Monde
Normalisation Maroc-Israël: la pâtisserie kasher de Casablanca en effervescence
C’est l’effervescence dans la boulangerie « Madame Fhal », célèbre à Casablanca pour ses pâtisseries kasher, et la récente annonce de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël anime les discussions.
« Tout le monde en parle, que ce soit nos clients juifs, qui représentent la moitié de notre clientèle, ou musulmans », affirme Kevin Fhal, 36 ans, petit-fils de la fondatrice de cette institution, en plein rush du vendredi.
« Depuis la normalisation (avec Israël) annoncée par les Emirats arabes unis et le Bahreïn, c’était obligé qu’on soit sur la liste. Et finalement, c’est venu plutôt que prévu », constate le commerçant qui attend avec impatience l’ouverture des liaisons aériennes directes vers Israël prévues par l’accord officialisé jeudi.
Après l’annonce, « toute la communauté juive du Maroc était en joie. C’est un geste très fort et très courageux de la part du roi Mohammed VI », lance une cliente quadragénaire venue chercher quelques Hallah, pain consommé durant le shabbat.
Cette Casablancaise qui préfère ne pas donner son nom estime que la décision « aura un impact positif sur les Marocains en général, pas que sur les juifs ». Mais elle s’inquiète depuis qu’elle a « fait un tour sur les réseaux sociaux » où les commentaires de certains, « probablement musulmans », l’ont « refroidie ».
« J’ai peur que des manifestations éclatent, qu’un clivage se crée entre les communautés, que les malentendus prennent le pas », confie-t-elle.
« Respect »
« Nous avons des relations très cordiales depuis fort longtemps. On n’a jamais eu de problèmes. On travaille ensemble dans le plus grand respect », tempère une des employées de la boulangerie, âgée d’une soixantaine d’années.
À la charcuterie « Amsellem », une autre institution culinaire du centre de Casablanca, dans le quartier qui abrite les derniers commerces juifs, le patron se dit lui aussi « très heureux » de l’évolution des relations entre son pays et Israël.
Jacques Bitton « n’arrête pas de recevoir des appels de Marocains, juifs et musulmans, tous satisfaits de cette décision ». « J’ai de la famille en Israël, un cousin germain est dans le gouvernement. J’ai parlé avec lui, il était fou de joie », dit ce sexagénaire.
En Israël, les quelques 700.000 juifs d’origine marocaine, ont souvent gardé des liens très forts avec le royaume, son dialecte darija, ses traditions culinaires et musicales.
La plupart sont partis en famille au début des années 50, après la création de l’Etat hébreu. A l’époque, le Maroc accueillait la plus importante communauté juive d’Afrique du Nord, de 250.000 à 300.000 âmes, selon les estimations. Il en resterait moins de 3.000 aujourd’hui.
« Qu’on nous permette à nous, juifs qui somme nés là-bas ou à nos enfants et nos petits-enfants de retourner sur cette terre où nos ancêtres ont vécu plus de 2.000 ans, c’est immense, c’est un grand jour », commente Avraham Avizemer, joint par téléphone à Cesarée, une petite ville de la côte israélienne.
Originaire de Casablanca, ce septuagénaire entreprenant importe des produits marocains, propose des voyages organisés, écrit des livres sur les juifs marocains et a déjà visité « 401 fois » son pays natal que sa famille a quitté quand il avait trois ans.
« Amour interdit »
Lui aussi dit avoir « reçu plein de messages en arabe d’amis marocains qui disaient +mabrouk+ » (félicitations) depuis l’annonce de l’accord de normalisation.
« Il va y avoir des vols directs, plus besoin de passer par Istanbul, Rome, Paris, Madrid ou Amsterdam pour aller au Maroc, on gagne du temps. Et aussi de l’argent », jubile-t-il.
Actuellement, entre 50.000 et 70.000 juifs d’origine marocaine, la plupart en provenance de l’Etat hébreu partent chaque année au Maroc, en visite touristique, en pélerinage ou pour des fêtes religieuses.
