Le PDG de Safran claque la porte des municipalités écologistes, accusant leurs élus d’entraver la réindustrialisation. Une polémique qui relance le débat sur la compatibilité entre croissance économique et transition écologique.
La tension monte entre le monde industriel et les collectivités locales dirigées par des écologistes. Olivier Andriès, directeur général de Safran, a annoncé publiquement son refus d’investir dans toute ville administrée par ce courant politique. Cette décision fait suite à un conflit avec des élus rennais, qui s’étaient opposés à l’implantation d’une fonderie du groupe, pourtant promise à créer 500 emplois.
Lors d’une audition parlementaire, le dirigeant a dénoncé des critiques qu’il juge infondées, évoquant des accusations de pollution et de militarisation. « On nous a jeté des tomates alors que nous proposions des emplois et une activité industrielle moderne », a-t-il déclaré. En réponse, les écologistes défendent leur position, arguant que la priorité doit aller à des projets réellement durables, plutôt qu’à des investissements risquant d’aggraver la crise climatique.
Du côté politique, les réactions sont contrastées. Le ministre de l’Industrie a salué l’excellence du secteur aéronautique français, tandis que des élus locaux, comme Valérie Pécresse, ont immédiatement proposé d’accueillir les projets de Safran dans leurs régions. La maire de Romans-sur-Isère a même ouvertement tendu la main au groupe, illustrant les divisions sur cette question.
Les écologistes, eux, dénoncent un « chantage à l’emploi » et rappellent que la transition écologique nécessite une réflexion approfondie sur la nature des activités industrielles soutenues. Pour Nicolas Dufourcq, directeur de Bpifrance, cette polémique révèle un paradoxe français : vouloir à la fois relocaliser la production et imposer des contraintes environnementales drastiques.
Alors que le débat s’installe, une question demeure : comment concilier relance industrielle et impératifs écologiques sans tomber dans l’affrontement stérile ? Les prochains mois, marqués par les élections municipales, pourraient bien accentuer les clivages sur ce sujet brûlant.