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Dernière immersion dans l’ossuaire parisien avant sa métamorphose

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Le célèbre réseau souterrain va fermer ses portes pour une restauration ambitieuse destinée à préserver ce patrimoine unique, menacé par l’humidité et la fréquentation massive.

Des gouttes d’eau perlent régulièrement sur les ossements entassés depuis plus de deux siècles dans les profondeurs de la capitale. Le musée des Catacombes s’apprête à interrompre ses visites pour six mois afin de mener d’importants travaux de conservation. Cette fermeture temporaire intervient alors que les conditions hygrométriques et l’afflux de visiteurs compromettent la préservation des restes humains et de l’écosystème souterrain.

L’infiltration d’humidité représente le défi majeur pour la conservation des ossements. Le personnel a dû mettre en place des systèmes de récupération des eaux directement intégrés aux murs de fémurs et de crânes. Ces dispositifs rappellent les techniques de drainage médiévales, adaptées aux contraintes spécifiques de ce dédale minéral. L’atmosphère confinée subit également l’impact des micro-organismes et du dioxyde de carbone généré par les centaines de milliers de visiteurs annuels.

Les travaux prévus concernent tant les installations techniques que la muséographie. Le circuit de visite sera repensé tout en conservant l’authenticité des lieux. Les matériaux nécessaires à cette restauration emprunteront les mêmes puits historiques qui servirent jadis à l’extraction des pierres puis au transfert des ossements. Le budget alloué à cette opération s’élève à plusieurs millions d’euros.

Parmi les interventions programmées figure le nettoyage des graffitis qui marquent les parois. Bien que certains datent du XIXe siècle et fassent partie de l’histoire des lieux, leur prolifération nécessite une action déterminée. Les responsables rappellent qu’un registre existe depuis l’ouverture au public en 1809 pour canaliser les envies d’écriture.

La configuration actuelle permet aux visiteurs d’évoluer à proximité immédiate des ossements, sans séparation physique. Cette proximité engendre parfois des comportements inappropriés, allant du simple toucher à des tentatives de soustraction d’ossements. Pour prévenir ces actes, les os sont scellés dans la structure. La direction insiste sur le respect dû à ces dépouilles, soulignant qu’il s’agit des ancêtres des Parisiens.

Si certains visiteurs étrangers perçoivent parfois le site comme une attraction, d’autres en saisissent pleinement la dimension mémorielle. Des familles viennent honorer leurs défunts selon leurs traditions, reconnaissant dans ces galeries souterraines un lieu de recueillement universel. La réouverture au printemps 2026 offrira une expérience renouvelée tout en garantissant la transmission de ce patrimoine exceptionnel aux générations futures.

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