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Économie

Shein sous le feu des critiques : entre fast-fashion débridée et soupçons de dumping social

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Le géant chinois de la mode en ligne cristallise les tensions, accusé de surconsommation, de pollution et de pratiques sociales douteuses, tandis que l’Europe durcit sa réglementation.

Shein, plateforme phare de l’ultra fast-fashion, fait face à une vague de contestations en Europe et aux États-Unis. Fondée en 2012 et basée à Singapour, cette enseigne en ligne propose des vêtements et accessoires à des prix défiants toute concurrence, avec un catalogue démesuré et une stratégie marketing ultra-agressive. En quelques années, elle a conquis une part significative du marché français, représentant désormais 3 % des dépenses vestimentaires dans l’Hexagone.

Les critiques à son encontre sont multiples. Sur le plan environnemental, son modèle repose sur une production massive et un acheminement quasi exclusif par avion, entraînant une explosion de ses émissions carbone. Les associations dénoncent également une incitation à la surconsommation, avec des articles souvent jetés après quelques utilisations. Les conditions de travail dans ses usines chinoises, où sont fabriqués la majorité de ses produits, suscitent aussi l’indignation, malgré les assurances de la marque sur le respect des normes internationales.

Sur le plan économique, Shein est accusée de concurrence déloyale. En expédiant ses colis depuis la Chine sous le seuil douanier, elle échappe aux taxes qui frappent les entreprises européennes. Une pratique que Bruxelles entend combattre en instaurant une taxe de 2 euros par petit envoi. La France, de son côté, prévoit un arsenal législatif pour limiter la publicité et imposer des sanctions financières aux acteurs de l’ultra fast-fashion.

En réponse, Shein met en avant ses engagements écologiques, comme un objectif de neutralité carbone d’ici 2050, et affirme renforcer ses audits sociaux. Mais face à la pression croissante des régulateurs et des consommateurs, son modèle pourrait devoir évoluer sous peine de perdre son attractivité.

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