« Les relations entre le Maroc et Israël avaient lieu dans les coulisses. C’était une sorte d’amour interdit, officialisé aujourd’hui », estime Fanny Mergui, ancienne cheville ouvrière de la jeunesse sioniste dans les années 60.
Cette juive marocaine qui se présente comme une « militante pour la paix israélo-palestinienne » regrette cependant que « les Palestiniens n’aient pas été impliqués dans ce processus ».
Europe
Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine
La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.
La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.
La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.
L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.
La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.
La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.
L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.
Monde
Gabon : Le fils aîné d’Ali Bongo écroué pour corruption
Trois semaines après le coup d’État, le fils d’Ali Bongo et d’autres hauts responsables sont inculpés pour corruption et d’autres crimes.
Trois semaines après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon, son fils Noureddin Bongo Valentin et plusieurs proches du cabinet du président déchu ont été mis en examen et incarcérés, notamment pour des accusations de corruption. Au total, dix personnes ont été inculpées mardi pour une série de crimes, dont des « troubles des opérations d’un collège électoral », « corruption », « détournement de deniers publics », « blanchiment de capitaux », et bien d’autres, a annoncé le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, lors d’une conférence de presse. Sept d’entre elles ont été placées en détention provisoire.
Parmi les inculpés figurent Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, et Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence, tous deux mis en examen pour corruption. Ces arrestations ont eu lieu le jour du coup d’État et ils étaient initialement soupçonnés de « haute trahison », bien que ce chef d’inculpation n’ait pas été retenu.
Le 30 août, peu de temps après l’annonce controversée de la réélection d’Ali Bongo, les militaires dirigés par le général Brice Oligui Nguema ont renversé le président, l’accusant notamment de « détournements massifs » de fonds publics. Les perquisitions menées dans les domiciles de ces hauts responsables du cabinet de l’ex-président Ali Bongo et de son épouse Sylvia Bongo Valentin ont montré des sommes considérables d’argent en espèces.
Sylvia Bongo Valentin, l’ex-première dame du Gabon, est actuellement en résidence surveillée à Libreville « pour sa protection », selon la présidence. Cependant, ses avocats ont déclaré que sa situation était « injustifiable » et « incompatible avec un État de droit ». Ils ont déposé une plainte contre les responsables de cette détention.
Les putschistes avaient accusé Sylvia et son fils Noureddin d’être les véritables dirigeants du pays et au cœur d’un réseau de corruption étendu. Ali Bongo, quant à lui, avait été placé en résidence surveillée à Libreville mais est actuellement « libre de ses mouvements » et peut « se rendre à l’étranger », selon le général Oligui.
Le 13 septembre, le général Brice Oligui Nguema, désigné président de transition, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les marchés publics pour lutter contre les fraudes. Avant le coup d’État, il avait sommé les chefs d’entreprise pratiquant la « surfacturation » de cesser leurs pratiques frauduleuses dans les passations de marchés publics.
L’enquête sur les « biens mal acquis » de la famille Bongo en France, ouverte suite à des plaintes d’ONG en 2007, avait déjà révélé des soupçons de détournement de fonds publics permettant l’acquisition d’un important patrimoine immobilier. Plusieurs membres de la famille Bongo, dont Ali Bongo lui-même, sont mis en examen en France pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de cette enquête. Le Gabon est souvent critiqué pour le niveau élevé de corruption qui y sévit et est classé 136e sur 180 pays en termes de perception de la corruption par Transparency International (2022).
Europe
La France déroule le tapis rouge pour le roi Charles III et la reine Camilla
Charles III entame, mercredi, une visite d’État de trois jours, mainte fois reportée en raison des manifestations contre la réforme des retraites en France. Il s’agira donc de sa première visite officielle à Paris en tant que roi.
La France déroule le tapis rouge pour la visite d’État du roi Charles III. Le souverain, en visite pour trois jours, est attendu pour un dîner d’État, mercredi 20 septembre, au château de Versailles, en présence de plus de 150 invités dans la galerie des Glaces.
