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Coronavirus: au-delà des statistiques, l’indicible absence des morts

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Une chaise inoccupée, une guitare silencieuse, une photo d’identité: ces objets et rituels du quotidien parlent un peu de la vie de ceux qui sont partis. A travers eux, les photographes de l’AFP en Amérique latine ont raconté le vide laissé par des victimes de l’épidémie de coronavirus qui a fait près d’un million de morts dans le monde.

Au Salvador: le café du matin pour Franklin

Victoria del Carmen « continue de faire du café chaque matin » pour son fils, Franklin Rivera, photojournaliste salvadorien terrassé par le virus à l’âge de 52 ans.

« Personne ne peut croire qu’il n’est plus parmi nous », explique sa soeur Geraldina Juarez.

Ses plats préférés, la musique qu’il écoutait, les films qu’il regardait le soir leur manquent. Et ce vélo d’appartement qui reste désespérément immobile, dans la modeste maison de Ciudad Delgado, près de San Salvador…

« Nous ne pouvons pas décrire ce vide », poursuit Geraldina. Quand la douleur est trop forte, des dizaines de badges d’accréditation de presse, précieusement conservés dans une boîte, permettent de retrouver son visage.

Pour Franklin, cela a commencé le 22 juin avec une pharyngite, puis une infection urinaire. Quand la radiographie a révélé des soupçons de coronavirus, il a décidé de s’isoler chez lui.

Geraldina Juarez se souvient de ce jour où « il s’est réveillé triste et très fatigué ». « Il ne pouvait plus marcher longtemps, il passait ses journées sur sa chaise longue qu’il avait installée dans la cour ».

Un soir, le manque d’ambulance, un orage et la saturation des services d’urgence ont fait le reste. Sans avoir pu être pris en charge à temps, il est décédé le lendemain.

Dans la cour, la chaise longue bleue est toujours là, à l’ombre d’un arbre.

Au Brésil: Paulo, une guitare et un canapé

Dans sa maison de Belo Horizonte, dans le sud-est du Brésil, la guitare bleue de Paulo Roberto est restée accrochée au mur et le petit canapé, où il aimait s’asseoir, témoigne des plaisirs simples de sa vie de retraité.

« Il passait beaucoup de temps sur ce canapé du salon pour regarder des films, des documentaires, faire la sieste », raconte Maria Candida Silveira, 68 ans, qui a partagé sa vie pendant un demi-siècle.

L’épidémie s’est acharnée sur la famille de ce Brésilien mort à l’âge de 75 ans. Deux de ses quatre filles sont tombées malades, une seule a survécu. Son épouse, contaminée à son tour, s’est retrouvée en réanimation avant de s’en sortir.

Paulo, un passionné de musique, est mort, lui, en juin.

Maria Candida a du mal à décrire cette absence. « Parfois tu te souviens de petits détails, de moments que nous avons passés ensemble, de moments heureux ».

Il y a aussi le « souvenir » de sa musique, « surtout les chansons anciennes qu’il aimait jouer et chanter ».

Et la maigre consolation de savoir qu’il a pu réaliser son plus grand souhait avant de mourir : dire au revoir à son arrière-petite-fille, Dudinha. « Depuis mon téléphone, j’ai passé un appel vidéo. Il était assis sur le lit, riant et jouant avec elle ».

Au Mexique: Hugo, un crucifix

Sur son lit, une couverture aux motifs de ballon de foot et un oreiller brodé avec la phrase « Je pense à toi ». Sur le mur de briques, un crucifix.

Hugo Lopez Camacho, Mexicain décédé à l’âge de 44 ans, vivait avec ses parents, sa sœur, son beau-frère, ses neveux dans le bâtiment d’une école primaire de Mexico où son père est concierge.

Cet aide-soignant à l’hôpital 20 de Noviembre ne fumait pas, ne buvait pas, il menait une vie tranquille.

La maladie a d’abord ressemblé à une grippe, avec des maux de tête, puis des difficultés pour respirer, puis il a perdu connaissance en arrivant à l’hôpital fin avril, raconte sa famille.

