Le pouvoir islamique a multiplié les mises à mort spectaculaires devant des stades remplis, marquant un durcissement de sa justice répressive.
En Afghanistan, une vague d’exécutions publiques a frappé le pays en l’espace d’une seule journée. Quatre condamnés ont été mis à mort devant des foules massées dans des enceintes sportives, doublant ainsi le nombre de sentences capitales appliquées publiquement depuis le retour des talibans en 2021. Ces mises à mort, justifiées par la loi islamique du talion, ont été menées sous les yeux de dizaines de milliers de spectateurs dans trois villes différentes.
À Qala-I-Naw, dans le nord-ouest du pays, deux hommes accusés de meurtre ont été abattus par des proches des victimes, conformément à la procédure du « qisas ». Les familles des défunts ont refusé toute forme de pardon ou de compensation financière, exigeant l’application stricte de la peine. Les condamnés, assis dos à la foule, ont été fusillés à plusieurs reprises, sous le regard d’une assistance divisée entre approbation et malaise.
Dans les provinces de Nimroz et de Farah, deux autres exécutions ont eu lieu dans des conditions similaires, renforçant l’image d’un régime déterminé à imposer sa vision rigoriste de la justice. Les autorités locales avaient appelé la population à assister à ces événements, tout en interdisant strictement toute captation d’images pour éviter leur diffusion.
Ces pratiques, bien que moins fréquentes que sous le premier régime taliban (1996-2001), suscitent une vive condamnation de la part des organisations de défense des droits humains. Amnesty International dénonce des violations flagrantes de la dignité humaine et du droit international, appelant la communauté internationale à réagir.
La Cour suprême afghane, sous l’autorité de l’émir Hibatullah Akhundzada, a validé ces sentences après des procédures présentées comme rigoureuses. Le dirigeant taliban, retranché à Kandahar, réaffirme régulièrement son engagement à appliquer la charia sans concession, y compris par des châtiments corporels publics pour des infractions comme le vol ou l’adultère.
Cette escalade répressive illustre la radicalisation progressive du régime, qui renforce son emprise sur la société afghane tout en isolant davantage le pays sur la scène internationale.