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Économie

La bière artisanale française lutte pour survivre dans un marché en crise

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Malgré la hausse des coûts et la baisse de la consommation, les microbrasseries innovent pour résister.

Dans un contexte économique difficile, les brasseurs indépendants redoublent d’efforts pour préserver leur activité. À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, une ancienne menuiserie transformée en brasserie illustre cette résilience. Son fondateur, reconverti dans la production de bières locales, mise sur la vente directe et la diversification pour tenir tête aux géants du secteur.

Avec une production modeste mais en croissance, cette entreprise familiale a récemment augmenté sa capacité de brassage tout en maintenant des prix accessibles. Entre partenariats, financement participatif et animations locales, chaque initiative compte pour équilibrer les comptes après deux années déficitaires. Le modèle du brewpub, combinant dégustation sur place et restauration, apparaît comme une solution viable face à la chute des ventes en grande distribution.

Le secteur traverse une période complexe : plus de 250 brasseries ont fermé depuis début 2024, victimes de l’explosion des coûts des matières premières et d’une consommation en berne. Les professionnels dénoncent notamment les tarifs prohibitifs des fournisseurs de verre et de gaz, obligeant certains à s’approvisionner à l’étranger malgré leur engagement pour des circuits courts.

En Seine-et-Marne, une brasserie historique constate elle aussi un recul de sa production, passée de 10 000 à 8 000 hectolitres annuels. Les causes ? Une météo défavorable, des charges accrues et des habitudes de consommation qui évoluent, notamment chez les jeunes générations. La France reste le pays européen où l’on boit le moins de bière, avec seulement 33 litres par habitant en 2024.

Pourtant, des passionnés continuent de croire au potentiel du marché. Un brasseur américain installé à Paris prépare ainsi l’ouverture d’un établissement alliant bières artisanales et cuisine mexicaine. Pour lui, l’avenir réside dans l’expérience gustative et le partage, bien au-delà de la simple consommation d’alcool. Une vision qui rejoint la tendance des bières sans alcool et des IPA, segments porteurs malgré la conjoncture morose.

Entre adaptation et obstination, la filière artisanale tente de dessiner son avenir dans un paysage toujours plus concurrentiel.

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