France
Attentats de janvier 2015: place aux réquisitions pour les 14 accusés
Près de six ans après l’onde des choc des attentats de janvier 2015, le parquet national antiterroriste va annoncer mardi les peines requises à l’encontre des 14 accusés jugés devant la cour d’assises spéciale de Paris, décrits comme la « cheville ouvrière » des attaques.
Au premier jour du réquisitoire, lundi, l’avocate générale Julie Holveck a appelé la cour à une réponse « ferme et équilibrée », estimant que chacun des accusés avait « sa part de responsabilité » dans le « processus mortifère » qui a conduit aux attentats.
« Il n’est pas question de faire payer aux vivants les fautes des morts » mais « ayez en tête que sans eux », le « trio » formé par les frères Saïd et Cherif Kouachi et Amedy Coulibaly « n’était rien », a martelé la magistrate dans ce réquisitoire à deux voix avec son collègue Jean-Michel Bourlès.
« Ils sont la cheville ouvrière, la base arrière de ce projet, de la petite main à l’homme de main, du lieutenant au commandant, de la petite frappe au voyou patenté, du fou de dieu à l’opportuniste cynique », a-t-elle listé.
Jugés depuis le 2 septembre, les 14 accusés sont poursuivis pour leur soutien présumé aux frères Kouachi et à Amedy Coulibaly, auteurs des attentats du 7 au 9 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, une policière de Montrouge et une supérette Hyper Cacher.
Ces attaques, premières d’une vague sans précédent en France, ont fait 17 morts et soulevé une onde de choc. Elles ont « volé notre bien le plus précieux, notre sécurité ». Mais « de l’horreur de ces faits, on doit s’extraire » pour « juger des hommes », a estimé Julie Holveck, appelant à dépasser « l’émotion ».
Dossier « fragile »
Agés de 29 à 68 ans, les accusés encourent des peines allant de dix ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité. Trois d’entre eux sont jugés par défaut, dont Hayat Boumeddiene, ex-compagne de Coulibaly, introuvable depuis sa fuite en Syrie quelques jours avant les attentats.
Dans le box, Ali Riza Polat est celui qui risque le plus gros. Présenté comme « le bras droit » de Coulibaly, ce Franco-turc de 35 ans a multiplié à l’audience les coups de sang, reconnaissant un penchant pour l’argent et le trafic de drogue mais réfutant toute responsabilité dans les attaques.
Les autres accusés, déjà condamnés à de multiples reprises, mais jamais pour des affaires de terrorisme, ont quant à eux nié avoir participé à la recherche des armes et assuré n’avoir rien su des projets d’attentats.
L’enquête, sur laquelle la cour est longuement revenue, a permis d’identifier deux « filières » impliquées dans la fourniture des armes retrouvées en possession d’Amedy Coulibaly: l’une « belgo-ardennaise », l’autre « lilloise ».
Plusieurs déplacements entre Paris, Lille et la Belgique ont ainsi été mis au jour à l’aide de la téléphonie. Quelques traces ADN ont par ailleurs été retrouvées, ainsi qu’une liste d’armes établie et rédigée par Ali Riza Polat.
Mais la façon dont cet arsenal a transité puis atterri entre les mains des terroristes reste peu claire. Et de nombreuses zones d’ombre entourent le dossier, jugé « fragile » par les avocats de la défense.
« Droit de mentir »
Il y a « des zones d’ombres qu’il faut assumer », a reconnu Julie Holveck, en dénonçant l’attitude des accusés, qui ont multiplié face à la cour les déclarations contradictoires. « Ils ont le droit de mentir mais c’est à nous d’en tirer les conséquences ».
Lors de leur réquisitoire, les magistrats n’ont demandé l’abandon de la qualification terroriste que pour un seul des accusés: Mohamed Fares. Elle l’avait déjà été pendant l’instruction pour l’un des suspects, Christophe Raumel.
« Il existe encore des doutes » sur la connaissance « de la destination des armes » qu’on reproche à Mohamed Fares d’avoir vendues, a reconnu Jean-Michel Bourlès.
Pour les autres accusés renvoyés pour association de malfaiteurs terroriste (AMT) criminelle, qualification controversée punie de 20 ans de réclusion, les magistrats ont estimé que les éléments étaient « suffisamment » caractérisés.
« Ils ont agi en connaissance de cause de l’engagement jihadiste » de Coulibaly et des frères Kouachi, a fait valoir Julie Holveck.
Les plaidoiries de la défense débuteront mardi après-midi et se prolongeront jusqu’à lundi. Le verdict est attendu le 16 décembre.
France
Martinique : interpellation de Rodrigue Petitot, figure du mouvement contre la vie chère
Rodrigue Petitot, leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a été placé en garde à vue mardi soir. Son arrestation, dans un contexte de tensions sociales en Martinique, a provoqué des rassemblements et des heurts dans la capitale insulaire.
Rodrigue Petitot, militant emblématique du mouvement contre la vie chère en Martinique, a été arrêté mardi soir à Fort-de-France, après une intrusion dans la résidence préfectorale en quête d’un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet. Accompagné de trois personnes, M. Petitot aurait tenté d’obtenir audience auprès du ministre, actuellement en déplacement sur l’île. L’entrée à la résidence lui a été refusée par le préfet, Jean-Christophe Bouvier, qui a qualifié l’attitude des membres du RPPRAC de « inacceptable » et « intolérable ».
Cette interpellation a suscité une vive réaction dans la soirée. Une centaine de manifestants se sont rassemblés devant le commissariat de Fort-de-France pour réclamer la libération de M. Petitot. Des tensions ont rapidement éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, entraînant des violences, dont des tirs de grenade et de mortiers en direction des gendarmes, blessant trois d’entre eux. Parallèlement, un barrage enflammé a été érigé dans le quartier de Sainte-Thérèse, provoquant la suspension des transports publics dans le centre de l’île.
François-Noël Buffet, en visite en Martinique pour quatre jours, a exprimé sa volonté de dialoguer avec toutes les parties prenantes, y compris le RPPRAC. Depuis septembre, la Martinique fait face à un climat social tendu avec des émeutes nocturnes et de nombreux actes de vandalisme liés à la crise du coût de la vie. Plus de 230 véhicules et des dizaines de commerces ont été incendiés ou vandalisés, selon des données de la préfecture.
France
« Acte 2 du choc des savoirs » : nouvelles réformes éducatives pour renforcer l’égalité des chances et le niveau scolaire
Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, a dévoilé un ensemble de mesures pour les collèges et lycées, visant à élever le niveau des élèves et à favoriser leur réussite.
La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a présenté ce mardi l' »Acte 2 du choc des savoirs », un plan de réformes pour l’enseignement secondaire. Un an après les premières initiatives de Gabriel Attal, qui occupait alors ce poste, la ministre ambitionne de « relancer l’ascenseur scolaire » en adaptant les dispositifs pédagogiques pour une meilleure prise en charge des élèves en difficulté. Dès la rentrée prochaine, les groupes de besoin, déjà instaurés pour les classes de 6e et 5e, seront maintenus et adaptés pour les 4e et 3e, bien que dans une version allégée : une heure hebdomadaire en alternance pour le français et les mathématiques, avec des effectifs réduits pour les élèves les plus en difficulté. La ministre souhaite aussi doubler le nombre de bénéficiaires du programme « devoirs faits » et des stages de réussite, un dispositif qui concernera désormais 800 000 collégiens de 4e et 3e.
Une autre mesure phare concerne le brevet des collèges, qui deviendra obligatoire pour accéder au lycée dès la session 2027. Les élèves n’ayant pas obtenu cet examen pourront s’orienter vers une classe prépa-seconde ou un CAP. Ce changement vise à encourager les élèves dès le collège à s’investir davantage dans leur parcours scolaire, et à réduire le taux d’échec qui atteignait 14 % des candidats au brevet l’an dernier. Le ministère introduira également de nouvelles modalités pour l’examen : dès cette année, les notes d’histoire-géographie et d’EMC (enseignement moral et civique) seront distinctes, et une mention spéciale « Très bien avec félicitations du jury » sera décernée aux élèves obtenant plus de 18/20.
Le baccalauréat est également touché par cette vague de réformes, avec la mise en place d’une épreuve anticipée de mathématiques en fin de première dès 2026, inspirée du modèle de l’épreuve de français. Cette nouveauté devrait fournir un indicateur du niveau des élèves en mathématiques avant leur passage en terminale, en plus de valoriser l’enseignement de cette matière essentielle. Le contenu précis et le coefficient de cette épreuve sont encore en discussion, mais les élèves qui poursuivront cette spécialité en terminale passeront une deuxième épreuve l’année suivante.
Pour encadrer ces réformes, Anne Genetet prévoit de recruter entre 1 000 et 1 500 enseignants supplémentaires, avec un redéploiement de certains effectifs existants et de nouvelles embauches. Une enveloppe budgétaire spécifique est encore en débat au Parlement. La ministre entend également renforcer la sécurité et la sérénité dans les établissements en recrutant dès janvier prochain 150 conseillers principaux d’éducation et 600 assistants d’éducation pour les collèges sensibles. En rappelant son engagement pour la protection des professeurs face à toute forme de menace, elle affirme la nécessité d’un cadre stable et sécurisé, tant pour les enseignants que pour les élèves.
Cet ensemble de mesures s’inscrit dans une volonté de renforcement de l’équité scolaire et de soutien ciblé, dans un contexte budgétaire contraint mais tourné vers une refonte des pratiques éducatives adaptées aux besoins des élèves.
Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
-
Faits DiversEn Ligne 4 semaines
Faits-Divers : Le corps de Lina, 15 ans, retrouvé dans la Nièvre
-
ÉconomieEn Ligne 2 semaines
155 milliards d’euros en fournitures et mobilier pour l’État en 2023
-
SèteEn Ligne 1 mois
Sète : Un plaisancier perd la vie en mer agitée, sans alerte météo annoncée
-
ÉconomieEn Ligne 1 mois
Une nouvelle flambée des prix alimentaires attendue pour 2025
-
FranceEn Ligne 2 semaines
Le Service National Universel compromis par les restrictions budgétaires
-
EuropeEn Ligne 2 semaines
Espagne : Au moins 62 morts dans des inondations « dantesques »
-
PolitiqueEn Ligne 3 semaines
Le gouvernement Barnier prêt à dégainer le 49.3 pour le budget 2025
-
SociétéEn Ligne 4 semaines
Un épisode cévenol met la moitié sud de la France en alerte rouge