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La Corse sous l’assaut des chenilles : 20 000 hectares de forêts dévorés

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Une invasion massive de bombyx disparate plonge les villages insulaires dans un cauchemar estival, transformant les paysages verdoyants en étendues désolées.

L’île de Beauté fait face à une crise écologique sans précédent. Des millions de chenilles du bombyx disparate ont englouti près de 20 000 hectares de forêts en quelques semaines, laissant derrière elles des étendues de chênes décharnés, semblables à des zones ravagées par les flammes. Les habitants des villages touchés, comme Guitera-les-Bains, décrivent une situation insoutenable, où ces insectes prolifèrent sans relâche malgré les efforts déployés pour les éradiquer.

Jean-Marie Casamarta, gérant d’une maison d’hôtes, témoigne de l’ampleur du désastre. « C’est une bataille perdue d’avance. J’ai tout essayé : insecticides biologiques, nettoyages intensifs, interventions professionnelles… Elles reviennent toujours en plus grand nombre », confie-t-il, comparant l’invasion à une scène de guerre. Les routes, les murs et les terrasses sont recouverts de ces chenilles velues, tandis que l’odeur âcre imprègne l’air.

Si les autorités se veulent rassurantes, évoquant un cycle naturel qui s’achèvera d’ici mi-juillet avec la métamorphose des chenilles en papillons, les conséquences économiques et psychologiques sont déjà palpables. Les professionnels du tourisme enregistrent des annulations, et les agriculteurs redoutent un impact durable sur la production de glands, essentielle à l’élevage porcin local.

Malgré l’absence de danger urticant, certains habitants rapportent des réactions cutanées après contact avec les insectes. Pour Juliette Giannotti, factrice à Guitera-les-Bains, le quotidien est devenu un enfer. « On vit cloîtrés, les terrasses sont infestées dès l’aube. En cinquante ans, je n’ai jamais connu une telle invasion », soupire-t-elle.

Les experts soulignent que les arbres survivront à cette défoliation massive, mais le phénomène, amplifié par des températures élevées, pourrait se reproduire dans les années à venir. En attendant, les Corses tentent de s’adapter, espérant un répit avec l’arrivée des prédateurs naturels et la fin du cycle de prolifération.

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