Son voyage, prévu initialement pour le printemps, avait été reporté en raison des manifestations contre la réforme des retraites. Cette visite sera donc la première en France en tant que roi.
Malgré ce premier rendez-vous manqué au printemps dernier, le programme du monarque britannique de 74 ans et de la reine Camilla, 76 ans, n’a pas été beaucoup modifié. Il oscille entre engagements symboliques forts et rencontres avec des acteurs de la société civile française.
À son arrivée à Paris, le couple royal sera accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l’Arc de Triomphe, où ils raviveront la flamme du Soldat inconnu en début d’après-midi, avant de descendre les Champs-Élysées, et de participer au fameux dîner d’État au château de Versailles.
Le bureau du président français a déclaré que ce dîner fait écho à la visite d’État de la reine Élisabeth II en 1972, lorsqu’elle a été accueillie au palais par le président Georges Pompidou. Le roi Charles a apprécié l’idée de suivre les traces de sa mère, selon l’Élysée. Au menu, deux chefs étoilés ont prévu du homard bleu en entrée et de la volaille de Bresse.
Le roi Charles III en banlieue parisienne
À Paris, Charles III prononcera également un discours devant les parlementaires au Sénat, durant lequel il devrait s’exprimer en partie en français, comme en mars dernier lorsqu’il avait parlé en allemand devant le Bundestag à Berlin lors d’un déplacement qui devait suivre celui initialement prévu à Paris.
Les deux chefs d’État mettront aussi en avant des sujets qui leur tiennent à cœur, comme l’environnement, la promotion de la lecture ou l’entrepreneuriat des jeunes.
Une rencontre est prévue avec des associations locales et des personnalités du sport à Saint-Denis, une ville de banlieue parisienne qui sera un des lieux majeurs, l’an prochain, des Jeux olympiques d’été de Paris.
Charles et Camilla se rendront ensuite à Bordeaux, qui fut un temps sous le contrôle du roi d’Angleterre Henri II, et où résident aujourd’hui 39 000 Britanniques. Ils doivent visiter un vignoble et rencontrer des pompiers ayant pris part à la lutte contre les incendies qui avaient ravagé le département des Landes l’an dernier.
Apaiser les tensions héritées du Brexit
Des deux côtés de la Manche, on a placé cette visite sous le signe de la célébration des liens anciens entre les deux pays, au moment où leurs dirigeants s’efforcent d’apaiser les tensions héritées du Brexit.
Si en tant que chef d’État d’une monarchie constitutionnelle, le roi britannique doit observer une stricte réserve, la politique n’est jamais absente de ces visites d’État et le voyage de Charles III ne fait pas exception, confirmant les gestes d’ouverture et d’apaisement récents du gouvernement britannique.
Les visites d’État du souverain sont « un atout pour la diplomatie (britannique) (…) au-dessus des sujets politiques du moment », comme les tensions persistantes entre Londres et Paris au sujet des traversées illégales de migrants vers le Royaume-Uni, estime Ed Owens, historien de la royauté.
« Il y aura une certaine diplomatie informelle » durant ces deux jours, ajoute-t-il, mais pour Charles III l’objectif est surtout de montrer son engagement comme « un roi écologiste hors des frontières britanniques ».
« Relation chaleureuse » entre Charles III et Emmanuel Macron
Après une première année en tant que souverain, durant laquelle il s’est surtout évertuer à incarner la stabilité et la continuité de la monarchie, plutôt qu’à engager des réformes radicales, cette visite s’inscrit dans « l’approche traditionnelle de la diplomatie royale » que les Français ont pu observer par le passé.
Charles III et Emmanuel Macron se sont déjà rencontrés, notamment lors du couronnement du roi le 6 mai dernier, et entretiennent « une relation chaleureuse », dit-on dans leur entourage.
L’hommage du président français à la reine Elizabeth II après son décès en septembre 2022 avait ainsi été très apprécié au Royaume-Uni.
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