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Bétharram : les députés découvrent des archives « intéressantes » mais incomplètes

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Les corapporteurs parlementaires Violette Spillebout et Paul Vannier ont mené une visite approfondie de l’établissement scolaire catholique, révélant des documents clés tout en soulignant des lacunes dans les archives.

Les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (La France insoumise), en charge de la commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires, ont effectué une visite marquante à l’ancien Notre-Dame-de-Bétharram, aujourd’hui rebaptisé « Le Beau Rameau ». Cette institution, située à Lestelle-Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques, est au cœur d’un scandale impliquant des violences physiques et sexuelles sur des élèves sur plusieurs décennies.

Mardi, les deux élus ont pu consulter des archives « extrêmement intéressantes », selon leurs termes, notamment des comptes-rendus de conseils de discipline, des dossiers médicaux scolaires et des éléments contextuels relatifs aux délits présumés. Cependant, ils ont également constaté l’absence de certains documents essentiels, notamment des correspondances entre l’établissement et les autorités académiques. Les archives semblent s’interrompre autour des années 2000, laissant une partie de l’histoire de l’institution dans l’ombre.

Lors de leur visite, les députés ont rencontré l’évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, qui leur a ouvert les archives diocésaines de l’enseignement catholique. Une première, puisque ce dernier avait refusé de collaborer avec la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) en 2021. Romain Clercq, directeur du Beau Rameau depuis 2011, a également facilité l’accès aux documents disponibles sur place.

Malgré ces avancées, les parlementaires ont souligné des lacunes significatives. « Nous avons récolté beaucoup de documents, mais il y en a aussi qui manquent », a expliqué Paul Vannier. Violette Spillebout a quant à elle précisé que les procédures suivies par l’établissement pour signaler des violences aux autorités judiciaires restaient floues, certaines informations semblant avoir été transmises de manière aléatoire.

En parallèle, les députés ont signalé au procureur de Pau deux cas récents de violences sexuelles entre élèves survenus fin 2024 au sein du Beau Rameau. Ces faits s’ajoutent à une enquête judiciaire déjà en cours, qui concerne plus de 150 plaintes déposées par d’anciens élèves. Mi-février, un religieux et deux anciens surveillants avaient été interpellés, mais seul l’un d’eux a été mis en examen, les autres bénéficiant de la prescription des faits.

La commission parlementaire prévoit de clore ses auditions d’ici mai et de rendre son rapport fin juin. Parmi les prochaines étapes figure l’audition d’Alain Esquerre, porte-parole des victimes de Bétharram, prévue jeudi. Ce dernier sera également reçu par la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne.

Si les députés se disent globalement satisfaits de la collaboration des responsables locaux, ils restent prudents. « On ne peut pas dire aujourd’hui qu’on est pleinement satisfaits. Il y a des manques, mais nous avançons dans la bonne direction », a conclu Violette Spillebout.

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