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Albanie : une côte dévorée par la mer et le béton

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Le réchauffement climatique et l’urbanisation galopante menacent les rivages albanais, mettant en péril écosystèmes et économie touristique.

La côte albanaise, autrefois paradis naturel, subit une double pression : l’élévation du niveau de la mer et une urbanisation anarchique. Entre Velipoja et Golem, les paysages se transforment sous l’effet de l’érosion accélérée et des constructions massives. Les experts alertent sur un phénomène qui s’aggrave année après année, avec des conséquences dramatiques pour la biodiversité et les activités humaines.

À Velipoja, au nord du pays, la mer gagne près de cinq mètres par an, rongeant une forêt de pins centenaires. Les troncs déracinés jonchent désormais le sable, témoins silencieux de cette bataille perdue d’avance. Plus symbolique encore, l’île François-Joseph, autrefois refuge pour les oiseaux marins, a disparu sous les flots en 2012, victime des barrages en amont et de la montée des eaux.

Plus au sud, à Kune, les tempêtes répétées ont transformé le littoral en un champ de ruines. Les bunkers construits sous le régime communiste, aujourd’hui submergés, illustrent l’ampleur du phénomène. Les sacs de sable et autres protections de fortune n’ont rien pu contre la force des vagues. Les petits commerçants, comme Vera Faslliaj, voient leur gagne-pain littéralement englouti.

Les autorités reconnaissent le danger : d’ici 2030, près d’un tiers des zones côtières pourraient être inondées. Pourtant, à Golem, les hôtels continuent de pousser, aggravant l’érosion. Les professionnels du tourisme, comme Edvin Dule, dénoncent l’inaction des pouvoirs publics. La plage a reculé de 70 mètres en seize ans, réduisant l’attractivité d’une destination pourtant vitale pour l’économie locale.

Sans mesures urgentes, l’Albanie risque de voir son littoral, joyau naturel et moteur économique, disparaître sous les coups de boutoir du climat et du béton. Un avertissement qui dépasse largement ses frontières.

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