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Taekwondo et émancipation : comment des réfugiées kényanes reprennent le contrôle de leur vie

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Dans le camp de Kakuma, au Kenya, des adolescentes transforment leur quotidien grâce à la pratique des arts martiaux. Une initiative qui renforce leur confiance et leur sécurité.

Sous un toit de fortune, des jeunes filles enchaînent coups de pied et blocages avec une énergie contagieuse. Ces réfugiées, pour la plupart originaires du Soudan du Sud, de Somalie ou du Burundi, ont trouvé dans le taekwondo bien plus qu’un sport : un outil d’autodéfense et une source de fierté.

Parmi elles, deux sœurs jumelles de 15 ans, Samia et Salha, s’entraînent avec détermination. L’une, voilée de jaune, esquive une attaque de l’autre, coiffée d’un foulard rouge. « Avant, on subissait les coups sans réagir. Maintenant, c’est différent », explique Samia. Leur père, initialement réticent, a finalement soutenu leur engagement, surtout pour Salha, sourde et muette, souvent victime de maltraitance en raison de son handicap.

L’instructrice Caroline Ambani, ceinture noire, veille à instaurer rigueur et discipline pendant les séances. « Certaines ont déjà su se protéger face à des agresseurs », souligne-t-elle, visiblement fière de leurs progrès. Ce programme, soutenu par des organisations internationales, a permis à ces jeunes filles de gagner en assurance.

Pourtant, l’avenir du projet est incertain. Les réductions budgétaires affectant l’aide humanitaire menacent sa pérennité. Malgré cela, les participantes, comme Ajok Chol, 18 ans, comptent bien poursuivre leur apprentissage. « Je veux devenir formatrice à mon tour, pour aider les autres à se défendre », confie cette Sud-Soudanaise, déterminée à briser le cycle de la violence.

Dans un environnement marqué par l’insécurité, ces cours de taekwondo offrent bien plus qu’une technique de combat : ils redonnent espoir et autonomie à toute une génération de jeunes réfugiées.

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