. Le ministère de l’Éducation nationale, tout en reconnaissant la persistance des faibles performances, souligne que les résultats sont stables malgré les perturbations causées par la pandémie de Covid-19, une période durant laquelle d’autres pays ont vu leurs scores chuter significativement.

Pour remédier à cette situation, le ministère met en avant plusieurs initiatives. Le Plan mathématique, lancé en 2018, vise à renforcer les compétences mathématiques par le biais de formations continues pour les enseignants. Malgré la formation annuelle de 45 000 enseignants, les résultats des élèves n’ont pas encore montré de progrès significatifs. D’autres mesures, telles que la mise en place de nouveaux programmes pour le primaire et le collège dès la rentrée 2025, ainsi que des groupes de soutien en français et en mathématiques au collège, sont également prévues.

Une analyse plus approfondie des données révèle des inégalités sociales marquées en France, avec un écart important entre les élèves issus de milieux favorisés et défavorisés. De plus, une disparité croissante entre les performances des garçons et des filles en mathématiques est observée, avec un écart de 23 points en faveur des garçons en CM1, contre 13 points en 2019. En sciences, l’écart est maintenant de huit points, alors qu’il n’était pas significatif auparavant.

Le ministère reconnaît la nécessité de travailler sur la perception des mathématiques chez les filles, un problème qui semble s’enraciner dès le plus jeune âge, comme l’a souligné une étude de l’Institut des politiques publiques au début de l’année. En quatrième, la situation ne s’améliore pas, avec la France toujours en dessous de la moyenne internationale en mathématiques et en sciences, et des écarts de performance qui se creusent entre les élèves.

Ces résultats s’inscrivent dans un contexte plus large de baisse des performances scolaires en France, comme l’avait déjà révélé l’étude PISA de l’OCDE en 2022, pointant une chute historique en mathématiques et en compréhension de l’écrit. L’étude PIRLS de l’IEA, qui évalue les compétences en lecture, montre également que les élèves français de CM1 stagnent sous la moyenne européenne, malgré une stabilisation post-Covid.

Bien que des efforts soient déployés pour améliorer l’enseignement des mathématiques et des sciences en France, les résultats des études internationales montrent que le chemin vers une amélioration significative est encore long. La France doit non seulement poursuivre ses réformes éducatives mais aussi s’attaquer aux inégalités sociales et de genre pour espérer voir ses élèves progresser dans les classements internationaux.

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