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Une nouvelle offensive de désinformation cible les médias français

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Des publications frauduleuses imitant l’identité de grands titres de presse diffusent de fausses accusations contre des membres du gouvernement, dans le cadre d’une manœuvre d’influence attribuée à des réseaux pro-russes.

Plusieurs organes de presse français font actuellement face à une usurpation systématique de leur identité visuelle. Des vidéos frauduleuses, diffusées sur les réseaux sociaux, présentent de prétendues révélations concernant des ministres, selon un procédé caractéristique des campagnes d’ingérence numérique. Le collectif Antibot4Navalny, qui surveille ce type d’opérations, a identifié la récurrence de la méthode dite « Matriochka », du nom des poupées russes gigognes.

Cette stratégie repose sur la création de contenus manipulés, artificiellement attribués à de véritables rédactions, puis relayés via des comptes sociaux éphémères et faiblement suivis. Les publications incitent explicitement les journalistes à « vérifier » ces allégations, dans un apparent effort pour saturer les services de vérification et détourner leurs ressources. Les récentes vidéos identifiées comportent également une image parodique du président ukrainien, générée par intelligence artificielle.

Les accusations proférées dans ces supports forgés de toutes pièces concernent plusieurs membres du gouvernement, évoquant sans preuve des liens supposés avec des lobbys ou des comportements répréhensibles. Aucun élément factuel ne vient étayer ces allégations, habilement présentées sous une forme imitant le style journalistique.

Les médias concernés, parmi lesquels Le Monde, Le Figaro, BFM TV et Ouest-France, ont tous démenti être à l’origine de ces publications. Plusieurs groupes annoncent avoir engagé des démarches juridiques pour faire retirer les contenus et protéger leur image. Des responsables éditoriaux déplorent par ailleurs le manque de réactivité des plateformes sociales et des autorités face à ces manipulations répétées.

Si la plupart de ces publications n’obtiennent qu’une audience limitée, certaines dépassent le million de vues, justifiant selon les experts la persistance de cette stratégie. L’objectif poursuivi serait moins de convaincre que de semer le doute et d’alimenter un climat de défiance envers les institutions. Les spécialistes pointent une volonté de fragiliser le pouvoir en place en exploitant les tensions préexistantes au sein de la société française.

Cette campagne s’inscrit dans un contexte plus large de multiplication des opérations d’influence pro-russes en Europe depuis le conflit en Ukraine. Les techniques employées ne cessent d’évoluer, brouillant toujours davantage les frontières entre information et manipulation, et complexifiant la tâche des acteurs de la vérification.

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