Sa mère ne l’a plus revu. Quand il a su qu’il serait intubé, il a appelé pour dire au revoir. « Il savait ce qui allait arriver », assure sa soeur.

Les services funéraires débordés ont contraint à attendre plusieurs jours que sa dépouille soit prise en charge. Il a finalement été incinéré, ce que ne souhaitait pas sa famille.

Lorsque la pandémie sera terminée, ils déposeront ses cendres dans le caveau familial, auprès de sa grand-mère.

En Argentine: Oscar, les souvenirs de l’asado

Oscar Farias était un vieil homme blagueur et expert en « asado », le barbecue traditionnel, véritable institution en Argentine.

Cet ancien ouvrier métallurgique de 81 ans s’en est allé tout seul, happé par le Covid-19 en avril, sans que sa famille ne puisse l’accompagner ni dans la maladie ni dans la mort. Cela a été le plus « dévastateur », dit sa fille Monica, 45 ans.

Jamais elle n’a pu lui apporter une couverture quand il appelait pour dire qu’il avait froid. Les adieux se sont faits au téléphone. « Lorsque je lui ai dit que nous irions manger une pizza et boire un verre de vin quand il serait guéri, nous étions en train de nous dire adieu ».

Monica n’a pas pu aller lui dire au revoir à l’hôpital. Elle a dû signer le certificat de crémation sans avoir même pu voir le cercueil.

De lui, elle gardera cette image sur la photo posée dans la bibliothèque: celle d’un homme heureux qui fait un barbecue en train « d’écouter du tango à la radio ».

Par Lucia LACURCIA et les bureaux de l’AFP en Amérique latine

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Covid-19 : ce nouveau variant pourrait menacer les fêtes de Noël

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Covid-19 : ce nouveau variant pourrait menacer les fêtes de Noël

L’augmentation des cas relancée par cette nouvelle souche du virus selon les autorités sanitaires.

Un nouveau variant du Covid-19, baptisé JN.1 et appartenant à la même famille que l’Omicron, vient de faire son apparition en France, suscitant des inquiétudes à seulement trois semaines des festivités de Noël. Cette annonce relance l’attention des autorités sanitaires sur la situation épidémiologique du pays, à l’approche de la période festive.

Dans le dernier bulletin d’informations de Santé Publique France, une « poursuite de l’augmentation de la majorité des indicateurs » a été notée. Les prélèvements dans les eaux usées, réalisés dans douze stations à travers le pays, ont révélé une « forte augmentation (+24%) de la détection du SARS-CoV-2 » lors de la semaine du 27 novembre, indiquant ainsi une « circulation active du virus dans l’Hexagone ». De plus, dans les laboratoires, le taux de positivité a grimpé à 27,1%, soit une hausse de 2,8 points par rapport à la semaine précédente.

L’infectiologue Bruno Lina a partagé avec nos confrères son observation selon laquelle « ce lignage est en train de remplacer tous les autres, de façon lente mais durable. On a 50% des virus détectés en France qui appartiennent à ce lignage ». Bien que ce nouveau variant ne soit pas réputé plus dangereux que ses prédécesseurs, il est « très probablement responsable de l’augmentation des cas », a-t-il affirmé.

Cette résurgence du Covid-19 survient en pleine saison des maladies respiratoires, le SARS-CoV-2 se classant désormais comme le deuxième virus le plus détecté en France, devançant le VRS (virus de la bronchiolite) et se plaçant derrière les rhinovirus. Par ailleurs, quatre régions françaises ont récemment basculé en phase pré-épidémique de grippe : la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, le Grand-Est et la Guyane.

Pour prévenir la propagation du virus avant les fêtes, il est recommandé de réinstaurer les pratiques des gestes barrières, qui sont efficaces non seulement contre le Covid-19, mais également contre d’autres maladies respiratoires. Il est conseillé de porter un masque en cas de symptômes ou en présence de personnes vulnérables, de se laver régulièrement les mains, et d’aérer les espaces clos pendant au moins cinq minutes pour éviter une exposition prolongée au froid.

