Monde
Au Canada, des petites chaussures pour dénoncer l’horreur des pensionnats autochtones
« Je suis ici pour défendre mon peuple », dit Stéphanie Gutierrez, au bord des larmes. Mercredi, elle a symboliquement déposé 215 paires de chaussures d’enfants devant le tribunal de Kamloops, une semaine après la découverte des restes d’autant d’élèves du pensionnat autochtone de cette ville de l’ouest canadien.
La jeune femme, membre de la Première nation Sto:lo, serre dans ses bras le portrait de sa grand-mère, aujourd’hui décédée, et qui a été internée de force pendant trois ans dans ce pensionnat. Derrière elle, les briques rouges de cet établissement se dressent comme une ombre sur le ciel.
Chaque jour depuis la découverte des restes des 215 enfants, des habitants se rendent à un mémorial qui y a été érigé pour y déposer messages de soutien, jouets et chaussures d’enfant.
« Je suis ici aujourd’hui pour défendre mon peuple, ma grand-mère et ceux qui ne peuvent pas parler, parce que c’est une telle tragédie, c’est inimaginable. Des choses inimaginables sont arrivées ici, dans cette école », dit-elle.
« Ce sont 215 lignées familiales qui ont été perdues, volées. Ces enfants ont été volés, ils ont été enlevés à leurs familles, ils ont été torturés, et ensuite ils ont été assassinés », déplore-t-elle.
« Je veux que le Canada comprenne, et je veux que les gens sachent d’où vient cette douleur. Cette douleur vient de cette école, des gens qui ont maltraité ces enfants. Ils leur ont fait tellement de choses tragiques… 215 enfants sont morts ici, et il y en a probablement davantage ».
Ce pensionnat, situé sur le territoire de la communauté autochtone de Tk’emlúps te Secwépemc, à quelques centaines de kilomètres de la métropole de Vancouver, sur la côte Pacifique, a été le plus gros pensionnat autochtone au Canada. Il a accueilli jusqu’à 500 élèves dans les années 1950.
Créé en 1890 et géré par l’église catholique puis par le gouvernement fédéral, il a fermé ses portes en 1977. D’autres pensionnats, près de 140 au total, ont perduré jusqu’à la fin du XXème siècle aux quatre coins du Canada.
L’église et le gouvernement canadien, assurant vouloir « civiliser » les enfants autochtones en leur inculquant les valeurs occidentales, les retiraient de leur communauté et les plaçaient dans ces pensionnats où nombre d’entre eux ont subi des sévices physiques et sexuels. Des milliers d’entre eux sont morts ou ont disparu, selon le rapport d’une commission d’enquête.
La découverte de ces corps d’enfants a ravivé la colère des communautés autochtones, malgré les tentatives des gouvernements canadiens successifs de se réconcilier avec eux.
« Eduquer les gens »
Cette découverte, que certaines communautés locales soupçonnaient mais qui a été confirmée par des experts à l’aide d’un géo-radar « a fait remonter beaucoup d’émotions », explique Stéphanie. Elle a été si choquante que de nombreux autochtones en deuil ne souhaitent pas en parler, dit-elle.
« Je me sens assez forte pour être là pour ceux qui ne peuvent pas parler, c’est pourquoi je suis ici, pour que les gens sachent ce qui se passe… nous allons aller au palais de justice avec 215 chaussures pour montrer que nous voulons que justice soit faite pour ces enfants ».
Devant le tribunal, les drapeaux sont en berne. Vêtue d’un t-shirt orange sur lequel on peut lire « every child matters » (chaque enfant compte), Stephanie dispose en ligne les dizaines de chaussures d’enfants.
Bernadette Mack, membre de la communauté autochtone Nuxalk, est venue lui prêter main-forte.
« Je pense qu’il est important de sensibiliser et d’éduquer les gens sur les pensionnats autochtones », explique-t-elle, vêtue d’un chapeau pour se protéger de la chaleur écrasante.
Elle confie être très émue de voir toutes ces paires de chaussures, qui représentent chacune une vie d’enfant perdue dans le système des pensionnats autochtones, mais qu’elle garde espoir que cet évènement pourra faire comprendre la réalité de celui-ci.
« Même si c’est triste, c’est bien que les gens comprennent que ça s’est passé ».
Monde
Guerre Ukraine : Vladimir Poutine « prêt » à parler à Donald Trump
Poutine se dit prêt à dialoguer avec Trump, tandis que la menace de sanctions plane sur la Russie. Une guerre « ridicule » selon Trump, qui pousse à la résolution rapide du conflit ukrainien.
Dans un contexte de tensions internationales exacerbées par le conflit en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a signalé, via son porte-parole Dmitri Peskov, sa disponibilité pour un dialogue avec son homologue américain Donald Trump. Cette ouverture intervient après que le président des États-Unis a menacé la Russie de sanctions économiques si elle ne parvenait pas à un accord avec l’Ukraine « maintenant ».
L’initiative de dialogue de Poutine se présente comme une réponse aux pressions croissantes de Washington. Dmitri Peskov a exprimé l’attente de la Russie pour un signal clair de la part des États-Unis, sans toutefois fixer un délai pour l’engagement des discussions. Ce message reflète une volonté de Moscou de ne pas rester isolé sur la scène diplomatique, tout en soulignant l’importance d’une approche multilatérale, incluant la prise en compte des arsenaux nucléaires de la France et du Royaume-Uni.
La menace de sanctions brandie par Donald Trump, via la plateforme Truth Social, vise à contraindre la Russie à une résolution rapide du conflit. Trump a qualifié la guerre de « ridicule » et a clairement indiqué que sans un accord imminent, des mesures économiques sévères seraient imposées sur les importations russes. Ce discours reflète une stratégie d’intimidation économique, visant à forcer un changement de position de la part de la Russie.
