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Albanie : une côte dévorée par la mer et le béton

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Le réchauffement climatique et l’urbanisation galopante menacent les rivages albanais, où l’érosion côtière s’accélère, emportant forêts, plages et infrastructures touristiques.

Sur près de 300 kilomètres de littoral, les vagues grignotent inexorablement le territoire. Les experts estiment que plus de la moitié des côtes subissent une érosion inquiétante, amplifiée par la montée des eaux et les aménagements anarchiques. À Velipoja, au nord du pays, la mer gagne cinq mètres par an, dévorant une forêt de pins centenaires et engloutissant une île autrefois refuge pour la biodiversité.

Plus au sud, à Kune, les tempêtes répétées transforment le paysage en un champ de troncs déracinés. Les bunkers construits sous le régime communiste, aujourd’hui submergés, témoignent de la violence du phénomène. Les sacs de sable et les digues improvisées ne suffisent plus à contenir l’avancée des flots. Les habitants, comme Vera Faslliaj, propriétaire d’un restaurant en bord de mer, voient leur avenir sombrer avec le rivage.

Le tourisme, moteur économique du pays, aggrave la situation. Entre 2018 et 2023, le nombre de visiteurs a presque doublé, entraînant une bétonisation massive du littoral. À Golem, les hôtels construits à la hâte accélèrent l’érosion, réduisant les plages dont ils dépendent. Les professionnels du secteur, comme Edvin Dule, s’alarment de l’inaction des autorités face à cette spirale destructrice.

Selon les projections, près d’un tiers des zones côtières pourraient être inondées d’ici 2030. Un scénario catastrophe pour un pays où le tourisme représente une manne vitale, mais dont les atouts naturels disparaissent sous les coups de boutoir du climat et de l’urbanisation sauvage.

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