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Affaire Bétharram : des témoins confirment sous serment des pressions politiques impliquant Bayrou

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L’ancien gendarme et l’ex-juge ont réitéré devant la commission d’enquête des déclarations accablantes pour le Premier ministre, qui nie toute ingérence.

Les auditions devant la commission d’enquête parlementaire sur le scandale de Bétharram ont pris une tournure décisive jeudi. Deux figures centrales des premières investigations, un ancien gendarme et un ex-magistrat, ont confirmé sous serment des éléments contredisant les dénégations de François Bayrou. Alain Hontangs, ex-enquêteur de la section de recherches de Pau, a raconté comment, en mai 1998, le juge Christian Mirande lui aurait signalé un report de l’audition du père Carricart, mis en cause pour viol, suite à une intervention du procureur général évoquant le nom de l’actuel chef du gouvernement.

Ces déclarations recoupent des propos tenus par Hontangs dans un reportage diffusé en février, aussitôt démentis par Bayrou. L’ancien militaire a précisé qu’un collègue, toujours en vie, avait également été informé à l’époque de cette supposée interférence politique. Pour sa part, le juge Mirande a reconnu avoir reçu l’ordre du parquet de différer la présentation du religieux, qualifiant cette demande d' »inhabituelle », tout en affirmant ne pas se souvenir d’une mention explicite de Bayrou.

L’affaire prend une dimension plus large avec les accusations de 200 anciens élèves dénonçant des violences physiques et sexuelles systématiques au sein de l’institution catholique. Plusieurs témoignages mettent en cause la connaissance qu’aurait eue le Premier ministre de ces agissements, notamment lors d’une visite officielle en 1996 après une plainte pour violences. Un rapport d’inspection expédié en quatre jours avait alors blanchi l’établissement, un document dont l’auteur lui-même reconnaît aujourd’hui les lacunes.

Le juge Mirande a par ailleurs relaté une rencontre privée avec Bayrou durant l’enquête de 1998, où ce dernier aurait exprimé son incrédulité face aux accusations contre le père Carricart, tout en semblant familiers des lieux et des personnes impliquées. Des éléments qui, selon le député Paul Vannier, « infirment systématiquement » la version du chef du gouvernement. La prochaine audition du Premier ministre, prévue le 14 mai, s’annonce déterminante pour cette enquête aux ramifications politiques sensibles.

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