Économie
Alibaba sous enquête en Chine, ses actions dévissent
Coup de tonnerre dans le monde des affaires en Chine: Alibaba, symbole de la réussite du pays dans l’économie numérique, est dans le collimateur du régime communiste pour « suspicion de pratiques monopolistiques ».
L’annonce de l’ouverture d’une enquête par l’Administration d’Etat pour la régulation des marchés contre le groupe fondé par le charismatique Jack Ma a provoqué un plongeon des actions du champion du commerce en ligne, qui perdaient plus de 8% en fin de matinée à la Bourse de Hong Kong.
« Il y a manifestement une escalade des efforts coordonnés visant à entraver l’empire de Jack Ma, qui symbolisait les nouvelles entités chinoises trop grosses pour faire faillite », a observé pour l’agence Bloomberg l’analyste Dong Ximiao, de l’Institut de la finance sur internet de Zhongguancun, la « Silicon Valley » de Pékin.
Les autorités n’ont guère fourni de détails sur ce qui est reproché à Alibaba, mis à part « un accord d’exclusivité » non précisé.
Alibaba coopérera « activement »
Le géant du e-commerce a « promis de coopérer activement à l’enquête avec les régulateurs ».
Outre l’enquête contre la maison-mère, les régulateurs ont annoncé avoir contacté Ant Group, leader mondial du paiement en ligne, pour des questions de « supervision », moins de deux mois après que Pékin eut annulé à la dernière minute l’introduction en Bourse de cette filiale d’Alibaba.
Cette entrée en Bourse s’annonçait comme un record du monde, avec un butin de 34,4 milliards de dollars (27,4 mds EUR).
Dans un communiqué, Ant Group a fait savoir qu’il allait « rapidement étudier les demandes des autorités de régulation et s’y conformer strictement ».
La suspension de son entrée en Bourse d’Ant Group début novembre avait déjà provoqué la stupeur. Elle survenait quelques jours après un discours à Shanghai de Jack Ma, lors duquel le multi-milliardaire avait critiqué l’action des régulateurs financiers.
Ces propos lui avaient valu une convocation par les autorités et Jack Ma n’a pas été vu en public depuis le fiasco boursier d’Ant Group.
« Le message politique subliminal, c’est qu’aucune entreprise ni individu n’a le droit de défier le Parti communiste quelle que soit sa taille », a commenté pour l’AFP Richard McGregor, de l’Institut Lowy à Sydney.
Peur des prêts en ligne
A 56 ans, il n’est officiellement plus à la tête de son groupe depuis son départ à la retraite l’an dernier. Mais il conserve une influence prépondérante sur Alibaba comme sur Ant Group, via les actions qu’il détient.
Les pouvoirs publics s’inquiètent de la puissance des groupes technologiques et plus particulièrement de leurs incursions dans le secteur des prêts en ligne, où ils s’affranchissent des règles prudentielles imposées aux banques publiques.
Les médias chinois ont relayé ces inquiétudes en mettant en garde contre les risques de turbulences financières en ce qui concerne Alibaba mais aussi son grand rival Tencent.
L’enquête contre Alibaba « est une mesure importante pour notre pays afin de renforcer la supervision antimonopolistique dans le secteur de l’internet et promouvoir un développement sain à long terme de l’économie numérique », écrit jeudi le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir.
Une réunion des plus hauts dirigeants du régime la semaine dernière autour du président Xi Jinping a appelé à « s’opposer fermement aux monopoles ».
Signe de l’impatience des pouvoirs publics à l’encontre d’Alibaba, le groupe venait déjà d’écoper la semaine dernière d’une amende de 500.000 yuans (62.000 euros) pour n’avoir pas fait état d’une acquisition.
Alibaba n’avait pas répondu aux questions de l’AFP jeudi en milieu de journée.
Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
Économie
155 milliards d’euros en fournitures et mobilier pour l’État en 2023
Face à l’impératif de réduction des coûts, le gouvernement de Michel Barnier est confronté à une dépense de 155 milliards d’euros pour les achats publics en 2023. Ces montants, destinés aux fournitures et équipements administratifs, suscitent des interrogations dans un contexte de coupes budgétaires.
