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Crise sanitaire, salaires…: mobilisation d’une partie du monde de l’éducation

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« Une vraie colère qui monte »: des milliers de personnels de l’Education nationale, rejoints par les infirmières scolaires mais aussi les étudiants, se sont mobilisés mardi partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail et la gestion de la crise sanitaire.

Selon le ministère de l’Education, le taux de grévistes des enseignants s’élevait à la mi-journée à 11%.

De son côté, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, relevait un tiers de grévistes. Dans le second degré, le Snes-FSU estimait ce taux à 40%.

A l’appel d’une intersyndicale composée notamment de la FSU, de la CGT et de FO, des défilés se sont tenus dans de nombreuses villes de France comme Marseille, Toulouse, Rennes, Bordeaux, Grenoble, Lille, Strasbourg, ou Lyon.

Dans la capitale, la manifestation est partie en début d’après-midi des jardins du Luxembourg pour rallier le ministère rue de Grenelle, où une délégation de personnels a été reçue dans l’après-midi. Quelque 4.500 personnes ont défilé, selon la préfecture de police.

Sur le pavé parisien, Marion, 35 ans, prof de français dans un collège francilien, a dénoncé des conditions sanitaires qui sont « loin de respecter le protocole »: « Il faut faire des demi-groupes au collège car il y a trop de brassage », estime-t-elle.

Eloignés de leur fac depuis des semaines, de nombreux étudiants sont venus grossir les rangs de la manifestation parisienne pour exiger de revenir en cours. « J’ai repris cette semaine en alterné, ça fait un bien fou de revoir les gens de la fac. Mais globalement, je me sens très seule, j’ai fait un mois d’insomnie à cause des écrans », explique Zoé, 19 ans, en première année de licence de géographie à Paris 1.

Depuis lundi, les étudiants de première année peuvent reprendre par demi-groupes les travaux dirigés (TD) en présentiel. D’autres niveaux devraient suivre dans le respect d’une jauge maximale de 20%, à condition toutefois que le gouvernement n’ordonne pas de reconfinement strict.

« On crève d’être enfermés »

« On crève d’être enfermés devant nos ordis, on n’en peut plus, ça fait du bien de venir en manif revoir des +vrais gens+ », souligne à Montpellier Boris Senan, étudiant de 19 ans, qui pourrait « tout laisser tomber » en cas de troisième confinement.

« On veut vraiment retourner en classe parce que ce n’est plus possible de bosser comme ça », lance aussi Louise, étudiante de 19 ans en première année à Sciences Po Lyon.

Les personnels de l’éducation ont aussi dénoncé leurs conditions de travail, ainsi que leurs salaires.

« C’est un moment crucial pour l’éducation, il y a une vraie colère qui monte chez les enseignants qui sont très inquiets », a assuré Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, en référence notamment au « Grenelle des enseignants » lancé par le ministre Jean-Michel Blanquer, qui doit s’achever en février.

« Ce qui est entrepris par le ministère n’est absolument pas satisfaisant, c’est essentiellement de la communication avec une revalorisation de surface qui est très insuffisante », a regretté M. Teste.

Sous un petit panneau « Je suis aussi gelée que le point d’indice », Julie, professeure des écoles à Bordeaux, en a « ras-le-bol » des conditions de travail dans l’Education nationale.

A Grenoble, Camille Vittoz, professeure de SVT, est venue protester « contre la communication de notre ministre » sur des augmentations salariales dont « à peu près 70% d’entre nous » ne profiterons pas.

En novembre, le ministère avait annoncé des revalorisations de salaires à partir de 2021, ciblées surtout sur les plus jeunes. Mais les organisations syndicales espèrent qu’une loi pluriannuelle, promise au moment de la réforme des retraites, viendra consacrer des hausses pérennes et substantielles pour toute la profession.

« Un professeur contractuel aujourd’hui est à 1.400 euros nets », rappelait dans la manif lilloise Pierre Langlet, professeur d’histoire-français en lycée professionnel.

« Le gouvernement doit anticiper, et anticiper, ça demande de recruter, pour faire en sorte que dans nos classes, on n’ait plus 35 élèves systématiquement », a aussi estimé Bénédicte Herrgott, professeure dans l’académie de Strasbourg.

Les infirmières scolaires, qui dénoncent la gestion de la crise sanitaire, étaient aussi mobilisées aux côtés des enseignants.

Pour Saphia Guereschi, secrétaire générale du Syndicat national des infirmières conseillères de santé (SNICS-FSU, majoritaire), les infirmières au collège ou au lycée sont accaparées par la gestion de la crise sanitaire, au détriment de l’accompagnement des élèves.

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ZEVENT 2024 : Un marathon caritatif dépasse les 10M€ au profit de la lutte contre la précarité

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ZEVENT 2024 : Un marathon caritatif dépasse les 10M€ au profit de la lutte contre la précarité

La huitième édition du ZEVENT, le plus grand événement caritatif en ligne de France, s’est clôturée ce dimanche en atteignant un nouveau cap de 10,1 millions d’euros au bénéfice de cinq associations engagées contre la précarité. Une réussite collective marquée par l’engagement des streamers et une communauté de spectateurs fidèles.

