Europe
Europe : le conseil Otan-Russie se réunit pour tenter de désamorcer la crise ukrainienne
Les États-Unis et leurs alliés européens vont engager mercredi des discussions avec Moscou au siège de l’Otan pour tenter de désamorcer le risque d’un nouveau conflit en Ukraine, mais la Russie n’a fait aucun geste d’apaisement.
La vice-secrétaire d’Etat américaine Wendy Sherman a informé mardi les représentants des 30 membres de l’Otan de ses entretiens à Genève avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
« Il n’y a aucune raison d’être optimiste, mais les Russes sont sérieusement engagés dans la séquence diplomatique », a confié le représentant d’un pays européen.
Moscou a accepté de réactiver le Conseil Otan-Russie, l’instance de consultation créée en 2002 et mise en sommeil depuis juillet 2019.
La Russie sera représentée par le vice-ministre des affaires étrangères, M. Alexandre Grouchko, qui a qualifié la réunion de « moment de vérité » dans les relations Russie-Otan.
Wendy Sherman représentera les Etats-Unis et la France a dépêché à Bruxelles François Delattre, numéro 2 du ministère des Affaires étrangères.
Les entretiens de Genève ont été peu concluants. Les Russes et les Américains sont restés très fermes sur leurs positions respectives.
Moscou a exigé de Washington et de ses alliés une garantie concrète que l’Ukraine ne sera pas autorisée à rejoindre l’OTAN.
Les Américains n’ont fait aucune concession, mais ils ont formulé des propositions pour réduire les risques de conflit et engager un désarmement conventionnel et nucléaire, a expliqué la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à l’Otan Julianne Smith.
Washington a assuré à Moscou ne pas avoir l’intention de positionner des armes offensives en Ukraine, mais a démenti avoir l’intention de procéder à une démilitarisation en Europe, a pour sa part indiqué un diplomate européen.
« Il est trop tôt pour dire si les Russes sont sérieux ou non sur la voie de la diplomatie, ou s’ils sont prêts à négocier sérieusement », a déclaré Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche.
« La relation de l’Otan avec l’Ukraine est une question qui ne concerne que l’Ukraine et les 30 alliés de l’OTAN, et non les autres pays », a-t-elle réaffirmé.
Apaiser les Européens
Wendy Sherman s’est attachée mardi à apaiser le ressentiment des européens d’être laissés sur la touche. Elle a assuré que rien en matière de sécurité en Europe ne se ferait sans les Européens, a souligné le diplomate européen.
« Les États-Unis sont déterminés à travailler en étroite collaboration avec leurs alliés et partenaires afin d’encourager la désescalade et de répondre à la crise sécuritaire provoquée par la Russie », a tweeté Mme Sherman.
Le Conseil Otan-Russie risque toutefois de n’être qu’une répétition des discussions de Genève, chaque partie campant sur ses positions.
« Nos attentes sont tout à fait réalistes et nous espérons qu’il s’agira d’une conversation sérieuse et approfondie », a en effet annoncé Alexandre Grouchko.
La Russie exigera une réponse globale de l’alliance à ses demandes. « Nous ferons pression pour obtenir une réaction concrète, substantielle, article par article, au projet d’accord russe sur les garanties », a-t-il précisé.
Mais Moscou n’a fait aucun geste d’apaisement. La Russie n’a offert aucune preuve qu’elle n’envahirait pas l’Ukraine ni aucune explication sur les raisons pour lesquelles elle a déployé quelque 100.000 soldats vers la frontière ukrainienne, a souligné Mme Sherman.
« Nous devons observer la plus grande prudence. Nous n’avons aucune raison de penser qu’un processus va être amorcé. On n’en est même pas à négocier », a souligné le représentant européen.
« L’Ukraine fait preuve d’une grande retenue et les Alliés doivent éviter tout prétexte à une fermeture de la séquence diplomatique », a-t-il ajouté.
Une réunion de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est programmée jeudi à Vienne.
La France a pour sa part évoqué mardi une réunion du groupe de Normandie (France, Allemagne, Russie, Ukraine) « d’ici fin janvier ».
La Russie boude depuis plusieurs mois ce format de discussions, qui vise à mettre en œuvre les accords de paix de Minsk (2015) sur le conflit ukrainien et fait référence à une première rencontre des dirigeants des quatre pays en 2014 en Normandie (ouest de la France).
Europe
Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe
Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.
Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.
Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.
Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.
Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.
Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.
Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.
Europe
Julian Assange attendu à Strasbourg pour témoigner devant le Conseil de l’Europe
Le fondateur de WikiLeaks va s’exprimer pour la première fois depuis sa libération, un moment clé pour la liberté d’informer et les droits de l’homme.
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, s’adressera pour la première fois depuis sa libération en juin dernier au Conseil de l’Europe à Strasbourg. Ce témoignage marque une étape importante dans son long combat pour la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme, alors que l’Assemblée parlementaire débattra d’un rapport crucial sur son affaire.
Assange sera présent pour répondre aux questions de la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme concernant les répercussions de sa détention, tant sur sa propre situation que sur les droits humains à une échelle plus large, notamment en ce qui concerne la liberté journalistique. Ce témoignage intervient à la suite d’un rapport de l’Assemblée parlementaire qui qualifie Assange de « prisonnier politique » et appelle le Royaume-Uni à mener une enquête indépendante sur les conditions de sa détention, notamment sur des possibles traitements inhumains.
Arrêté en 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres, Assange a passé cinq ans dans la prison de Belmarsh à Londres, où il a lutté contre son extradition vers les États-Unis. Son incarcération faisait suite à la diffusion par WikiLeaks de centaines de milliers de documents confidentiels en 2010, révélant des opérations militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan. Accusé d’espionnage par les États-Unis, il a finalement été libéré après un accord de plaider-coupable, ayant purgé une peine correspondant à sa détention provisoire.
Le témoignage de Julian Assange devant le Conseil de l’Europe marquera son premier discours public depuis sa libération. L’audience s’annonce décisive pour clarifier les enjeux entourant sa détention et l’impact plus large sur la liberté d’informer, un sujet au cœur des débats actuels sur la protection des lanceurs d’alerte et la transparence gouvernementale.
Europe
L’Italie envisage la castration chimique pour violeurs et pédophiles
L’Italie fait un pas vers la légalisation de la castration chimique, avec l’approbation d’une commission dédiée à la rédaction de lois sur le traitement des délinquants sexuels violents.
L’Italie a franchi une étape importante vers la légalisation de la castration chimique, un traitement médical controversé destiné aux violeurs et pédophiles condamnés. Mercredi, la chambre basse du Parlement a approuvé la création d’une commission chargée d’élaborer des lois sur l’utilisation de médicaments bloquant les hormones pour réduire la libido des délinquants sexuels. Ce traitement, qui serait volontaire et réversible, vise à prévenir les récidives dans les cas de crimes sexuels violents.
Le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni, au pouvoir depuis 2022, a fait de la sécurité une priorité, multipliant les lois répressives et augmentant les peines pour divers délits. L’initiative de la castration chimique, portée par la Ligue, un des partis d’extrême droite de la coalition, s’inscrit dans cette logique. Matteo Salvini, chef de la Ligue, a salué ce qu’il considère comme une « victoire » dans leur combat pour une justice plus ferme à l’égard des violeurs et pédophiles, qualifiant cette avancée de mesure de « bon sens ».
Cependant, cette proposition suscite une vive opposition. Des membres du Parti démocrate (centre-gauche) ont dénoncé une initiative qu’ils jugent inconstitutionnelle, arguant qu’elle réintroduit une forme de punition corporelle que le système juridique italien avait abandonnée depuis longtemps. Des groupes écologistes et de gauche ont également critiqué la Ligue pour son penchant, selon eux, vers la répression excessive, tandis que des voix centristes craignent une dérive vers des méthodes punitives archaïques.
La castration chimique, déjà pratiquée dans certains pays comme la Pologne, la Russie et certains États américains, consiste à administrer des substances qui inhibent la production de testostérone, réduisant ainsi la libido des individus. Bien que soutenue par des partisans de la fermeté en matière de justice, cette méthode soulève des doutes quant à son efficacité réelle pour prévenir les récidives. Des experts alertent également sur les effets secondaires physiques et psychologiques possibles, tandis que des groupes féministes rappellent que les violences sexuelles trouvent souvent leur origine dans des dynamiques socioculturelles plutôt que dans des pulsions sexuelles incontrôlables.
Malgré les divisions au sein de la classe politique italienne, cette décision marque un tournant dans la gestion des crimes sexuels violents en Italie. Reste à voir si ce projet controversé aboutira à une législation qui pourrait, selon certains, radicalement changer l’approche de la justice italienne en matière de délinquance sexuelle.
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