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Les Kirghiz élisent leur président, le populiste Japarov largement favori

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Les Kirghiz votent dimanche dans une élection présidentielle dont le favori est le populiste Sadyr Japarov, libéré de prison en octobre, lors de la dernière crise qui a ébranlé ce pays d’Asie centrale à l’histoire politique tumultueuse.

L’ascension fulgurante de M. Japarov, de la geôle où il purgeait une peine pour prise d’otage aux portes de la présidence, illustre les parcours inattendus que peuvent connaître les responsables politiques dans cette ex-république soviétique, saluée pour son pluralisme mais considérée comme la plus instable de la région.

Les critiques de Sadyr Japarov, 52 ans, craignent néanmoins que sa victoire ne débouche sur un pouvoir autoritaire, plus semblable au Kazakhstan, à l’Ouzbékistan et au Tadjikistan voisins, tous dirigés d’une main de fer depuis la chute de l’URSS.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 heures locales (02H00 GMT) et fermeront à 20H00 (14H00 GMT), avec les premiers résultats attendus peu après.

A Bichkek, la capitale kirghize recouverte d’un épais brouillard hivernal causé par la pollution, nombre d’électeurs ont déclaré à l’AFP vouloir voter pour M. Japarov.

« Il a promis de relever les salaires et les retraites », affirme Vera Pavlova, une retraitée. Elle confie avoir assisté à un meeting de Sadyr Japarov et savoir peu de choses sur les autres candidats. « Je n’ai vu que des affiches et publicités pour Japarov, pas pour les autres. »

Bekjol Nourmatov, retraité de 77 ans, accuse pour sa part M. Japarov d’avoir « plongé le peuple dans le chaos » l’année dernière. Il va pour sa part soutenir un de ses rivaux, Adakhan Madoumarov.

En plus de la présidentielle, les Kirghiz se prononcent aussi dimanche sur des amendements constitutionnels destinés à modifier le régime politique du pays, en donnant la primauté soit au Parlement, soit à la présidence, M. Japarov étant partisan de ce dernier scénario.

Instabilité

Lors de la grave crise politique d’octobre, provoquée par des élections législatives que l’opposition avait jugées truquées, Sadyr Japarov avait été libéré de prison par ses partisans, avant qu’un tribunal n’annule sa condamnation.

Il a depuis redoublé d’efforts pour se présenter comme un ennemi du crime organisé et de la corruption. Ses détracteurs lui prêtent pourtant des liens avec la pègre.

Il s’est efforcé vendredi à Bichkek, lors de sa dernière apparition de la campagne, d’adopter un ton unificateur, appelant une foule de plusieurs milliers de personnes à se « rassembler » et se « traiter les uns les autres avec compréhension et respect ».

« Nous sommes un pays, un peuple », a-t-il déclaré.

Avec une économie mise à mal par la pandémie de coronavirus, le prochain président devra s’accommoder d’une plus grande dépendance envers le grand voisin chinois et la Russie, un pays allié où travaillent des centaines de milliers de migrants kirghiz.

Depuis la dernière crise politique, le président russe Vladimir Poutine a critiqué à plusieurs reprises l’instabilité politique du Kirghizstan.

L’ambassadeur de Chine a de son côté rencontré ces derniers mois des responsables kirghiz pour s’assurer de la protection des entreprises chinoises, dont certaines avaient été attaquées cet automne.

Troubles

Le Kirghizstan, qui a connu deux révolutions en 2005 et 2010 ainsi que des épisodes de violences interethniques, est un habitué des crises politiques.

Les législatives contestées d’octobre avaient été annulées par les autorités dans l’espoir de régler la crise mais le président d’alors, Sooronbaï Jeenbekov, avait dû céder et démissionner deux semaines plus tard, sous la pression des partisans de Japarov.

C’était la troisième fois qu’un chef de l’Etat kirghiz démissionnait à la suite de manifestations, depuis l’indépendance en 1991.

Après avoir été désigné un temps dirigeant du pays par intérim, M. Japarov a quitté son poste pour se porter candidat à la présidentielle. Ses rivaux affirment que sa campagne a bénéficié des ressources de l’Etat, au sein duquel ses alliés occupent désormais tous les postes clés.

Vendredi, le comité de sécurité nationale a indiqué examiner des éléments indiquant que « certains candidats à la présidentielle et leurs partisans » planifiaient des troubles après le scrutin, sans nommer ces candidats.

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La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

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La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

Selon la coalition Kick Big Polluters Out, la COP28 est envahie par les lobbyistes des énergies fossiles, mettant en danger les discussions sur le changement climatique.