Le ZEVENT 2024 s’est une nouvelle fois imposé comme un rendez-vous incontournable de la générosité numérique. Porté par le streamer français ZeratoR et son complice Alexandre Dachary, ce marathon caritatif en ligne a permis de collecter la somme impressionnante de 10.145.881 euros en faveur de cinq associations luttant contre la précarité, dont le Secours Populaire, Solidarité Paysans et Les Bureaux du cœur. Cet événement, diffusé en direct sur Twitch, a vu une trentaine de streamers se mobiliser durant plus de 50 heures pour inciter les spectateurs à faire des dons.

L’édition 2024, marquée par un concert inaugural au Zénith de Montpellier, a rassemblé des personnalités phares du monde du streaming comme Kameto, Ladysundae, AVAMind ou encore Domingo, présentateur du talk-show « Popcorn ». Leur mission : divertir, sensibiliser et encourager les donations à travers des sessions de jeux vidéo, des quizz et des défis en tout genre. À leurs côtés, une centaine de streamers moins connus se sont également joints à l’effort collectif, reflétant l’ampleur de l’événement qui, chaque année, attire des centaines de milliers de spectateurs, avec des pics atteignant près d’un million de viewers.

L’engagement des participants ne s’est pas limité aux seuls streamers, puisque des personnalités extérieures telles que l’humoriste Laura Felpin et les frères Lebrun, médaillés en tennis de table aux Jeux olympiques, ont apporté leur soutien en participant aux défis et aux jeux. Un engouement populaire et médiatique qui ne cesse de croître, faisant du ZEVENT un véritable pilier de la philanthropie digitale.

Depuis son lancement en 2016, sous l’appellation « Projet Avengers », le ZEVENT a levé plus de 31 millions d’euros pour diverses causes. La performance de cette année s’inscrit dans la continuité des éditions précédentes, qui avaient déjà franchi la barre des 10 millions d’euros, notamment en 2021 et 2022, où des records historiques avaient été battus.

Pour ZeratoR, ces montants colossaux témoignent de la capacité de la communauté des streamers et des spectateurs à faire la différence. En 2022, les fonds avaient notamment permis à l’association Sea Shepherd d’acquérir un nouveau bateau ou encore de financer des projets humanitaires en République Centrafricaine. Cette année encore, les résultats du ZEVENT montrent que la solidarité en ligne peut se traduire par un impact concret, aidant à lutter contre la précarité à travers des actions locales et internationales.

Le ZEVENT ne cesse de repousser les limites de la générosité, prouvant que l’alliance du divertissement et de l’engagement caritatif peut soulever des montagnes.

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Le procès de Mazan suspendu suite à l’hospitalisation de l’accusé principal

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Le procès de Mazan suspendu suite à l’hospitalisation de l’accusé principal

Dominique Pelicot, accusé clé dans l’affaire des viols de Mazan, a été hospitalisé mardi, perturbant le déroulement du procès. Une suspension de l’audience est désormais envisagée pour permettre à l’accusé d’assister aux débats, cruciaux pour les victimes.

Dominique Pelicot, 71 ans, principal accusé dans l’affaire des viols perpétrés à Mazan, est au cœur d’un procès complexe qui secoue la cour criminelle de Vaucluse. Mardi, alors qu’il devait s’exprimer pour la première fois, son hospitalisation a chamboulé l’audience, laissant planer l’incertitude sur la suite des débats. L’avocate de Pelicot, Me Béatrice Zavarro, a informé la cour que son client, affaibli depuis le début de la semaine, ne pouvait pas se présenter en raison de son état de santé. Ce dernier, souffrant de douleurs intestinales depuis plusieurs jours, a finalement été admis à l’hôpital, soulevant la question d’une éventuelle suspension du procès.

Le président de la cour, Roger Arata, a réagi en ordonnant une expertise médicale de l’accusé, tout en envisageant une suspension temporaire du procès. « Il est essentiel que M. Pelicot soit en mesure d’assister aux débats », a déclaré le magistrat, soulignant l’importance de la présence de l’accusé dans un procès criminel. Cette position a été appuyée par l’ensemble des parties civiles, pour qui il est impensable de continuer sans que Pelicot ne soit en salle. Me Stéphane Babonneau, avocat de la famille Pelicot, a réitéré cette nécessité en soulignant que l’absence de l’accusé empêcherait toute déposition de ses clients.

Lundi matin, Pelicot était apparu affaibli à l’audience, se déplaçant difficilement avec l’aide d’une canne et s’appuyant contre la vitre de son box. Son état alarmant n’a fait qu’empirer au cours du week-end, selon son avocate, qui a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une manœuvre visant à retarder le procès. « M. Pelicot n’a pas l’intention de fuir ses responsabilités », a affirmé Me Zavarro, réfutant toute tentative de manipulation.

