France
Affaire Karachi: Balladur devant la justice pour le financement de sa campagne de 1995
Y a-t-il eu financement occulte de la campagne malheureuse d’Edouard Balladur à la présidentielle de 1995 ? Plus de vingt-cinq ans après, l’ancien Premier ministre fait face mardi à la justice, dans ce volet de la tentaculaire affaire Karachi.
L’ancien locataire de Matignon (1993-95) est accusé d’avoir été derrière un système de rétrocommissions illégales sur d’importants contrats d’armement avec l’Arabie saoudite et le Pakistan destinées à renflouer ses comptes de campagne dans une élection marquée par la guerre fratricide à droite avec Jacques Chirac.
Il doit être jugé jusqu’au 11 février devant la Cour de justice de la République (CJR) au côté de son ancien ministre de la défense François Léotard pour « complicité d’abus de biens sociaux », l’ex-Premier ministre comparaissant également pour « recel » de ce délit.
M. Balladur, 91 ans, sera présent à l’ouverture du procès, a assuré à l’AFP l’un de ses avocats, Félix de Belloy. « Il veut faire face à ses juges et répondre à leurs questions ». M. Léotard, 78 ans, qui a un temps fait savoir qu’il était malade, devrait finalement venir et « se défendre lui-même », ont indiqué des sources judiciaires.
Le dossier arrive devant la CJR, seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des infractions commises pendant leur mandat, sept mois après les sévères condamnations dans le volet non gouvernemental de la même affaire de six autres protagonistes, dont l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d’anciens proches des deux ministres.
Les proches d’Edouard Balladur ne pouvaient ignorer « l’origine douteuse » des fonds versés sur les comptes de la campagne de 1995, avait estimé le tribunal correctionnel de Paris en juin.
C’est donc maintenant à l’ancien Premier ministre de s’expliquer. Un versement surtout, interroge : 10,25 millions de francs (environ 1,5 million d’euros), en une seule fois et en liquide, juste après sa défaite au premier tour.
Le dépôt de l’argent – une majorité de billets de 500 francs – est concomitant avec des allers-retours de M. Takieddine à Genève. Ce dernier avait affirmé, avant de se rétracter, avoir remis des espèces à Thierry Gaubert (alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, et impliqué dans la campagne), sur demande de Nicolas Bazire, directeur de la campagne Balladur. Condamnés à des peines de deux à cinq ans de prison ferme en juin, ils ont fait appel.
Dons et gadgets
La défense de l’ancien Premier ministre, qui va plaider la relaxe et estime par ailleurs que les faits sont prescrits, a toujours rejeté la « thèse » d’un financement occulte, soutenant que cette somme provenait de la collecte de dons et de ventes de gadgets ou tee-shirts lors de meetings.
Devant les enquêteurs, Edouard Balladur a lui répété qu’il ne s’occupait pas de la logistique. « On ne me tenait pas informé de la dimension des sacs », avait-il balayé, rappelant que ses comptes avaient été validés – in extremis- par le Conseil constitutionnel en 1995.
L’accusation estime que le pouvoir politique a imposé, avant la présidentielle, à deux entités détenues par l’Etat qui vendaient sous-marins et frégates – la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCNI) et la Sofresa – un réseau d’intermédiaires « inutiles » dans ces contrats quasiment finalisés : le « réseau K », pour King en référence au roi d’Arabie Saoudite.
Et ce afin qu’ils reversent ensuite illégalement sur les comptes de campagne une partie de l’argent perçu.
Ces soupçons de rétrocommissions n’ont émergé que des années plus tard, au fil de l’enquête sur un attentat commis à Karachi, le 8 mai 2002. Il avait coûté la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins pour la DCNI dans le port pakistanais.
L’enquête avait au départ privilégié la piste d’Al-Qaïda puis s’en était ensuite éloignée pour explorer les possibles liens – non confirmés à ce jour – entre l’attaque et l’arrêt du versement des commissions après l’élection de Jacques Chirac. Avant de privilégier à nouveau la piste islamiste, selon une note des renseignements de fin 2019. Cette enquête est toujours en cours.
