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Économie

Catastrophe écologique en Équateur : une marée noire paralyse les exportations de pétrole

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Une fuite massive d’hydrocarbures a contaminé plusieurs rivières, privant des milliers de personnes d’eau potable et menaçant la biodiversité locale. Les autorités ont déclaré l’état d’urgence environnementale.

La compagnie pétrolière publique Petroecuador a annoncé une réduction drastique de ses exportations de brut après une fuite majeure sur son principal oléoduc. Cet incident, survenu le 13 mars à la suite d’un glissement de terrain, a entraîné le déversement de dizaines de milliers de barils de pétrole dans plusieurs cours d’eau, dont le fleuve Esmeraldas, situé dans le nord-ouest du pays. La pollution a également atteint la côte de l’océan Pacifique, affectant gravement l’écosystème local.

Selon les estimations du maire d’Esmeraldas, Vicko Villacis, près de 500 000 personnes sont touchées par cette catastrophe. Les rivières Caple et Viche, désormais envahies par un mélange d’eau et de pétrole, sont devenues impropres à la vie aquatique. Les communautés locales, qui dépendent largement de ces cours d’eau pour leur subsistance, se retrouvent dans une situation critique. Des milliers de pêcheurs ont vu leurs bateaux et filets recouverts de pétrole, compromettant leur principale source de revenus.

Face à l’ampleur des dégâts, les autorités ont décrété l’état d’urgence environnementale dans toute la province d’Esmeraldas, y compris dans une zone protégée abritant plus de 250 espèces animales. Parmi elles, des loutres, des singes hurleurs, des tatous et des oiseaux marins comme les frégates et les pélicans sont menacés par cette pollution. Petroecuador a mobilisé des camions-citernes pour tenter de récupérer le pétrole déversé, tandis que trois navires transportant de l’eau potable sont en route pour secourir les populations affectées.

La compagnie pétrolière a également suspendu ses exportations de brut de la variété Oriente, invoquant un cas de force majeure pour éviter des pénalités contractuelles. Cette décision impacte directement l’économie équatorienne, le pétrole représentant l’un des principaux produits d’exportation du pays. En 2024, les revenus pétroliers avaient atteint 8,6 milliards de dollars, soulignant l’importance de ce secteur.

Les experts craignent que les conséquences de cette catastrophe ne s’étendent sur le long terme, tant pour l’environnement que pour les communautés locales. Les efforts de nettoyage et de restauration des écosystèmes pourraient prendre des mois, voire des années, tandis que les populations touchées devront faire face à des défis économiques et sanitaires majeurs.

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