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Politique

Bayrou impose aux médecins une présence obligatoire dans les déserts médicaux

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Le Premier ministre dévoile un plan choc pour pallier les inégalités territoriales d’accès aux soins, suscitant des réticences chez les praticiens.

François Bayrou a annoncé une mesure forte pour lutter contre les déserts médicaux : les médecins installés dans des zones bien dotées devront consacrer au moins deux jours par mois à des consultations dans les territoires les plus délaissés. Cette obligation, présentée lors d’une visite dans le Cantal, vise à rééquilibrer l’offre de soins sur le territoire national. Près de 30 millions de consultations pourraient ainsi être redirigées vers les zones prioritaires.

Les praticiens concernés bénéficieront de compensations financières, mais ceux refusant de s’y plier s’exposeront à des sanctions. Le gouvernement justifie cette approche par la nécessité d’une solidarité professionnelle, en alternative à une restriction de la liberté d’installation, une proposition récemment adoptée par l’Assemblée nationale malgré l’opposition de l’exécutif.

Les syndicats médicaux expriment leur mécontentement, dénonçant une logique coercitive. Agnès Giannotti, présidente de MG France, souligne l’épuisement des professionnels et réclame davantage de soutien plutôt que des contraintes. Patricia Lefébure, de la FMF, regrette quant à elle que cette mesure arrive trop tard, alors que la pénurie de médecins s’est aggravée.

Le plan du gouvernement inclut également des mesures pour élargir l’accès aux études médicales aux jeunes des territoires ruraux, ainsi qu’une délégation de certains actes médicaux aux pharmaciens et autres professionnels de santé. Une cartographie des zones critiques, dites « rouges », sera établie dans un délai d’un mois pour cibler les interventions.

Face à une fracture territoriale croissante – 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant –, François Bayrou alerte sur les conséquences sanitaires de cette situation. Des pathologies bénignes, faute de prise en charge rapide, deviennent chroniques, aggravant les inégalités. Le Cantal, où le nombre de généralistes a chuté de 13 % en quinze ans, illustre ce phénomène préoccupant.

Malgré les critiques, l’exécutif maintient son cap, espérant freiner la dégradation de l’accès aux soins. Les appels à la grève des médecins libéraux, prévus fin avril, pourraient cependant compliquer la mise en œuvre de ce dispositif.

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