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Économie

Airbus et Boeing dans la tourmente : comment la guerre commerciale de Trump bouleverse l’aéronautique

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Le conflit tarifaire initié par Washington secoue les deux géants de l’industrie aéronautique, remettant en question un équilibre économique vieux de 50 ans.

La décision américaine d’imposer des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium, puis sur les produits européens, a plongé Airbus et Boeing dans une incertitude inédite. Ces mesures, qui pourraient grimper jusqu’à 20 % après une période de grâce de 90 jours, menacent directement les chaînes d’approvisionnement et les stratégies industrielles des deux constructeurs.

Si Airbus, via son usine d’assemblage en Alabama, bénéficie d’une exemption partielle, ses pièces détachées en provenance d’Europe restent vulnérables. À l’inverse, Boeing, dont plus de la moitié des livraisons sont destinées à des clients étrangers, pourrait subir des représailles bien plus larges. La Chine a déjà réagi en gelant les réceptions d’appareils américains, tandis que des compagnies comme Ryanair envisagent de reporter leurs commandes.

La filière européenne, historiquement protégée par des accords exemptant l’aéronautique des taxes douanières, craint désormais un effet domino. Les industriels redoutent une escalade qui pénaliserait davantage les acteurs américains, pourtant à l’origine de ces mesures. Des négociations sont en cours pour limiter l’impact, mais les contrats actuels ne prévoient pas de mécanismes automatiques de compensation.

Face à cette crise, Airbus pourrait privilégier ses clients hors des États-Unis, où son carnet de commandes est déjà saturé pour les années à venir. Boeing, en revanche, doit composer avec des partenaires méfiants et des marchés en tension. L’Europe, quant à elle, réfléchit à une réponse ciblée, évitant de frapper les composants pour ne pas alimenter un cercle vicieux.

Les compagnies aériennes américaines, premières concernées par ces surcoûts, refusent pour l’instant d’assumer seules la facture. Les discussions entre constructeurs, clients et gouvernements s’annoncent complexes, dans un secteur où les délais de production et les investissements se comptent en décennies. L’issue de ce bras de fer pourrait redéfinir durablement les règles du jeu dans l’aéronautique mondiale.

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