Bruno Lina a également souligné l’importance de la vaccination contre le Covid-19, expliquant que « la vaccination protège à la fois collectivement et individuellement en réduisant le risque d’infection et en atténuant les symptômes en cas d’infection ». Il a ajouté que le vaccin a été adapté pour répondre au variant XBB 1.5, étroitement lié au JN.1, et que les essais ont confirmé son efficacité contre le JN.1 ainsi que contre l’autre variant prédominant, l’EG.5, en décroissance.

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Covid-19 : 72 personnes indemnisées pour des effets secondaires

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Covid-19 : 72 personnes indemnisées pour des effets secondaires

La plupart des indemnisations sont liées à des cas de myocardites et de péricardites post-vaccination, selon un rapport présenté au Sénat.

L’organisme national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) a déclaré que 72 personnes ont été indemnisées pour les effets secondaires de la vaccination contre le COVID-19, principalement pour des cas de myocardites et de péricardites. Ces informations ont été dévoilées ce mercredi au Sénat, deux ans après le début de la campagne de vaccination.

Au 30 juin, l’Oniam a tranché sur le droit à l’indemnisation dans 241 dossiers de troubles post-vaccination, dont 30% ont abouti à une indemnisation, a expliqué François Toujas, candidat à la présidence de l’Oniam, devant la commission des Affaires sociales du Sénat.

Le nombre total de demandes d’indemnisation amiable pour des problèmes de santé post-vaccination s’élève à 1.020, dont 768 sont toujours en cours d’examen. Ces demandes concernent majoritairement le vaccin Pfizer, suivi des vaccins Moderna, AstraZeneca, et Janssen.

Les demandes d’indemnisation les plus courantes concernent les inflammations du cœur (211 dossiers), les troubles neurologiques (196 dossiers), les AVC/thromboses/embolies pulmonaires (129 dossiers), les troubles articulaires (91 dossiers), les troubles auditifs (67 dossiers) et les troubles dermatologiques (31 dossiers). Selon François Toujas, ces dossiers seront un sujet majeur pour l’Oniam dans les années à venir.

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Le COVID-19 n’est plus une urgence sanitaire mondiale d’après l’OMS

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Le COVID-19 n'est plus une urgence sanitaire mondiale d'après l'OMS

Le patron de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé ce vendredi 5 mai que le coronavirus «n’est plus une urgence sanitaire de portée internationale».

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la fin de l’état d’urgence sanitaire de portée internationale lié au Covid-19, le vendredi 5 mai. Cette annonce met fin à plus de trois ans de niveau maximal d’alerte mondiale face à la menace sanitaire que représentait le virus. Cependant, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a précisé que le virus n’est pas éradiqué et reste une menace pour la santé publique mondiale.

Dr Tedros a souligné qu’il y a encore des millions de personnes infectées ou réinfectées par le SARS-CoV-2 et que des milliers de personnes en meurent chaque semaine. Il a averti que le virus est là pour durer et qu’il continue de tuer. Même si la levée de l’état d’urgence sanitaire de portée internationale est une étape importante dans la lutte contre le Covid-19, il est important de rester vigilant face à la propagation du virus.

Cette annonce intervient plus de trois ans après que l’OMS ait décrété un état d’urgence sanitaire mondial face à un mystérieux virus apparu en Chine et s’étant rapidement propagé à travers le monde, semant le chaos et faisant des millions de morts. Les gouvernements et les organisations internationales ont travaillé ensemble pour faire face à cette crise sanitaire sans précédent, en développant des vaccins efficaces et en mettant en place des mesures de prévention et de contrôle.

L’OMS a appelé les gouvernements du monde entier à continuer à prendre des mesures pour lutter contre la propagation du virus, notamment en mettant en œuvre des campagnes de vaccination, en renforçant les systèmes de santé et en encourageant la distanciation sociale et le port de masques. Bien que la fin de l’état d’urgence sanitaire mondial soit une étape importante, la lutte contre le Covid-19 continue.

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