Shein résiste aux droits de douane américains et maintient ses ambitions internationales
_Le géant de la fast-fashion, souvent critiqué pour ses pratiques, assure que les tarifs douaniers n’affecteront pas ses ventes aux États-Unis. Son dirigeant, Donald Tang, défend également les engagements de l’entreprise en matière de droits humains et de durabilité._
Shein, la plateforme de vente en ligne de prêt-à-porter, ne compte pas laisser les droits de douane américains entraver son expansion. Donald Tang, son président exécutif, a réaffirmé lors d’un entretien avec l’AFP que les mesures tarifaires imposées par les États-Unis n’auraient pas d’impact sur ses opérations. Malgré les surtaxes de 20 % sur les importations chinoises et les incertitudes concernant l’exemption des colis de moins de 800 dollars, Shein promet de maintenir ses prix et ses livraisons. « Notre modèle économique nous permet de continuer à fournir nos produits, quoi qu’il arrive », a-t-il déclaré.
Le groupe, fondé en Chine mais basé à Singapour, est régulièrement critiqué pour son empreinte environnementale et ses pratiques sociales. Les ONG pointent du doigt les conditions de travail dans ses usines, notamment dans la région du Xinjiang, où des allégations de travail forcé persistent. Donald Tang assure que Shein applique une politique de « tolérance zéro » en la matière et collabore avec des auditeurs internationaux pour garantir le respect des droits humains. Cependant, des enquêtes menées par des organisations comme Public Eye révèlent des semaines de travail excessives et des conditions précaires chez certains sous-traitants.
Parallèlement, Shein prépare son entrée en Bourse, probablement à Londres, bien que les détails restent confidentiels. Cette démarche vise à renforcer la transparence et la confiance du public, selon Tang. L’entreprise tente également de redorer son image en investissant dans des initiatives de recyclage et de circularité, avec une enveloppe de 200 millions d’euros dédiée à des partenariats en Europe. Malgré ces efforts, les critiques persistent, notamment concernant son impact environnemental. En 2023, l’ONG Les Amis de la Terre avait estimé que Shein émettait entre 15 000 et 20 000 tonnes de CO2 par jour, en raison de son rythme effréné de production.
Alors que les régulateurs européens et français se penchent sur les déchets générés par la fast-fashion, Shein devra prouver que ses engagements en matière de durabilité vont au-delà des déclarations d’intention. Entre ambitions économiques et défis éthiques, le géant du prêt-à-porter en ligne reste sous surveillance.