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Des glaciers « faits main » pour sauver les cultures pakistanaises

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Face à la pénurie d’eau, les montagnards du Gilgit-Baltistan ont imaginé une solution ingénieuse : des réservoirs de glace artisanaux inspirés des traditions himalayennes.

Dans les hautes vallées du nord du Pakistan, où les sommets enneigés contrastent avec l’aridité des terres agricoles, une innovation venue d’Inde voisine redonne espoir aux paysans. Confrontés à la raréfaction des précipitations et à la fonte accélérée des neiges, ces communautés ont adopté une technique baptisée « stupa de glace », permettant de stocker l’eau sous forme de cônes glacés.

Le principe, inspiré des travaux d’un ingénieur indien, consiste à canaliser l’eau des torrents via des tuyaux, puis à la projeter en altitude lors des nuits glaciales. En gelant instantanément, le liquide forme des structures coniques pouvant atteindre plusieurs mètres de haut. Ces réservoirs naturels fondent progressivement avec les beaux jours, alimentant les cultures en pleine saison sèche.

Cette méthode, testée depuis 2018, a déjà transformé la vie d’une vingtaine de villages. Les agriculteurs, qui ne disposaient auparavant que d’une unique récolte annuelle, parviennent désormais à cultiver leurs pommiers et abricotiers jusqu’à trois fois par an. Les stupas, pouvant contenir des millions de litres d’eau, ont considérablement réduit les périodes de sécheresse printanière.

Pourtant, les experts restent prudents. Si ces glaciers artificiels constituent une réponse locale efficace, ils ne solutionnent pas la crise hydrique structurelle qui frappe le Pakistan. Le réchauffement climatique, particulièrement intense dans la région, menace à long terme l’équilibre des écosystèmes montagneux. Les scientifiques rappellent que les températures augmentent ici deux fois plus vite qu’ailleurs, compromettant la durabilité de ces solutions artisanales.

Malgré ces réserves, l’initiative inspire au-delà des frontières. Elle démontre comment des savoir-faire traditionnels, adaptés aux défis contemporains, peuvent offrir des réponses concrètes aux populations les plus exposées aux bouleversements environnementaux. Une lueur d’espoir dans un pays classé parmi les plus menacés par le stress hydrique au niveau mondial.

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