Composée de trois magistrats et de douze parlementaires, la CJR se réunit pour la huitième fois seulement en vingt-huit ans d’existence. Au total, elle a prononcé trois relaxes, deux dispenses de peine et trois condamnations à du sursis.
France
Tempête : La dépression Herminia joue les trouble-fête dans l’Ouest
La tempête Herminia a frappé l’Ouest de la France, provoquant des inondations records à Rennes et des perturbations majeures dans les transports.
La dépression Herminia a semé le chaos dans l’Ouest de la France ce week-end, avec des conséquences particulièrement dramatiques à Rennes. La ville, traversée par les rivières Ille et Vilaine, a subi des crues d’une ampleur inédite depuis plus de quatre décennies. La maire, Nathalie Appéré, a confirmé que les niveaux d’eau ont dépassé ceux de la crue de référence de 1981.
À la suite de cette montée des eaux, une évacuation a été ordonnée pour quatre rues situées derrière une digue, qui n’a pas résisté à la pression de l’eau. Environ une centaine d’habitations ont été affectées, et les résidents ont été invités à trouver refuge chez des proches ou dans des centres d’accueil mis en place par la municipalité. La situation a contraint la mairie à ouvrir une cellule de crise pour gérer l’urgence.
Bruno Lorandel, un résident de longue date du quartier, témoigne de l’ampleur de la catastrophe : « Je n’ai jamais vu ça en 40 ans de vie ici. » Son entreprise a subi des dommages significatifs, avec une partie de son matériel endommagé par l’eau. Les habitants tentent de limiter les dégâts en pompant l’eau des caves inondées.
La tempête Herminia, qui a succédé à la tempête Eowyn, a apporté des pluies torrentielles et des vents violents dans une région déjà saturée par les précipitations. Météo-France a placé plusieurs départements en vigilance orange pour vents et inondations, signalant que les conditions météorologiques allaient encore empirer. Vigicrues prévoit que l’eau continuera de monter, avec l’équivalent de 15 jours de précipitations supplémentaires attendues pour Rennes.
Les conséquences de cette tempête ne se limitent pas à Rennes. Les Sables d’Olonne ont vu le village du Vendée Globe fermé au public, et les skippers en course ont dû envisager des alternatives pour leur retour. La SNCF a également annoncé des suppressions de trains en Normandie et en Bretagne, où des rafales de vent atteignant 110 km/h sont attendues, perturbant considérablement le trafic ferroviaire.
La dépression Herminia a non seulement marqué l’histoire de Rennes par ses inondations exceptionnelles, mais a également affecté de vastes zones de l’Ouest de la France, démontrant une fois de plus la vulnérabilité des infrastructures et des populations face aux aléas climatiques.
Culture
Le musée d’Orsay a été victime d’une fraude à la billetterie en ligne
Le Musée d’Orsay et le Musée de l’Orangerie ont été victimes d’une escroquerie en ligne, entraînant la suspension temporaire de leur service de billetterie.
Le Musée d’Orsay, joyau de la culture parisienne, a été la cible d’une fraude sophistiquée vendredi 24 janvier. Des sites miroirs, des répliques trompeuses des plateformes de vente officielles, ont été utilisés pour vendre de faux billets, obligeant le musée à désactiver sa billetterie en ligne. Cette manœuvre frauduleuse a également touché le Musée de l’Orangerie, soulignant la vulnérabilité des institutions culturelles face aux cyberattaques.
Les visiteurs, en quête de culture et d’art, se sont retrouvés piégés par ces sites frauduleux, pensant acheter légitimement leurs billets pour ces hauts lieux de l’art impressionniste. La situation a été rapidement signalée aux autorités compétentes, et les musées ont porté plainte pour escroquerie. La réactivité des équipes a permis la réouverture de la billetterie dès le lendemain, mais l’incident a mis en lumière les défis croissants de la sécurité numérique dans le domaine culturel.
