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« Après, il sera trop tard »: au procès du Thalys, le militaire américain raconte comment il s’est jeté sur le tireur

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« Je me suis dit +après il sera trop tard, il va tuer tout le monde+ ». Au procès de l’attaque déjouée du Thalys, le soldat américain qui s’est jeté sur le tireur Ayoub El Khazzani a raconté jeudi comment il avait évité « un massacre ».

– « Vous vous sentez comme un héros ? », demande le président de la cour d’assises spéciale à Spencer Stone, qui témoigne via visioconférence.

– « Pas vraiment. Au fond, mon but c’était surtout de survivre ».

Le désormais ex-militaire de 28 ans apparaît dans la salle d’audience sur un écran de télévision, chemise blanche et cravate bleue, blond aux cheveux courts, rasé de près. Il aurait dû témoigner en personne au début du procès, mais avait été hospitalisé pour un malaise à son arrivée à l’aéroport de Roissy et était reparti directement aux Etats-Unis.

En août 2015, Spencer Stone est secouriste dans l’armée de l’air américaine et fait un tour d’Europe avec deux amis d’enfance, dont un autre militaire.

Quand Ayoub El Khazzani monte en gare de Bruxelles, surarmé, à bord du Thalys Amsterdam-Paris, Spencer Stone est assoupi. Il est réveillé par le passage en trombe d’un contrôleur, entend des cris.

« Je me suis retourné et la première chose que j’ai vu, c’est Ayoub El Khazzani qui ramassait une kalachnikov au sol », raconte le Californien d’une voix calme.

« Je l’ai vu charger, et armer l’arme ». Sur l’écran dans la salle d’audience, on le voit mimer le geste. « J’ai compris pourquoi il était là ».

« C’était le moment de faire quelque chose. Je me suis dit +après ce sera trop tard, il va tuer tout le monde ».

Assis à ses côtés, son ami lui tape sur l’épaule. « Il me dit +vas y+. Évidemment, j’étais pas certain de comment ça allait se passer ».

« J’ai couru vers Ayoub. Il m’a mis en joue », raconte Spencer Stone, qui mime à nouveau.

« Je l’ai entendu appuyer sur la gâchette plusieurs fois, comme s’il essayait de faire marcher l’arme. J’ai été surpris d’avoir le temps d’arriver jusqu’à lui ».

  « Cauchemars »

Ayoub El Khazzani a lui raconté à la cour la semaine dernière qu’il n’avait « pas pu » tirer. L’accusation estime plutôt qu’il a essayé, mais que les balles, défectueuses, ne sont pas parties. Ce jeudi dans le box, veste de sport, cheveux noirs noués en petit chignon, il écoute les yeux dans le vide, comme souvent depuis le début du procès.

Spencer Stone décrit la bagarre, montre avec ses bras la clé d’étranglement qu’il fait. « Ayoub El Khazzani a attrapé un pistolet, il l’a mis sur ma tête ». Là aussi, Spencer Stone entend les déclics métalliques. « C’est maintenant la deuxième fois qu’il essaie de me tuer ».

Le second militaire américain désarme le tireur, mais il sort un cutter de sa poche, coupe le pouce de Spencer Stone « presque en deux », le blesse à la nuque.

Les Américains, aidés des passagers, finissent par maîtriser Ayoub El Khazzani « fou furieux » selon plusieurs passagers.

– « Ayoub El khazzani dit qu’il vous a vu et a décidé qu’il ne voulait plus tuer personne, vous en pensez quoi ? »

– « S’il avait voulu arrêter il n’aurait pas essayé de me tuer trois fois ». Spencer Stone ne croit pas non plus à la thèse du tireur – qui assure qu’il ne ciblait que les Américains. « On a très certainement empêché un massacre. Il aurait tué tout le monde ».

Spencer Stone et ses amis américains ont reçu la légion d’honneur en France, ont été célébré en héros dans leur pays et ont joué leur propre rôle dans un film de Clint Eastwood.

Le président veut savoir s’il a gardé des séquelles psychologiques.

« J’ai fait des cauchemars. Je suis anxieux, surtout quand je voyage. Et après quand il y a eu les autres attentats j’ai eu la culpabilité du survivant j’ai fait une dépression », énumère-t-il sobrement. « J’étais tellement occupé à gérer l’impact que cette histoire a eu sur ma vie que j’ai mis du temps à m’en rendre compte ».

La semaine prochaine sera consacrée aux interrogatoires des accusés. Le verdict est attendu le 17 décembre.

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Disparition de Lina: deuxième jour de recherches en Haute-Saône

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Disparition de Lina: deuxième jour de recherches en Haute-Saône

Les recherches pour localiser Lina, adolescente de 15 ans disparue en septembre 2023 à Plaine (Bas-Rhin), ont repris mercredi pour une deuxième journée dans le secteur de Saulx en Haute-Saône, selon des sources de la gendarmerie.

Après des recherches infructueuses la semaine dernière dans les Vosges, les opérations ont repris mardi dans une forêt de Haute-Saône, située à plus de 130 km du lieu de disparition initial de Lina. Ces nouvelles recherches, mobilisant 90 gendarmes, se poursuivent dans le même secteur mercredi, appuyées par une unité de fouilles opérationnelles spécialisée (FOS) de l’Armée de terre, qui se concentre sur la recherche de corps enfouis.

Les gendarmes sont arrivés sur le site exploré vers 6h50 mercredi matin, avec quelques journalistes présents à proximité, bien que l’accès à la zone soit restreint. Avant 9h00, des gendarmes en treillis se sont réunis pour faire le point sur les opérations avant de se disperser pour la journée.

Le maire de Saulx, village de 900 habitants à 15 km de Vesoul, a déclaré avoir été informé lundi soir du déploiement de la gendarmerie, sans en connaître le motif exact. La zone fouillée fait partie de la forêt communale de 220 hectares, avec environ 100 hectares actuellement explorés.

Lina a disparu le 23 septembre 2023 en fin de matinée. Elle avait quitté son domicile de Plaine pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à trois kilomètres, afin de rejoindre son petit ami à Strasbourg. Malgré plusieurs battues, aucune trace de l’adolescente n’a été retrouvée. Elle aurait célébré ses 16 ans le 10 août.

L’enquête a progressé le 26 juillet avec la découverte de l’ADN de Lina dans une voiture volée, retrouvée près du lieu de sa disparition. Le conducteur, un homme de 43 ans, s’est suicidé le 10 juillet à Besançon, laissant des écrits où il exprime son désespoir et son incapacité à se contrôler. Cet homme devait comparaître pour deux vols avec violence commis en août 2023.

Les autorités continuent de rechercher des indices pour résoudre cette affaire complexe et apporter des réponses à la famille de Lina.

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Disparition de Lina : une avancée majeure avec la découverte d’une voiture dans le Sud

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Disparition de Lina : une avancée majeure avec la découverte d'une voiture dans le Sud

La voiture contenant l’ADN de Lina, adolescente disparue en Alsace en 2023, a été retrouvée dans le sud de la France, marquant une avancée significative dans l’enquête.

La voiture dans laquelle l’ADN de Lina a été détecté a été localisée dans le sud de la France, selon une source proche de l’enquête. Aucune arrestation ou garde à vue n’a été effectuée à ce stade.

Après dix mois d’investigations, la procureure de Strasbourg, Yolande Renzi, a annoncé cette avancée majeure. Le véhicule volé, recherché depuis qu’il a été identifié près du lieu de la disparition de Lina, a été envoyé à l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN). Les analyses ont confirmé la présence de l’adolescente à l’intérieur.

La procureure a souligné que les investigations se poursuivent pour comprendre comment Lina est montée dans ce véhicule. Lina, 15 ans, a disparu le 23 septembre 2023 alors qu’elle se rendait à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de chez elle à Plaine (Bas-Rhin).

« C’est une avancée majeure », a déclaré Me Matthieu Airoldi, avocat de Fanny Groll, la mère de Lina, ajoutant sa confiance en l’enquête. Marylène Correia, avocate du père de Lina, a exprimé un mélange d’espoir et d’interrogations quant à la localisation et aux circonstances entourant la disparition de Lina.

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Faits-Divers : un facteur jugé pour avoir stocké 13 000 lettres non distribuées

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Faits-Divers : un facteur jugé pour avoir stocké 13 000 lettres non distribuées

Mis à pied, le facteur en CDI sera jugé pour abus de confiance « au préjudice de La Poste » pour avoir stocké 13 000 lettres afin d’écourter ses tournées.

Un facteur de l’Isère, en CDI, sera jugé en janvier 2025 pour abus de confiance après avoir stocké 13 000 lettres non distribuées dans son garage à L’Isle-d’Abeau. C’est sa compagne qui a alerté les autorités, inquiète de la présence d’un katana et du volume de courrier accumulé.

La perquisition, menée début juillet, a révélé des lettres encore ficelées. En garde à vue, le postier a admis ne pas avoir distribué le courrier, affirmant qu’il était débordé par ses tournées. Delphine Moncuit, vice-procureure de Vienne, a confirmé que l’homme fera l’objet d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.

La Poste, qui a déposé plainte et entamé une enquête disciplinaire, précise que le postier, affecté à la plateforme de Bourgoin-Jallieu, était un « facteur volant » couvrant un périmètre de 50 kilomètres.

Le suspect, trentenaire, a exprimé sa détresse face à la charge de travail à laquelle il faisait face. « Je me disais qu’à chaque fois, je terminerais ma tournée plus tard… Et du coup, je ne l’ai jamais fait. J’ai subi toute cette pression au niveau du boulot car je voulais une embauche en CDI », a-t-il déclaré. Il espérait ainsi assurer un avenir stable pour sa femme et ses deux enfants.

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