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Économie

Quatre mois après Chido, Mayotte toujours en ruines : la reconstruction au point mort

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_**Quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, les Mahorais vivent toujours dans des conditions précaires, tandis que les chantiers de reconstruction tardent à démarrer.**_

Les réseaux essentiels – eau, électricité, communications – ont été rétablis dans l’urgence, mais les promesses de reconstruction restent lettre morte. Entre retards administratifs, manque de financements et pénurie de matériaux, les habitants, épuisés, voient les jours passer sans amélioration tangible.

À Labattoir, Hamidat Soilihi, cadre de santé, partage désormais le logement exigu de sa mère avec ses trois enfants. Ses deux appartements, soufflés par les vents violents, ne sont plus que des coquilles vides. Malgré son assurance, une rareté sur l’île, elle n’a reçu qu’une aide dérisoire pour colmater les brèches. À Tsingoni, Johann Andrade, enseignant, campe chez une amie depuis que sa maison a perdu son toit. Les matériaux manquent, et les propriétaires, comme les locataires, sont livrés à eux-mêmes.

Dans le secteur du bâtiment, l’attentisme règne. Aucun chantier d’envergure n’a été lancé, selon les professionnels locaux. Les entreprises, déjà fragilisées avant la catastrophe, peinent à redémarrer. Certaines envisagent même le chômage partiel, faute de commandes concrètes. Les fonds promis par l’État tardent à arriver, et les procédures bureaucratiques ralentissent encore davantage les rares initiatives.

La visite annoncée d’Emmanuel Macron, attendue comme un signe d’espoir, suscite autant d’attentes que de scepticisme. Les Mahorais, épuisés par les discours et les annonces non suivies d’effets, réclament des actes. Les rues jonchées de déchets, les toitures éventrées et les infrastructures endommagées rappellent quotidiennement l’ampleur des dégâts. Les élus locaux, à l’image du maire de Mamoudzou, dénoncent l’absence de concrétisation des aides promises.

Le gouvernement assure pourtant être mobilisé, évoquant une « mobilisation sans précédent ». Mais sur le terrain, les mots ne suffisent plus. Les Mahorais, résilients mais las, attendent désormais des preuves tangibles que la reconstruction n’est pas qu’une promesse de plus. Quatre mois après la catastrophe, l’heure n’est plus aux déclarations, mais aux réalisations.

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