L’ex-chef d’État, condamné à près de neuf ans de prison, a été incarcéré dans une prison du nord-est du pays, marquant un nouveau chapitre judiciaire pour la classe politique brésilienne.
L’ancien président brésilien Fernando Collor de Mello a été placé en détention ce vendredi, conformément à sa condamnation à huit ans et dix mois de prison pour corruption. Âgé de 75 ans, il a été arrêté à Maceio, dans le nord-est du Brésil, avant d’être transféré vers un établissement pénitentiaire local. La Cour suprême a rejeté son ultime recours, ordonnant son incarcération immédiate.
Le magistrat Alexandre de Moraes a précisé que l’ex-président purgerait sa peine dans une aile spéciale de la prison Baldomero Cavalcanti, bénéficiant d’une cellule individuelle en raison de son statut. La défense de Collor de Mello, qui invoque des problèmes de santé liés à la maladie de Parkinson, a demandé une assignation à résidence, mais la décision finale reviendra au procureur général.
Cette arrestation s’inscrit dans le cadre de l’enquête « Lavage-Express », qui a révélé un vaste réseau de corruption impliquant des contrats publics et la compagnie pétrolière Petrobras. Condamné en 2023, l’ex-chef d’État est accusé d’avoir perçu près de 20 millions de réais (environ 3 millions d’euros) en échange de favoritisme.
Premier président élu démocratiquement après la dictature militaire (1964-1985), Collor de Mello avait déjà été contraint à la démission en 1992, à la suite d’une procédure de destitution pour corruption. Son incarcération intervient dans un contexte où la justice brésilienne poursuit plusieurs figures politiques, dont l’ancien président Jair Bolsonaro, bientôt jugé pour tentative de coup d’État.
Cette affaire illustre les dérives récurrentes de la classe politique brésilienne, où quatre des sept présidents depuis la fin de la dictature ont été condamnés, destitués ou emprisonnés. Malgré l’indignation publique face à ces scandales, les réactions politiques restent timides, à l’exception de quelques voix comme celle de la députée Erika Hilton, qui a salué l’arrestation avec ironie sur les réseaux sociaux.
L’ancien rival de Collor de Mello, Luiz Inácio Lula da Silva, avait lui-même été emprisonné avant de voir sa condamnation annulée, lui permettant de revenir au pouvoir en 2023. Une preuve supplémentaire des soubresauts judiciaires qui continuent de secouer le Brésil.