Après trois années de conflit, Kiev accepte une proposition américaine pour une pause dans les hostilités. La balle est désormais dans le camp de Moscou.
L’Ukraine a annoncé mardi son accord sur une proposition des États-Unis visant à instaurer un cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie. Cette décision intervient à l’issue de pourparlers tenus à Djeddah, en Arabie saoudite, en présence de hauts responsables américains et ukrainiens, mais sans représentants russes. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a qualifié cette initiative de « première étape vers des négociations immédiates », tout en soulignant que la proposition serait transmise à Moscou.
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a salué cette initiative, affirmant que son pays était « prêt pour la paix ». Il a toutefois insisté sur le fait que la Russie devait démontrer sa volonté de mettre fin au conflit. « La balle est désormais dans leur camp », a-t-il déclaré. En parallèle, Washington a annoncé la levée immédiate de la suspension de son aide militaire à Kiev, une décision qui pourrait renforcer la position ukrainienne dans les négociations à venir.
Cette annonce survient quelques heures après une attaque de drones ukrainienne d’une ampleur inédite en territoire russe, visant notamment Moscou et sa région. Selon les autorités russes, 343 drones ont été interceptés, mais des dégâts matériels et des pertes humaines ont été rapportés. Le Kremlin a accusé Kiev de cibler des infrastructures civiles, une accusation rejetée par l’Ukraine.
La proposition de cessez-le-feu a été saluée par plusieurs dirigeants occidentaux. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Emmanuel Macron, président français, ont tous deux qualifié cette initiative de « pas vers une paix durable ». Keir Starmer, Premier ministre britannique, a parlé d’une « avancée remarquable ».
Outre les discussions sur le cessez-le-feu, les États-Unis et l’Ukraine ont également convenu de finaliser rapidement un accord sur l’exploitation des ressources minières ukrainiennes. Cet accord, suspendu depuis une altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky en février dernier, pourrait jouer un rôle clé dans la reconstruction économique du pays.
Du côté de Moscou, le Kremlin a adopté une position prudente. Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine, a déclaré que c’était à l’Ukraine de prouver sa volonté de paix. « Ce que nous attendons n’a pas d’importance », a-t-il ajouté, laissant planer le doute sur la réponse russe à la proposition américaine.
Volodymyr Zelensky a également rencontré le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à Djeddah. Le président ukrainien a souligné le rôle potentiel de l’Arabie saoudite comme médiateur, notamment pour faciliter la libération de prisonniers et le retour des enfants déportés.
Alors que les regards se tournent désormais vers Moscou, la communauté internationale espère que cette proposition marquera le début d’une désescalade dans un conflit qui a déjà fait des milliers de victimes et dévasté une grande partie de l’Ukraine.