La 28e Conférence des Parties (COP28) de l’ONU sur le climat, actuellement en cours à Dubaï, est marquée par la présence massive de lobbyistes des énergies fossiles. Selon une étude de la coalition Kick Big Polluters Out (KBPO), au moins 2 456 lobbyistes représentant ces industries ont obtenu une accréditation pour participer à l’événement, un chiffre quatre fois supérieur à celui de la précédente COP27.

La situation est si préoccupante que les ONG affirment que ces lobbyistes sont la principale raison pour laquelle la COP28 est plongée dans un brouillard de déni climatique. Cette augmentation massive du nombre de lobbyistes des énergies fossiles menace sérieusement les discussions sur le changement climatique et les mesures à prendre pour lutter contre ce problème mondial.

Si l’on considère ces lobbyistes comme une délégation, ils constitueraient la troisième plus grande présence à la COP28, derrière le Brésil et les Émirats arabes unis. Cette présence massive dépasse largement celle des délégations des dix pays les plus vulnérables au changement climatique, ainsi que celle des représentants des populations indigènes.

Parmi les lobbyistes des énergies fossiles accrédités, on trouve des personnalités influentes telles que Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, accrédité par la France. L’Italie a emmené des cadres d’Eni, tandis que l’Union européenne a fait venir des employés de BP, Eni et ExxonMobil. Les organisations professionnelles ayant le statut d’observateur à la COP ont également mobilisé leur contingent d’employés de Shell, TotalEnergies ou Equinor. Notons également que le président émirati du sommet, Sultan al-Jaber, est lui-même directeur de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc.

La présence massive de lobbyistes des énergies fossiles à la COP28 suscite des inquiétudes quant à l’impact sur les décisions et les engagements pris lors de cette conférence cruciale. Le retrait progressif des énergies fossiles, notamment le pétrole, le gaz et le charbon, est au cœur des enjeux de la COP28, et la présence de ces lobbyistes soulève des questions sur leur rôle et leur influence dans les négociations climatiques.

Cette situation met en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre la participation d’acteurs industriels et la prise de décisions visant à lutter efficacement contre le changement climatique. Les ONG et les défenseurs de l’environnement appellent à une plus grande transparence et à des mesures pour réduire l’influence des intérêts industriels sur les discussions climatiques mondiales.

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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Guerre entre Israël et le Hamas : l’armée israélienne annonce avoir repris les combats

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Guerre entre Israël et le Hamas : l'armée israélienne annonce avoir repris les combats

L’armée israélienne a confirmé avoir « repris » ses frappes sur une partie de ce territoire, accusant le Hamas d’avoir « violé » la trêve en tirant vers le territoire israélien.

La trêve entre Israël et le Hamas, qui avait apporté un fragile répit dans la région, a pris fin sans qu’un nouvel accord puisse être conclu. La situation s’est rapidement détériorée, avec des sirènes d’alerte à la roquette retentissant dans plusieurs localités israéliennes et des frappes aériennes ainsi que des tirs d’artillerie constatés dans la ville de Gaza.

L’armée israélienne a annoncé avoir repris les « combats » contre le Hamas, invoquant la violation de la trêve par le mouvement islamiste. Tsahal a déclaré sur le réseau social X : « Le Hamas a violé la pause opérationnelle en tirant des roquettes vers le territoire israélien », justifiant ainsi la reprise des opérations militaires. Cette escalade a provoqué des moments de panique parmi les populations civiles des deux côtés.

Peu avant l’expiration de la trêve, le système de défense antiaérien israélien a réussi à intercepter avec succès un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza. Cependant, des pertes tragiques ont été signalées du côté palestinien, avec six Palestiniens tués dans un raid aérien israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Deux enfants ont également perdu la vie dans des raids aériens sur la ville de Gaza, selon un médecin de l’hôpital Ahli Arab.

La trêve avait vu la libération de plusieurs otages des deux côtés. Six otages israéliens ont été libérés par le Hamas, rejoignant deux autres qui avaient été relâchés plus tôt dans la journée. En échange, Israël a libéré trente Palestiniens, principalement des femmes et des mineurs détenus dans des prisons israéliennes, conformément à l’accord négocié. Cette trêve avait déjà permis la libération de 80 otages israéliens, principalement des femmes et des enfants, ainsi que de 240 prisonniers palestiniens. Toutefois, un certain nombre d’étrangers et de binationaux, dont la plupart étaient des Thaïlandais travaillant en Israël, avaient également été pris en otage.

La situation reste tendue dans la région, avec des inquiétudes croissantes quant à la poursuite des hostilités et à l’impact sur les civils pris au milieu de ce conflit. Les efforts diplomatiques visant à rétablir un cessez-le-feu durable se poursuivent, mais la route vers la paix semble plus incertaine que jamais.

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