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Emmanuel Macron fait le choix d’un couvre-feu renforcé contre un confinement

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«C’est le retour du politique», dit-on dans son entourage. Une prise de risque inconsidérée, jugera-t-on au Conseil scientifique. Dans tous les cas, un pari audacieux. Contrairement à ce que ce que ministres et conseillers affirmaient sans réserve ces derniers jours, Emmanuel Macron a choisi de refuser le confinement. Du moins pour l’instant. Le président de la République l’a décidé dans le huis clos d’un Conseil de défense convoqué à la dernière minute vendredi soir. Puis il a fait connaître sa décision dans la foulée, par la voix de son premier ministre Jean Castex. «Il fait le choix de la confiance», se félicitait l’un de ses proches, ravi par cet arbitrage.

Très attendu par les Français, qui s’interrogeaient sur le sort qui allait leur être réservé depuis une semaine, le chef de l’État a toujours souhaité tenir la ligne qu’il s’était fixée : celle de la «cohérence». Cela consistait d’abord à respecter le délai imposé de 15 jours avant de tirer un premier bilan du couvre-feu, instauré à 18 heures dans l’ensemble du pays le 16 janvier dernier. Une première étude d’impact, remise vendredi à Emmanuel Macron, lui a permis d’y voir plus clair. Certes, comme l’ont indiqué le ministre de la Santé et le porte-parole du gouvernement, le dispositif actuel «ne freine pas suffisamment» la circulation du virus. Mais les chiffres qui ont été présentés au président, et les résultats d’une étude «flash» sur la présence des variants britannique et sud-africain sur le territoire national, ne sont pas encore de nature à exiger le reconfinement.

Fermeture quasi-totale des frontières

N’en déplaise au corps médical, qui réclame à cor et à cri un durcissement comparable à celui du printemps dernier – fermeture des commerces non alimentaires ; fermeture des écoles ; réduction des transports en commun ; généralisation obligatoire du télétravail ; limitation des déplacements ; attestations dérogatoires de sortie -, le président de la République a opté pour une solution permettant de ralentir la progression du virus, sans toutefois mettre l’économie à l’arrêt. En clair, il a tranché pour que le maintien du couvre-feu, de 18 heures à 6 heures du matin, soit assorti de quelques mesures complémentaires. Au premier rang desquelles la fermeture quasi-totale des frontières – inter et intra européennes ; de nouvelles restrictions concernant les territoires ultramarins ; et la fermeture des grands centres commerciaux. «Il fait le choix de la France», applaudit un membre de son premier cercle.

En faisant un tel pari, Emmanuel Macron espère aussi réussir à contenir la colère qui grondait dans le pays, et menaçait d’exploser. Échaudé par l’exemple venu des Pays-Bas, oùles protestations contre les règles sanitaires ont donné lieu à de violentes émeutes, le président de la République reste aussi profondément marqué par la crise des «gilets jaunes». Il ne sait que trop bien que le pays peut s’embraser en un rien de temps, et menacer de virer à l’insurrection.

Contenir la colère

Pour autant, le chef de l’État ne veut pas sous-estimer le paramètre sanitaire et la dangerosité du virus. C’est pourquoi il a donné un mandat très clair à son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour durcir les contrôles et les sanctions à l’endroit des contrevenants aux règles en vigueur.

Cela s’adresse en particulier aux restaurateurs, qui ne supportent plus les longs mois de fermeture qu’ils ont eu à subir cette année, et qui ont lancé un grand appel à la désobéissance civile lundi. Si le mot d’ordre est suivi, comme cela a déjà été le cas à Nice, Beauvau n’hésitera pas à y répondre fermement, en demandant aux forces de l’ordre de multiplier les amendes et les placements en garde à vue.

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