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Économie

Chine : les exportateurs en stand-by face aux caprices tarifaires américains

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L’incertitude règne dans les ports chinois, où les entreprises redoutent les revirements incessants de Washington. La diversification vers d’autres marchés s’accélère.

Dans l’effervescence du port de Ningbo, troisième hub mondial de conteneurs, l’ambiance est à la prudence. Les exportateurs chinois naviguent en eaux troubles depuis l’annonce des surtaxes américaines en avril dernier, suivie d’une valse-hésitation judiciaire et politique. Malgré la suspension temporaire d’une partie des droits de douane, les commandes vers les États-Unis stagnent, paralysées par la crainte de nouveaux coups de théâtre.

Han Zhongkai, employé d’une société spécialisée dans les montres connectées, résume le sentiment général : « L’administration Trump peut contester la décision des tribunaux à tout moment. Nous préférons temporiser. » Comme lui, des centaines d’exposants à la foire commerciale de Ningbo évoquent des stocks immobilisés et des clients américains en retrait. Li Jie, logisticien, confirme : « Certaines marchandises dorment dans nos entrepôts depuis des semaines. Les acheteurs ont gelé leurs transactions. »

L’escalade tarifaire a poussé les entreprises à se réinventer. Les ventes vers l’Asie du Sud-Est bondissent, tandis que des usines relocalisent une partie de leur production en Thaïlande ou au Vietnam. « L’Amérique n’est plus un partenaire fiable », lâche un gestionnaire de dépôt sous couvert d’anonymat, désignant les conteneurs colorés alignés sur les quais. Si un rebond des expéditions transpacifiques a été observé en mai, il s’agirait surtout de rattrapages, non d’une tendance durable.

Xiao Chuan, fabricant d’enseignes LED, ironise sur les « acrobaties » politiques américaines. « Nos marges s’effritent, et les clients attendent des signaux clairs. Comment bâtir une stratégie quand les règles changent chaque mois ? » Son constat est sans appel : la crédibilité des États-Unis s’érode, au profit de marchés émergents plus stables. Dans les allées de la foire, cette défiance se traduit par une ruée vers les acheteurs africains et moyen-orientaux – preuve que la Chine sait diversifier ses débouchés quand l’Occident vacille.

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