Nous rejoindre sur les réseaux

Europe

L’accord post-Brexit sous la menace d’un échec sur la pêche

Article

le

Britanniques et Européens reprennent samedi d’âpres négociations à Bruxelles pour trouver un accord post-Brexit à une dizaine de jours de la date butoir, avec au coeur de leurs discussions la pêche, un sujet au poids économique faible mais à forte valeur symbolique.

Les négociateurs européen Michel Barnier et britannique David Frost devraient se rencontrer dans la journée alors que les pourparlers techniques ont repris, selon une source européenne.

Un accord de libre-échange bute toujours sur la pêche, une question cruciale pour plusieurs Etats membres – France et Pays-Bas en tête – et dont le Royaume-Uni a fait un totem de sa souveraineté retrouvée après le divorce avec l’Union.

« Ca reste très bloqué » sur ce sujet, a confirmé une source européenne, alors que Michel Barnier a consulté vendredi les pays les plus concernés.

Paris a répété à maintes reprises qu’elle ne sacrifierait pas ses pêcheurs à un accord commercial avec Londres.

Au coeur de la négociation, le partage des quelque 650 millions d’euros pêchés chaque année par l’UE dans les eaux britanniques et la durée de la période qui permettrait aux pêcheurs européens de s’adapter aux nouvelles conditions. Un montant dérisoire par rapport aux dizaines de milliards en jeu dans l’accord de libre-échange, l’UE étant le premier partenaire commercial de Londres.

Bruxelles proposerait de renoncer à environ 20% de ces 650 millions sur une période de sept ans, quand les Britanniques en revendiquent 60% sur une période d’adaptation de 3 ans, selon des sources européennes.

Des chiffres qui ne « cessent de bouger », précise cependant une autre source.

Les négociations se déroulent sous la pression toujours plus forte du calendrier : l’accord doit être conclu avant que le Royaume-Uni –qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier dernier– abandonne définitivement le marché unique européen et l’union douanière le 31 décembre à 23H00 GMT.

Le Parlement européen a averti qu’il voulait un accord d’ici « dimanche minuit », sans quoi il ne pourra pas l’examiner et le ratifier afin qu’il puisse entrer en vigueur le 1er janvier, une fois le divorce avec le Royaume-Uni définitif.

Dimanche soir ?

Mais le secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, n’a pas exclu samedi que ces ultimes négociations se poursuivent au-delà du week-end.

« On va essayer d’avancer dans les heures qui viennent » mais « il est normal de ne pas dire +écoutez, c’est dimanche soir on s’arrête, et donc je sacrifie tout+ », a-t-il déclaré samedi. « On ne fera pas ça, parce que ce qui est en jeu ce sont des secteurs entiers, comme la pêche, ce sont les conditions de concurrence pour nos entreprises dans la durée », a-t-il fait valoir sur la radio France Inter.

Un accord conclu dans les tout derniers jours de décembre pourrait entrer en vigueur provisoirement, une option qui semble avoir la faveur des Etats membres mais à laquelle le Parlement s’oppose.

« Le Parlement veut un accord dimanche mais Michel Barnier ne peut pas se lier les mains car les Britanniques chercheraient à en profiter », souligne Eric Maurice de la fondation Schuman.

L’horizon s’est dégagé en revanche sur les deux autres sujets qui entravaient les négociations – les conditions de concurrence équitables et la gouvernance de l’accord pour régler les divergences.

L’UE refuse de voir surgir à sa porte une économie dérégulée qui se livrerait à une concurrence déloyale envers ses entreprises en ne respectant pas ses normes environnementales, sociales, fiscales ou son régime très strict sur les aides publiques

Alors que les deux côtés de la Manche se préparent au retour des contrôles douaniers après la rupture du 31 décembre, un rapport parlementaire britannique a alerté sur une préparation insuffisante du Royaume-Uni, s’inquiétant des perturbations attendues dans les ports et des répercussions sur la sécurité.

