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Culture

Kung-fu 2.0 : quand les Chinoises réinventent l’art martial avec TikTok et hip-hop

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Dans les montagnes du Sichuan, une nouvelle génération de pratiquantes mêle tradition et modernité pour redynamiser le kung-fu d’Emei, loin des clichés masculins.

Poings agiles et sabres étincelants, un groupe de jeunes femmes donne un souffle nouveau à une discipline ancestrale. Au cœur du mont Emei, berceau d’une branche historique du kung-fu, ces adeptes allient maîtrise technique et stratégies digitales pour séduire un public plus large. Leur arme secrète ? Des vidéos stylisées, tournées entre temples et paysages brumeux, où les enchaînements martiaux épousent les beats du hip-hop.

Longtemps dominé par les hommes, le kung-fu d’Emei puise ses racines dans le taoïsme et les récits guerriers locaux. Malgré son inscription au patrimoine culturel immatériel en 2008, la discipline peinait à attirer l’attention. Les « Emei Kung Fu Girls », une troupe de neuf pratiquantes, ont inversé la tendance. Leurs publications sur Douyin – l’équivalent chinois de TikTok – cumulent plus de 23 millions de vues, offrant une vitrine inédite à cet art méconnu.

Pour Duan Ruru, 23 ans, membre du collectif, cette démarche est autant une passion qu’une mission. « Les filles qui pratiquent les arts martiaux ont toujours eu ce côté fascinant », confie-t-elle, évoquant son désir de bousculer les normes. Comme elle, Ren Nianjie, 17 ans, rêve de porter les couleurs de son pays en compétition, loin des attentes traditionnelles liées au mariage ou à la famille.

Si les romans de Jin Yong ont popularisé l’image des guerrières d’Emei, la réalité reste inégale : les hommes sont encore majoritaires dans les écoles. Pourtant, l’engouement des jeunes filles grandit. Dans un centre d’entraînement local, des enfants s’initient aux techniques de combat, sous le regard fier de parents comme Zhu Haiyan, dont la fille a gagné en assurance grâce à la pratique.

Entre subventions publiques et viralité numérique, l’avenir du kung-fu d’Emei se joue désormais sur plusieurs fronts. Pour Wang Chao, maître représentant la discipline, l’impact des réseaux sociaux est indéniable : « La promotion est bien plus dynamique qu’avant. » Une renaissance qui passe par l’audace de celles qui osent conjuguer tradition et modernité, un coup de pied viral à la fois.

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