Les musées concernés, bien conscients des risques, ont pris soin de rappeler à leurs visiteurs de vérifier scrupuleusement les URL des sites de billetterie. Ils insistent sur l’importance de s’assurer que l’adresse web commence par « www.billetterie.musee-orsay.fr » ou « www.musee-orsay.fr » pour éviter toute confusion avec les sites frauduleux.
Cette récente vague d’arnaques ne se limite pas aux musées parisiens. Le Parc Astérix, également propriété de la Compagnie des Alpes, a subi une attaque similaire en début de semaine, ce qui a conduit à une plainte pour fraude. Ces incidents montrent une tendance croissante où les escrocs, en utilisant des pages web presque identiques aux sites officiels, parviennent à tromper les consommateurs et à leur extorquer de l’argent.
Le phénomène des faux billets n’est pas isolé; il s’inscrit dans une série d’escroqueries qui affectent divers secteurs, illustrant la sophistication grandissante des techniques de phishing et de fraude en ligne. Face à cette menace, les établissements culturels, comme les entreprises de divertissement, doivent renforcer leurs systèmes de sécurité et sensibiliser le public aux dangers des transactions en ligne frauduleuses.
Culture
Le musée du Louvre trop vétuste : l’Etat doit-il voler à son secours ?
La présidente du Louvre alerte sur l’état de dégradation du musée, tandis que la ministre de la Culture propose des solutions financières.
Le musée du Louvre, véritable joyau de la culture française, traverse une période critique. Laurence des Cars, sa présidente, a récemment dressé un tableau alarmant de la situation des infrastructures de ce monument emblématique. Dans un rapport confidentiel adressé à la ministre de la Culture, Rachida Dati, elle met en lumière les problèmes de conservation, d’étanchéité et de vétusté qui menacent l’intégrité des œuvres et la sécurité des visiteurs.
Le Louvre, conçu pour accueillir quatre millions de visiteurs annuels, fait face à une fréquentation bien supérieure, atteignant plus de 10 millions de visiteurs avant la pandémie, et près de 9 millions en 2024. Cette surcharge a exacerbé les problèmes structurels du bâtiment, entraînant des variations de température dangereuses pour les œuvres d’art, et des dégradations physiques des espaces. Des espaces autrefois glorieux sont désormais inadaptés, voire inutilisables, ce qui pose un sérieux défi à la gestion du musée.
Face à cette situation, des discussions sont en cours entre la présidence, le ministère de la Culture et la direction du Louvre. Une source proche du chef de l’État a confirmé que le dossier est pris très au sérieux et qu’Emmanuel Macron compte s’en saisir prochainement. Cette attention de la part du gouvernement est cruciale pour déterminer les actions à entreprendre pour sauver le Louvre.
Rachida Dati, quant à elle, propose une approche financière innovante. Elle envisage d’augmenter le prix des billets pour les visiteurs non-européens à partir du 1er janvier 2026. Cette mesure vise à générer des fonds supplémentaires pour financer les travaux de rénovation nécessaires. La ministre souligne que cette politique tarifaire différenciée ne touchera pas la gratuité pour les jeunes européens, les personnes en situation de handicap, les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires des minima sociaux, préservant ainsi l’accessibilité du musée à une partie de sa population.
La question de l’intervention de l’État se pose avec acuité. Le Louvre n’est pas seulement un musée, mais un symbole de l’identité culturelle française et un acteur majeur de l’économie touristique du pays. La dégradation de ses infrastructures menace non seulement le patrimoine artistique mais aussi l’image de la France à l’international. La visite prochaine du président de la République au Louvre pour un discours témoigne de l’importance que l’État accorde à ce dossier.
L’État doit-il voler au secours du Louvre ? La réponse semble évidente. Le Louvre est un trésor national et mondial qui mérite un investissement à la hauteur de son importance. Les discussions en cours et les propositions financières de la ministre de la Culture sont des premiers pas vers une solution pérenne, mais il est impératif que l’État s’engage pleinement pour garantir la pérennité de ce monument exceptionnel.
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