Le Kremlin, de son côté, a appelé à une réouverture des négociations sur le désarmement nucléaire, accusant Washington d’avoir rompu le dialogue sur ce sujet crucial. Cette accusation montre la complexité des relations russo-américaines, où chaque geste diplomatique est scruté et interprété comme un signe de force ou de faiblesse.
Ainsi, la situation actuelle illustre une impasse diplomatique où la menace de sanctions économiques et l’appel au dialogue se confrontent. La balle est désormais dans le camp des États-Unis, qui doivent décider de la manière dont ils souhaitent avancer dans cette crise. Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si la pression économique et le dialogue ouvert par Poutine peuvent mener à une désescalade du conflit en Ukraine.
Europe
Le plus gros iceberg du monde menace la faune d’une île britannique
L’immense iceberg A23a, après des décennies de dérive, s’approche dangereusement de la Géorgie du Sud, mettant en péril la riche faune locale.
Un iceberg colossal, connu sous le nom d’A23a, se dirige inéluctablement vers l’île britannique de Géorgie du Sud, située dans l’Atlantique Sud. Détaché de l’Antarctique en 1986, cet iceberg de 3.800 km², équivalent à la superficie du département français du Tarn-et-Garonne, et d’une épaisseur de 400 mètres, a récemment repris sa course vers le Nord après avoir été piégé dans un vortex pendant près de 30 ans.
Ce phénomène naturel, qui s’apparente à une menace écologique, met en danger la biodiversité exceptionnelle de la région. La Géorgie du Sud est un sanctuaire pour des millions d’oiseaux, de manchots et de phoques, dont la survie dépend de l’accès à la mer pour se nourrir. L’arrivée de l’iceberg pourrait bloquer les accès aux eaux nourricières, provoquant potentiellement une catastrophe similaire à celle de 2004, où un autre iceberg avait entraîné la mort de nombreux animaux en les privant de nourriture.
L’iceberg A23a, désormais libéré de son emprisonnement, se trouve à seulement 280 kilomètres de la terre ferme. Cette proximité inquiète les scientifiques et les responsables de la conservation. Simon Wallace, capitaine d’un navire gouvernemental, a souligné l’imprévisibilité des trajectoires des icebergs, indiquant que leur passage à proximité est toujours un risque majeur pour la navigation et l’écosystème local.
L’augmentation des températures océaniques, due au réchauffement climatique, pourrait favoriser la formation et la libération de tels monstres de glace, rendant ces événements plus fréquents. Cette situation soulève des préoccupations quant à la résilience des écosystèmes polaires face aux changements climatiques.
Ainsi, l’observation de l’iceberg A23a et de ses impacts potentiels sur la faune de la Géorgie du Sud offre une illustration frappante des défis environnementaux auxquels nous faisons face. La communauté internationale doit se préparer à de telles éventualités, en renforçant les mesures de conservation et en surveillant de près l’évolution de ces phénomènes naturels exacerbés par le changement climatique.
Monde
USA : Un juge suspend la remise en cause du droit du sol ordonnée par Trump
Un juge américain a temporairement suspendu l’ordonnance de Donald Trump visant à révoquer le droit du sol, soulignant l’imminence d’une longue bataille judiciaire.
La récente tentative de Donald Trump de remettre en cause le droit du sol, un principe constitutionnel aux États-Unis depuis plus d’un siècle et demi, vient d’être mise en pause par le juge fédéral John Coughenour. Cette décision survient après que le président républicain a signé, dès son investiture, un décret visant à modifier l’interprétation du 14ème amendement de la Constitution américaine. Ce décret a immédiatement suscité une vague de contestations juridiques de la part de plusieurs États et associations.
Le juge Coughenour, lors d’une audience à Seattle, a qualifié l’ordre présidentiel de « manifestement inconstitutionnel », exprimant son incompréhension face à l’affirmation de son constitutionnalité par l’administration Trump. Ce décret prévoyait de refuser l’attribution de documents officiels, tels que passeports et certificats de citoyenneté, aux enfants nés aux États-Unis de parents en situation irrégulière ou temporaire.
La réaction de l’administration Trump ne s’est pas fait attendre, annonçant un recours en appel, tandis que le ministère de la Justice défend la conformité de l’interprétation du décret avec le 14ème amendement. L’affaire pourrait bien se retrouver devant la Cour suprême, marquant un nouveau chapitre dans la lutte juridique autour des politiques migratoires de Trump.
Les procureurs généraux de plusieurs États, dont Washington, l’Arizona, l’Oregon et l’Illinois, ont été à l’origine de la plainte contre le décret, soulignant le risque de créer des apatrides et de priver de leurs droits des milliers de nouveau-nés chaque année. Nick Brown, procureur général de Washington, a salué la décision de suspension, la qualifiant de victoire contre une mesure anticonstitutionnelle et antiaméricaine.
Cette suspension intervient dans un contexte où l’administration Trump a intensifié ses efforts pour restreindre l’immigration. Outre la remise en cause du droit du sol, des mesures telles que l’envoi de l’armée à la frontière mexicaine et l’attaque contre le droit d’asile ont été mises en œuvre, indiquant une stratégie claire de durcissement des politiques migratoires.
La décision du juge Coughenour ne marque que le début d’une longue série de confrontations juridiques entre les États démocrates et l’administration Trump, reflétant une division profonde sur la question migratoire. La bataille pour l’interprétation et la préservation des principes constitutionnels semble loin d’être terminée, promettant de nombreux rebondissements sur la scène politique et judiciaire américaine.
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