Alors que cette hospitalisation marque un tournant inattendu, les témoignages se poursuivent, notamment celui de Stéphan Gal, enquêteur clé dans ce dossier tentaculaire. Lors de son audition, Gal a corroboré les propos de son collègue, le commissaire Jérémie Bosse Platière, en affirmant que les agresseurs ne pouvaient ignorer l’état inconscient de Gisèle Pelicot au moment des faits. Des milliers de photos et vidéos enregistrées par l’accusé ont été analysées, confirmant le caractère délibéré de ces actes, bien que certains accusés, comme Mathieu D., alias « Gaston », aient plaidé la naïveté en évoquant un prétendu « jeu sexuel ».

Ce procès hors norme, impliquant 51 accusés âgés de 26 à 74 ans, dont 35 reconnaissent les actes tout en niant l’intention criminelle, repose en grande partie sur la question de la manipulation exercée par Dominique Pelicot. Les experts entendus lundi ont souligné la personnalité de l’accusé, décrivant un homme capable de « manipuler les autres à sa guise ». Face à l’ampleur de l’affaire, l’intérêt public ne cesse de croître, attirant un nombre important de journalistes et de spectateurs à Avignon.

Dominique Pelicot, qui a fait le choix de rendre cette affaire publique, souhaite que son histoire serve d’exemple à d’autres victimes de soumission chimique. Le silence pesant qui règne dans la salle lors de la description des faits en témoigne : ce procès, au-delà de sa dimension juridique, a profondément marqué l’opinion publique.

Le procès pourrait donc être suspendu le temps que Dominique Pelicot se rétablisse, mais l’ampleur de l’agenda fixé sur quatre mois laisse la possibilité de rattraper les séquences manquées. Une suspension qui, bien qu’inévitable, souligne l’importance pour la justice d’entendre toutes les parties dans ce procès d’une rare intensité.

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Santé : l’augmentation du surpoids se stabilise chez les hommes mais continue chez les femmes

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Santé : l'augmentation du surpoids se stabilise chez les hommes mais continue chez les femmes

Une étude sur deux décennies révèle une stabilisation de la corpulence masculine, tandis que la progression du surpoids persiste chez les femmes. Des facteurs sociaux et biologiques sont mis en cause.

Entre 1996 et 2017, la prévalence du surpoids et de l’obésité a considérablement augmenté en France, avec des différences notables selon le sexe. Si la situation semble s’être stabilisée chez les hommes, chez les femmes, en revanche, cette croissance se poursuit, soulève une étude inédite de Santé publique France publiée dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Basée sur des enquêtes téléphoniques, cette analyse couvre plus de 124 000 individus âgés de 18 à 75 ans, offrant un aperçu sans précédent de l’évolution de la corpulence déclarée des Français sur une période de 20 ans.

Chez les hommes, la proportion de ceux se déclarant en surpoids a augmenté de 40 % en 1996 à 48 % en 2008, avant de se stabiliser aux alentours de 50 % les années suivantes. Quant à l’obésité, elle a connu une hausse marquée, passant de 7 % en 1996 à 14 % en 2016, avant de reculer légèrement à 13 % en 2017. Cette stabilisation est toutefois contrastée chez les femmes. Le surpoids, initialement inférieur à 25 %, a atteint 39 % en 2017, tandis que l’obésité est passée de 6 % à 14 % au cours de cette période. Ces chiffres témoignent d’une divergence marquée entre les sexes, le surpoids étant plus fréquent chez les hommes mais progressant toujours chez les femmes.

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette tendance. Charlotte Verdot, épidémiologiste à Santé publique France, évoque des modifications profondes des modes de vie dans les sociétés occidentales, comme la sédentarité accrue et une consommation croissante d’aliments ultra-transformés. Cette dynamique est d’autant plus accentuée chez les femmes, dont le niveau d’activité physique semble s’être détérioré ces dernières années, contrairement à celui des hommes. Par ailleurs, les effets de la ménopause, souvent associés à une prise de poids, pourraient également jouer un rôle significatif dans cette évolution.

Karine Clément, professeure de nutrition et directrice de recherche à l’Inserm, souligne l’importance de la dimension multifactorielle de l’obésité. Au-delà des comportements individuels, cette pathologie reflète les mutations de la société contemporaine, marquée par le stress et l’exposition à divers perturbateurs endocriniens. Des mécanismes biologiques complexes, encore partiellement compris, contribuent également à cette tendance, avec une vulnérabilité accrue chez certaines catégories de la population.

Le surpoids et l’obésité, qui concernent désormais près de la moitié de la population française, constituent des facteurs de risque majeurs pour des maladies chroniques telles que les affections cardiovasculaires, le diabète, et certains cancers. La crise sanitaire liée au Covid-19 a par ailleurs mis en lumière le rôle aggravant de l’obésité dans les infections. Face à cette situation alarmante, des actions préventives et curatives sont jugées urgentes. Développer des politiques publiques plus ambitieuses, notamment dans les milieux scolaires et les quartiers prioritaires, est l’une des pistes proposées dans un rapport récent pour freiner cette épidémie silencieuse.

Ainsi, cette étude met en évidence l’urgence d’une réponse collective face à une crise sanitaire qui touche de manière inégale les hommes et les femmes en France.

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