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Politique

Borne lance des concertations politiques sur les retraites, droite et gauche divisées

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Droite et gauche sont apparues sans surprise divisées sur la réforme des retraites proposée par l’exécutif, à l’issue de leurs discussions avec Elisabeth Borne, qui recevait jeudi les chefs des groupes parlementaires, sur fond de tensions sociales.

En ouvrant le bal des rencontres qui se tiennent jusqu’au 17 octobre, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a redit à la Première ministre souhaiter une réforme, mais que « ce n’était pas une question comptable » et qu’il fallait « garantir le pouvoir d’achat de nos aînés ».

« On n’a pas de problème majeur sur le critère de l’âge » mais « ce n’est pas le seul », a abondé son homologue à l’Assemblée Olivier Marleix, en évoquant la pénibilité, les fins de carrière ou les régimes spéciaux.

« Une réforme des retraites ce n’est pas une guerre contre les Français. La Première ministre doit montrer qu’elle ne fait pas cette réforme pour les marchés financiers, pour faire plaisir à l’UE, mais que c’est une réforme utile », a-t-il souligné.

LR est favorable à un allongement de l’âge de départ « progressivement jusqu’à 64 ans », quand le gouvernement veut un report de l’âge de départ de 4 mois par an, pour aboutir à 65 ans en 2031.

« Vent debout »

A l’inverse, le chef de file des députés communistes André Chassaigne a dit être « vent debout » contre cette réforme qui aura selon lui des conséquences « pour les plus modestes, les plus pauvres, pour ceux qui arrivent déjà cassés à l’âge de la retraite ».

Le gouvernement selon lui veut « aller au bout » de cette réforme mais « de façon plus soft » que pour celle du premier quinquennat, abandonnée pour cause de Covid-19.

Comme le PCF, la cheffe de file des députés EELV Cyrielle Châtelain a « acté (ses) désaccords » avec la Première ministre, jugeant « inacceptable » un recul de l’âge de départ à la retraite.

Son homologue au Sénat Guillaume Gontard a noté que ces concertations représentaient « un gain » par rapport aux velléités initiales de l’exécutif de faire passer sa réforme dans un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), idée finalement abandonnée qui déplaisait y compris au MoDem.

Mme Borne les a reçus accompagnée du ministre du Travail Olivier Dussopt, qui mène parallèlement des discussions avec les organisations syndicales et patronales, et du ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester.

Ces rencontres ont lieu dans un contexte tendu, à quelques jours d’une « marche contre la vie chère et l’inaction climatique » qui vise aussi à dénoncer les réformes de l’assurance-chômage et des retraites, organisée notamment par les partis de gauche. Et avant une semaine d’action de la CGT, déjà à la manœuvre dans le blocage des dépôts de carburant.

« Huile sur le feu »

Ces mouvements sociaux se sont invités dans les discussions, selon les participants.

L’exécutif « a laissé s’enkyster dans le pays un mouvement qui désormais lui échappe », a estimé M. Retailleau, qui a trouvé Emmanuel Macron « très optimiste » quand il a dit que la situation allait « revenir à la normale » dans la distribution de carburants « dans le courant de la semaine qui vient ».

Le gouvernement, qui a engagé des réquisitions, « aurait pu débloquer plus vite » les dépôts, selon M. Marleix.

Pour M. Chassaigne, TotalEnergies a fait « une erreur grave » en « conditionnant » l’ouverture de négociations à la levée du blocus, au risque de mettre de « l’huile sur le feu ».

« Les réformes d’aujourd’hui, les refus d’augmentation de salaires, les refus de poser la question de l’héritage, le refus de poser la question sur cette taxe sur les superprofits, bien sûr qu’elles imprègnent sur le climat social », a estimé Mme Châtelain, en dénonçant « une brutalité sociale » du gouvernement.

Au-delà des oppositions, les représentants de la majorité, qui seront reçus en fin de journée, vont devoir accorder leurs violons.

Après François Bayrou sur la forme, Edouard Philippe, tenant de l’aile droite de la majorité, a fait entendre sa différence sur le fond de la réforme, en exhortant l’exécutif à « bouger beaucoup » sur l’âge de départ pour aller jusqu’à 67 ans.

Il ne s’agit pas du « projet que nous portons », lui a répondu la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé.

Politique

Le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base « de concessions réciproques »

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Le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base "de concessions réciproques"

Le Parti Socialiste, sous la direction d’Olivier Faure, se dit prêt à entamer des pourparlers avec les macronistes et la droite pour former un gouvernement temporaire.

Dans une démarche inédite, le Parti Socialiste (PS) montre une ouverture significative envers les macronistes et Les Républicains (LR) pour constituer un gouvernement d’unité nationale. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a exprimé lors d’une interview sur franceinfo sa volonté de négocier des « concessions réciproques » afin de sortir de l’impasse politique actuelle. Cette proposition intervient dans un contexte où le pays ne peut se permettre de rester paralysé par les querelles partisanes.

La stratégie du PS repose sur un compromis temporel, envisageant la formation d’un gouvernement à durée limitée. Ce gouvernement serait le fruit d’une négociation préalable, orchestrée par un « préfigurateur » désigné par Emmanuel Macron. L’objectif est de trouver un terrain d’entente sur des sujets cruciaux, tels que les retraites, où le PS propose un gel de la réforme plutôt qu’une abrogation immédiate, afin de permettre une conférence de financement ultérieure. Cette approche pragmatique reflète une volonté de dialogue et de recherche de solutions concrètes.

Faure reconnaît que les discussions excluront les forces du Nouveau Front populaire, notamment les Insoumis, qui se sont auto-exclus du processus. Cependant, il invite Laurent Wauquiez et LR à participer aux négociations, sous réserve de concessions mutuelles. Cette ouverture illustre une flexibilité politique rare, où le PS accepte de faire des compromis sur des positions traditionnellement fermes, comme la réforme de l’ISF, où il envisage un rétablissement rapportant 15 milliards d’euros au lieu des trois initialement proposés.

Le PS, sans majorité absolue, se trouve contraint de naviguer dans un paysage politique fragmenté. Faure insiste sur le fait que son parti n’abandonne pas ses valeurs, mais qu’il est prêt à faire des concessions pour le bien commun. « Je suis prêt à entrer en discussion. Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste », souligne-t-il, marquant ainsi une distinction claire entre compromis et reniement idéologique.

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France

« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron

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"Bavardage creux", "dérive préoccupante" : les politiques réagissent à l'allocution d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.

Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.

Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.

Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.

Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.

L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.

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France

Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.

La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.

Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.

Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.

Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.

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