Sans accord commercial, les échanges entre l’UE et Londres se feront selon les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, avec de lourdes conséquences pour des économies déjà secouées par la pandémie.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Europe

Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

Article

le

Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

Cette loi entend enrayer la vague de profanations de livres saints, observée ces derniers mois au Danemark et en Suède notamment.

Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les « traitements inappropriés » de textes ayant une signification religieuse importante, interdisant de facto les autodafés du Coran, après des profanations du livre saint de l’islam qui ont entraîné des tensions dans plusieurs pays musulmans pendant l’été. À l’issue d’un débat de près de quatre heures, le texte a été adopté en troisième lecture par 94 des 179 membres du Parlement.

Concrètement, il sera désormais interdit de brûler, souiller ou de donner des coups de pied publiquement sur des textes religieux ou dans le but de diffuser largement les images des profanations. Il sera également interdit de les déchirer, les couper ou les poignarder. Tout contrevenant s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement.

Pour le gouvernement danois, dont aucun représentant ne s’est exprimé lors du débat parlementaire, il s’agit avant tout de protéger les intérêts et la sécurité nationale du pays scandinave.

Le Danemark et son voisin suédois ont récemment cristallisé la colère au sein de pays musulmans. En Irak par exemple, des centaines de manifestants partisans de l’influent leader religieux Moqtada Sadr ont tenté fin juillet de marcher en direction de l’ambassade danoise à Bagdad.

Lire Plus

Culture

Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

Article

le

Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

La journaliste Maryam Moshiri raconte avoir été prise par surprise en pleine plaisanterie avec l’équipe du journal. Sur les réseaux sociaux, elle présente ses excuses.

Un dérapage d’une seconde, mais un moment mémorable pour les téléspectateurs de BBC News. Alors que s’achevait le générique de lancement du journal de 13 heures, mercredi 6 décembre, ils ont eu la drôle de surprise de tomber nez à nez avec la présentatrice Maryam Moshiri, sourire aux lèvres et doigt d’honneur à la main. Visiblement surprise par l’arrivée soudaine de la prise d’antenne, la journaliste a rapidement repris une expression de circonstance avant de se lancer dans son journal, mais le mal était fait.

La séquence, partagée sur les réseaux sociaux, atteint rapidement les centaines de milliers de vues, certains internautes dénonçant ce comportement (et l’ensemble de la BBC au passage) quand d’autres notent le fait que les premières images du journal concernent les excuses de Boris Johnson aux victimes du Covid-19 dans l’enquête publique sur la gestion de la pandémie au Royaume-Uni.

Il faudra attendre le lendemain pour obtenir une réaction de la part de la journaliste. Sur son compte X (anciennement Twitter), Maryam Moshiri présente ses excuses et apporte quelques éléments de contexte à ce raté insolite. « Hier (mercredi, NDLR), juste avant le début du journal de 13 heures, je plaisantais avec l’équipe en studio, raconte-t-elle. Je mimais un décompte pendant que le réalisateur me donnait le compte à rebours de 10 à 0 avec les doigts pour me montrer les chiffres. Quand nous sommes arrivés à 13 heures pile, j’ai retourné le doigt pour plaisanter et je n’ai pas réalisé que cela serait filmé ».

Face aux réactions nombreuses, la journaliste déclare être désolée. « C’était une blague privée avec l’équipe, explique-t-elle, et je suis vraiment désolée qu’elle ait été diffusée ! Ce n’était pas mon intention que cela se produise et je suis désolée si j’ai offensé ou contrarié quelqu’un. Je n’étais pas vraiment en train de “faire un doigt” aux téléspectateurs ou même à une personne. C’était une blague idiote destinée à un petit nombre de mes amis. »

Télécharger l’application Le Singulier > IOS (iPhone) > Android (Samsung)

Lire Plus

Europe

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

Article

le

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

Lire Plus

Les + Lus