Nous rejoindre sur les réseaux

Culture

Un Irakien passionné redonne vie aux joyaux automobiles du passé

Article

le

Au cœur de la province de Babel, un collectionneur transforme des épaves en pièces muséales, ravivant la mémoire collective à travers des modèles mythiques.

Dans un modeste atelier près d’Alexandrie, en Irak, un homme consacre sa vie à sauver des automobiles légendaires de l’oubli. Jaafar Salmane, un quinquagénaire au regard passionné, a fait de la restauration de véhicules anciens une véritable vocation. Sa collection, composée d’une dizaine de modèles allant des années 1930 aux années 1960, incarne un pan méconnu du patrimoine irakien.

Parmi ses trésors figurent une Rolls Royce de 1934, arborant encore sa plaque d’immatriculation datant de l’époque monarchique, et une DeSoto de 1948, offerte selon la légende par le roi Farouk d’Égypte à un monarque saoudien. Chaque pièce, acquise parfois pour quelques milliers de dollars à l’état d’épave, nécessite des mois de travail avant de retrouver son éclat d’antan. Les pièces détachées, souvent importées des États-Unis, demandent patience et investissement.

Mais pour Jaafar, l’effort en vaut la peine. Lorsqu’il parcourt les rues au volant de l’une de ses voitures restaurées, l’enthousiasme des passants est palpable. Des selfies spontanés aux anecdotes partagées par les aînés évoquant leurs souvenirs de jeunesse, ces bolides suscitent une émotion collective. Son ami Haidar Khalaf confirme : ces automobiles ne sont pas de simples objets, mais des témoins de l’histoire irakienne.

La première acquisition de Jaafar, une Chevrolet 1958 ayant appartenu à la célèbre chanteuse Afifa Iskandar, symbolise ce lien entre mémoire et mécanique. Qu’il fasse appel à des artisans de Bagdad ou de Mossoul, chaque restauration est un défi relevé avec passion. « Quand une voiture retrouve sa splendeur, toute la fatigue s’efface », confie-t-il.

Au-delà de l’aspect technique, c’est cette capacité à faire briller les yeux des jeunes et des moins jeunes qui anime Jaafar. Dans un pays marqué par les conflits, ses voitures deviennent des ambassadrices d’une époque révolue, mais jamais oubliée.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus