Des études alarmantes révèlent une contamination massive par les pesticides des bouquets de fleurs, poussant UFC Que Choisir à réclamer des actions urgentes pour protéger la santé publique.
L’association de défense des consommateurs UFC Que Choisir a publié vendredi un rapport troublant, coïncidant avec la Saint-Valentin, révélant que les bouquets de fleurs sont saturés de pesticides, dont certains sont interdits en Europe. Cette révélation met en lumière les risques sanitaires potentiels pour les consommateurs et, surtout, pour les professionnels de la fleuristerie qui manipulent quotidiennement ces produits.
Les analyses de laboratoire, effectuées sur une sélection de 15 bouquets comprenant des roses, des gerberas et des chrysanthèmes, montrent une contamination généralisée. Chaque bouquet testé contenait des résidus de pesticides, avec un maximum de 46 substances différentes détectées sur un seul bouquet. Ces résidus comprennent des substances cancérogènes et des perturbateurs endocriniens, qui posent une menace directe pour la santé de ceux qui manipulent ces fleurs au quotidien.
Actuellement, aucune réglementation ne limite la présence de pesticides dans les fleurs coupées, dont une grande majorité (80%) est importée de pays où l’utilisation de produits chimiques extrêmement toxiques est encore autorisée. Cette absence de régulation soulève des inquiétudes quant aux effets à long terme sur la santé des consommateurs et des travailleurs du secteur. En réponse, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été chargée d’évaluer l’exposition des professionnels de la filière et de leurs enfants à ces substances dangereuses.
L’Anses a également indiqué qu’une extension de cette évaluation aux consommateurs pourrait être envisagée, selon les résultats obtenus. Cette démarche fait suite au décès tragique d’une fillette, diagnostiquée avec une leucémie due à l’exposition de sa mère, fleuriste, à ces pesticides pendant sa grossesse.
Face à cette situation préoccupante, UFC Que Choisir exige la mise en place de mesures rigoureuses. L’association appelle à une réglementation stricte sur les doses maximales de résidus de pesticides autorisés dans les fleurs coupées, à l’interdiction d’importation de fleurs traitées avec des pesticides prohibés en Europe, à un renforcement des contrôles sanitaires et douaniers, et à l’obligation d’étiquetage mentionnant les origines des fleurs et les traitements appliqués. De plus, elle recommande aux consommateurs de privilégier les fleurs biologiques et locales, réduisant ainsi non seulement les risques pour la santé mais aussi l’empreinte écologique de leur consommation.