Alors que le gouvernement de Michel Barnier vise 60 milliards d’euros d’économies, les achats de fournitures et de mobilier pour l’administration continuent de peser lourd dans les dépenses publiques. En 2023, le coût de ces achats a atteint 155 milliards d’euros, soit près de la moitié des rémunérations annuelles des agents de la fonction publique. Ce niveau de dépenses soulève des questions au moment où l’État cherche à rationaliser son budget pour répondre aux pressions économiques et aux attentes des contribuables.
Les réseaux sociaux ont amplifié le débat, avec des témoignages directs sur les prix parfois exorbitants des fournitures achetées via les circuits publics. Un employé de lycée a ainsi partagé son expérience, illustrant la différence entre les tarifs du marché grand public et ceux des catalogues imposés par l’administration. Par exemple, une simple lampe de bureau, proposée à 80 euros avec une ampoule vendue séparément pour 48,60 euros, serait bien plus chère que dans le commerce grand public. Le code des marchés publics, qui encadre strictement les appels d’offres pour éviter la corruption, impose toutefois des processus lourds que seules les grandes structures peuvent facilement gérer. François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, souligne que ces dispositifs complexes sont difficiles à absorber pour les petites institutions comme les lycées ou les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Pour simplifier ces acquisitions, les administrations utilisent des catalogues où sont référencés des milliers de produits allant des fournitures de bureau aux équipements divers. Grâce aux volumes commandés, l’État obtient souvent des rabais significatifs, de l’ordre de 40 à 70 % selon les gestionnaires de la commande publique, bien que les petites structures ne bénéficient pas toujours des mêmes réductions.
Selon un rapport de l’Inspection générale des finances publié en octobre 2023, une optimisation accrue des achats publics pourrait permettre des économies de l’ordre de 10 %. Cette recherche de performance dans l’achat public constitue un axe potentiel pour alléger les dépenses sans compromettre la qualité des services. Pour le gouvernement Barnier, parvenir à une gestion plus efficiente de ces dépenses représente un levier crucial dans l’atteinte de ses objectifs d’économies budgétaires.
Économie
La taxe sur les billets d’avions devrait être de 9,5 euros en Europe
Dans le cadre du budget 2025, le ministre des Transports a détaillé les nouvelles hausses de taxes sur les billets d’avion, visant à réduire les disparités de prix avec le train et à responsabiliser les plus gros pollueurs. Une augmentation de 9,50 euros est envisagée pour les vols européens, tandis que les jets privés pourraient se voir imposer une taxe allant jusqu’à 3 000 euros.
Les discussions autour de la hausse de la fiscalité sur les billets d’avion prennent une tournure concrète. Alors que le montant exact de cette taxe restait jusqu’ici flou, le ministre des Transports a précisé que les vols en Europe pourraient être soumis à une taxe additionnelle de 9,50 euros par billet. L’objectif affiché par le gouvernement est de rendre les trajets en train plus attractifs, en atténuant l’écart de prix avec l’avion. Actuellement, les billets d’avion, notamment ceux proposés par des compagnies low-cost, sont souvent bien moins coûteux que le train, ce qui constitue un frein pour de nombreux Français à privilégier des options de transport plus écologiques.
Le ministre a souligné que cette hausse de 9,50 euros resterait « absorbable » pour la plupart des voyageurs, même sur les vols à bas prix, et ne devrait donc pas entraîner de réduction significative de la demande pour les trajets aériens. Par ailleurs, il estime que l’ajustement des taxes permettra de corriger, au moins partiellement, l’écart de coût perçu par les usagers entre avion et train sur de courtes distances, répondant ainsi à une incompréhension croissante du public vis-à-vis de cette différence de tarif.
En parallèle, pour les trajets en jet privé, le ministre a avancé la possibilité d’une taxe pouvant aller jusqu’à 3 000 euros par passager, une mesure qui viserait les utilisateurs de moyens de transport considérés comme particulièrement polluants. Cette taxe exceptionnelle s’inscrit dans une stratégie plus large de rééquilibrage écologique, malgré l’opposition marquée du secteur. Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) a notamment exprimé ses préoccupations face aux conséquences de cette taxe sur la réindustrialisation du secteur et sur l’attractivité touristique de la France.
Ces mesures font ainsi l’objet de derniers échanges entre les autorités et les parties prenantes du secteur aérien, avant d’être intégrées définitivement au budget 2025. Le gouvernement semble toutefois décidé à avancer vers une fiscalité différenciée qui prenne en compte l’impact environnemental des différents modes de transport, tout en cherchant à préserver l’équilibre économique du secteur aérien.
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